Leur démocratie Charlie - appelée aussi démocratie parlementaire - ne charrie que racisme, passions inégalitaires, morgue de classe. Tout y a droit de citer et de ce point de vue, le signifiant "Ciotti" - pour peu qu'on dise "ch", ce qui est toutefois incorrect en italien - est emblématique de l'ornière républicaine dans laquelle la France est plongée. En juillet 1940, déjà et alors qu'elle n'avait, comme aujourd'hui, que le mot République à la bouche, ses parlementaires ont joué ladite république au Casino de Vichy.
Démocratie - ou dictature - bourgeoise, démocratie du capital et de son aile radicale fascisante, oui. Thermidorienne. "La République est perdue, les brigands triomphent !" disait Robespierre. Démocratie qui souhaite Joyeux Noël au peuple en ayant laissé, un mois pile avant les agapes du réveillon, se noyer des migrants dans la mer froide près de Calais.
Tout est admis dans cette démocratie sauf la justice et l'égalité qui, elles, exigent qu'on défende des principes alors que tout est soumis aux suffrages, même le droit à l'accès aux soins médicaux pour les sans-papiers.
Pendant ce temps, un juif antisémite un temps apprécié de Macron et partagé entre le décret Crémieux sous l'Algérie française et la haine des juifs étrangers, y déverse tranquille ses pétainisteries. Tout cela est soumis aux suffrages, testé dans les sondages. Si vous protestez, on vous dit "C'est la démocratie ! Hé, quoi, tu préfères Staline ou Mao ?". L'hallu.
Et pourtant non. Tout ne se vaut pas. L'amour ne vaut pas la haine et l'émancipation ne vaut pas la passion de l'inégalité.
Le racisme n'est PAS une opinion, comme disait Sartre. L'islamophobie est une saloperie, un signal lancé par nos élites républicaines aux vieux bouges rances d'une France désindustrialisée par ces mêmes "élites". Si la démocratie, c'est la majorité, alors au vu des foules qui acclamaient Pétain ou de l'adhésion massive du peuple allemand au nazisme jusqu'à la défaite finale, il faudra assumer que Vichy et Hitler fussent des émanations démocratiques.
Mais non. Démocratie comme liberté ne veulent ici rien dire. La liberté d'opinion est une vaste foutaise. D'abord, si elle est égalitaire mais minoritaire, l'opinion, tout le monde s'en fout. Ensuite, si elle contrevient à l'épais consensus Charlie, y a des dissolutions qui tombent.
Bref, je ne suis pas démocrate. Et si je mets un bulletin Mélenchon dans la même urne que le lepéniste/zemmouriste à deux rues de chez moi, ce n'est que tactique afin d'éviter le pire. Car le tout-à-l'égout parlementaire en vogue nie les principes démocratiques, la justice et l'égalité entre tous les habitants d'un espace politique commun étant la base de toute démocratie réelle. Que seuls les habitants de nationalité française aient en France le droit de vote contrevient à ces principes.
De fait, donc, les politiques démocratiques de Fidel Castro - Santé pour tous, éducation de masse, culture accessible à tout le peuple - valent bien mieux que la République française thermidorienne qui honore les winners du capital et verse une larme de crocodile pour les migrants avant d'ériger de nouveaux murs aux frontières de l'Europe.
Je suis pour les politiques démocratiques. La démocratie, c'est la prime à CNews, au bourrage de crâne, au poisson pourrissant par la tête. Il y a des opinions odieuses, criminelles, prépogromistes. Qu'elles soient mises en balance dans l'élection qui vient est une abjection sans nom. Un ouvrier originaire du Tiers-monde fait plus pour la France que les éructeurs obscènes des plateaux de Bolloré.
De ce point de vue-là aussi, la disparition de l'Union des Républiques socialistes soviétiques est une catastrophe.
Vivent les politiques démocratiques, pour la justice et l'égalité. Vive le "despotisme de la liberté" !
Définitivement, élections, piège à cons !