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Billet de blog 20 août 2012

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HORTE FEU

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Monsieur le Ministre,

Cher * Brice Chicorée, Que votre main auguste poser sur ma misérable personne, directrice d'un insignifiant canard (L'effronté Canard Auvergnat à la plume dure), voilà qui souligne, si besoin était, la grandeur rayonnante, l'éblouissante dimension, d'un caractère dont l'Auvergne connut peu d'exemples. Raphaël Géminiani peut être. Ou Paul Déchanel. Qui d'ailleurs n'avait rien d'auvergnat, raison pour laquelle il ne se prévalait jamais de cet ancrage.

Voilà donc que vous me sollicitez avec une touchante insistance, afin de contribuer au Chicothon, opération humanitaire destinée à fournir votre paroisse en numéraire.

Vous vous proposez de m'intenter un procès au motif que l'Effonté a révélé l'existence et le résultat d'un sondage vous concernant. Or, précisez-vous, jamais vous n'avez commandité ce sondage. D'où découlerait la non-pertinence des chiffres communiqués par l'Effronté.

Tout d'abord, veuillez accepter mes excuses. Leur sincérité est à la mesure de l'estime sans borne que je voue à vote Ministère et son intitulé.

Cet exercice évacué, je vous encourage ensuite à poursuivre jusqu'à son terme l'action judiciaire proposée. Attention, toutefois ! Parfois des juges de première instance - inexpérience ou inattention - se fourvoient à me relaxer. Il existerait même des juges d'esprit libre à la Cour d'Appel. Demeurez sur vos gardes, songeant à mon amertume si un juge intègre devait me priver Chicothon. Même faiblissime, le risque existe.

Dites au fait, j'imagine la tronche des confrères de La Pravda ou de Semeur hebdo ! Eux aussi ont évoqué "votre" sondage. Mais sauf erreur improbable considérant la qualité de nos investigations, L'effronté et Le Point demeurent des privilégiés, seuls à pouvoir se glorifier d'un procès dans les gencives. Un voile obscurcit pourtant ma joie à la pensée de vos détracteurs imputant à un mesquin calcul, et non un témoignage d'admiration bien sympathique, votre choix de poursuivre le plus fragile des trois médias auvergnats.

A titre transactionnel votre aimable conseil me prie de publier l'intégralité du sondage que vous affirmez n'avoir pas commandité. Une difficulté m'apparaît : à quel titre pouvez réclamer la publication d'un document où vous n'auriez pas pris part ? Difficulté certes très accessoire, les grands de ce monde étant généralement dispensées des règles réservées au vulgum.

Dès Septembre L'Effronté avait d'ailleurs annoncé votre imminente enquête. Une bienveillance disant assez la grandeur d'une si belle âme vous incitait alors à ne pas nous imposer de rectificatif.

Votre conseil indique, bouquet final, que indisposé par nos piques répétées, vous entendez en obtenir résolution par la voie judiciaire, recherchant "d'importants dommages et intérêts pour la réparation de ses préjudices politiques et moraux".

Majesté supérieure, soleil de l'Orient, lumière de tous les croyants, le misérable vermisseau signataire de cette lettre mouille vos pieds augustes de larmes de reconnaissance. L'Effronté recevant plus de considération que les Guignols de l'info et leur persiflante marionnette à la laiteuse rousseur. Plus que le Canard Enchaîné et ses rafales de diatribes à la tronche de votre action. Plus que Marianne, moquant avec constance votre suffisance alléguée... L'Effronté, par vous porté au pinacle...et pourtant très acrobatiquement prosterné à vos pieds sans fin.

Votre très humble et très obéissant sujet. Louis Maisonneuve

* Considérant ce que me coûterait le Chicothon

Source : L'effronté, Canard auvergnat à la plume dure n°13

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