...d'où le profond malaise qui va s' emparer d'une grande partie de la population, orientée par défaut vers l'abstention ou le vote blanc.
Est-ce ainsi que doit normalement fonctionner une démocratie ? En laissant nommer les représentants d'une minorité de classe pour la gouvernance du pays ?
Cet héritage institutionnel que nous devons au gaullisme (la Ve République) ainsi que l'instauration du quinquennat initié par Lionel Jospin, font du système électoral français un dispositif biaisé, un leurre républicain, un miroir aux alouettes, bref un "piège à cons" comme l'avaient appelé les insurgés de mai 68.
Car si on jette un oeil (même méfiant ou sceptique) sur les prévisions journalistiques concernant l'échéance présidentielle du printemps 2022, on prend vite conscience de l'inéluctable victoire de la droite, du libéralisme à l'européisme capitaliste, avec des menaces liberticides et anti-sociales les plus redoutables ; nous ne nous dirigerons plus vers une simple république conservatrice à la versaillaise, mais vers un système para monarchique, inspiré et verrouillé par les oligarchies économiques et financières.
Et ce ne sont pas les 467 000 électeurs de la primaire de gauche qui seront en mesure de faire barrage à ce sombre avenir !
Alors, que faut-il faire si on veut ne pas se résigner ? Une abstention massive au deuxième tour afin que le vainqueur de l'élection soit gravement obéré par un défaut de légitimité ? Sans doute. Mais la bourgeoisie dominante est rusée et sait trafiquer les chiffres ; elle n'hésitera pas à mentir.
Sans aller jusqu'à la solution imaginée par les sans-culottes en 1793 (cf mon précédent billet), je crois que si on désire ardemment refonder une république juste, sociale et fraternelle, il faut que la renaissance du logiciel de gauche soit réinventé et initié par l'intelligence populaire, comme il l'a été, après la cruelle défaite de 1870, par la Commune de Paris.
Il faut créer "un lien du désir à la réalité"*
* Michel Foucault