Ce rapport (image ci-dessous) montre la part de création et destruction d'emplois aux USA. Il est repris dans l'article «Joe Biden lance (..) son plan de relance» Et un élément saute aux yeux, bouscule. L'article n'en fait mention.
Le "coeur de métier", élément de langage hautement à la mode il y a une quinzaine d'années et sévissant toujours un peu, illustration limpide d'une déconnexion totale entre le management de direction et la réalité industrielle, a parfois conduit à d'absurdes fragilisations des meilleurs champions.
Le coeur de métier d'une entreprise c'est de créer de la richesse. Tout le reste, c'est du bullshit, des foutaises en bon français. Du bullshit de petits jeunes déformés dans des écoles privées de piètre qualité, confondant devenir un leader avec n'être qu'un chef. Les Thierry Breton ne naissent pas tous les 4 matins, restent des perles rares, nous avons principalement à faire à des gens cultivés mais sans intelligence, à l'arrogance crasse d'une inconscience de la part qu'ils ne savent pas.
Mais n'est ce que cela, le coeur de métier de l'entreprise ? Est ce que "créer de la richesse" seul ne sonne pas comme passéiste ? En décalage avec la réalité géo-politique mondiale ? Est ce que les personnes morales ne recherchant que l'augmentation du chiffre d'affaire, la croissance organique et/ou externe, une meilleur adéquation entre marge opérationnelle et bénéfices, est ce que cela n'est pas complètement hasbeen ? Ne serait pas de nos jours le signe d'un manque d'adaptation aux conditions ? D'une faiblesse ?
Peut être bien. Regardons ce rapport :
Agrandissement : Illustration 1
Information/tech : proche de zéro. Proche de zéro en destruction. Proche de zéro en création.
What ? Le secteur qui a explosé pendant cette crise sanitaire ? Le secteur qui a permis un télétravail massif ? Le secteur qui organise la vente en ligne et la livraison à distance ? Le secteur qui permet aux bourses de continuer à fonctionner sans frénésie de présences physiques, voir même à haute fréquence depuis longtemps ? Le secteur qui se consolide autour d'une demande explosive de sécurisation ? What ? Presqu'aucune création d'emplois alors que leurs chiffres explosent ? (bémol du flou de la classification présentée : mélange entre secteurs d'activités et sectorisation de marché, le B2B ici présent sous la seule appellation "services pros" renferme bien probablement une part de création d'emploi du secteur d'activités info/tech)
La destruction créatrice n'est qu'un leurre à une échelle de temps intéressante pour l'économie. Preuve faite. Ils se gavent mais ne prennent pas leur part sociale ? Enrichissement comme seul objectif. Et ça déconne : en conséquence de quoi des économies basées essentiellement sur la consommation finale n'ont d'autre choix que de regarder tomber une partie de leur classe moyenne, de contempler un danger grandissant de rébellion politique en réaction et enfin de le contrecarrer en devenant aussi autoritaire que son propre ennemi ? Cela va vite mais c'est bien la chaine. Parce que les entreprises n'ont pas évolué de but depuis le 19è siècle, une vision aujourd'hui étriquée.
Il est bien temps de porter un nouveau regard sur de précédentes expériences (entreprises à but social, agence de notation sociale) les amender, les adapter. Et s'adapter. Statutairement. Il y a aujourd'hui urgence à ce que la personne morale ne reste pas une personne immorale. Ou bien laisse-t-on tout péter à terme ?