Il y a des mots qui tuent, pas d’un coup, non. Insidieusement. Comme un poison qui s’infiltre, qui ronge la confiance, qui divise. Parmi ces mots, il en est un qui revient sans cesse, comme une litanie : « Mélenchon courtise les musulmans ».
Chaque année, en décembre, c’est la même histoire. M. Ménard , une fois de plus , défie la loi de 1905, une fois de plus, une crèche s’installe dans la cour de la mairie de Béziers , comme un symbole de provocation.
Chaque matin vers 9 heures, je me dirige vers mon bistrot, celui qui est tout près de chez moi. Un café allongé, parfois accompagné d’un petit croissant encore tiède et le journal : c’est mon petit moment de bonheur et de détente.
Eux, on les enferme. On les entasse dans des cellules surpeuplées, on les prive de lumière, d’espoir, de dignité. Leurs familles attendent, le cœur lourd, devant les grilles du parloir, ces portes qui ne s’ouvrent que pour les humilier un peu plus. Et puis, il y a l'ancien président.
En France, j’avais six ans. J’étais le seul Arabe de l’école, et cette différence, je la portais comme une ombre. Les enfants de mon âge ne me montraient pas de haine, pas de racisme crié à la récréation – non, c’était pire que cela. C’était le rejet social, cette distance polie mais implacable, ce mur invisible qui se dressait entre eux et moi.
Le 29 octobre 2025, en pleine discussion sur un amendement visant à créer une fondation pour la mémoire des harkis, le député LFI Abdelkader Lahmar déclare : « N’utilisez pas le mot harkis, car il veut dire traître. Utilisez plutôt supplétif de l’armée française. » Ces mots ont résonné en moi comme une déchirure.