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Billet de blog 30 décembre 2019

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Djerad et Tebboune et c’est reparti pour la république des copains et des coquins

La République des copains et des coquins est en train de renaître dans toute sa laideur. Après l’effondrement de celle des Bouteflika, voilà venu le temps des Tebboune, comme une plaie qui s’est réouverte, comme un monstre déjà croisé sur un chemin ténébreux. Les Tebboune et les Djerad s’annoncent précocement comme le premier maillon du tissage d’une toile en reconstruction.

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Djerad et Tebboune et c’est reparti pour la république des copains et des coquins

-Youcef Benzatat-

Décidément, plus rien n’arrête la pègre qui a fait main basse sur l’état et la rente. Même pas l’indignation des millions d’Algériens qui défilent dans la rue depuis dix mois. Même pas les yeux braqués sur eux de l’humanité entière qui les observent avec mépris. Leur audace dépasse tout entendement. Le parrain comme le serviteur. Le cerbère comme le commanditaire. Dépourvus de toute dignité, ils se sont aveuglement réanimalisés. Dépossédés de tout sens de l’humain, de la société et de l’individu. Ils ont perdu toute notion de nation, de peuple, de développement, de progrès, de liberté, d’histoire et de mémoire. Incapables de mesurer l’ampleur de l’indignation du peuple à dénoncer leur errance et d’exiger d’eux de la retenue et les inciter à lui restituer ce qu’il lui revient naturellement.

La pègre s’accroche comme un morpion à sa proie. Se reconstitue très vite après chaque bouleversement de son équilibre. Ainsi la République des copains et des coquins est en train de renaître dans toute sa laideur. Après l’effondrement de celle des Bouteflika, voilà venu le temps des Tebboune, comme une plaie qui s’est réouverte, comme un monstre déjà croisé sur un chemin ténébreux. Les Tebboune et les Djerad s’annoncent précocement comme le premier maillon du tissage d’une toile en reconstruction.

A première vue, Khaled Tebboune, le fils du Président, l’incarcéré pour son implication dans l’affaire Kamel Chikhi, alias elbouchi, celle des 701 kilos de cocaïne saisie dans un container au large des côtes algériennes, serait un associé aux Djerad, Hicham Djerad et Tarik Abbas Djerad dans une société de communication dénommée Iglobal communication depuis 2010 déjà. Les Tebboune et les Djerad c’est donc un vieux lien d’affaires. Avec le temps et les affaires les liens d’intérêts financiers finissent toujours par dépasser leur contexte pour devenir de véritables liens familiaux. Lorsque l’on sait que ce lien s’est tissé au moment fort du contexte des affaires impulsés par l’esprit d’El Mouradia de l’époque, il est naturel que ce lien dépasse le cas de simples associés, pour devenir un véritable lien familial au sens corleonien.

Comme par hasard, on se retrouve avec un Tebboune Président de la République et un Djerad Premier Ministre. On ne voudrait pas passer pour de mauvaises langues, mais dire que c’est une simple coïncidence, c’est en vérité peu dire. Comme si l’on voudrait faire croire que l’association Abdelaziz Bouteflika et Chakib Khelil n’était que le produit du hasard, comme si leur amitié d’enfance n’était en rien coupable de leur complicité dans la prédation et la trahison de leur peuple, l’un cédant aux caprices de l’autre par le pacte d’amitié qui les relie depuis leur plus jeune enfance.

Qu’est-ce qui empêcherait aujourd’hui le Président Abdelmadjid Tebboune de relancer une nouvelle République de copains et de coquins avec la même configuration, en changeant à peine quelques figures, pour combler le déficit que la chute de la précédente République avait emporté dans son fracas. Sinon, rien. La junte est toujours là derrière les rideaux, griffes et dents aiguisés. L’opposition et les médias contrôlés et la populace peut défiler à sa guise à volonté.

Y.B.

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