LES HABITANTS DU 76 RUE GABRIEL Peri à saint-Denis
RECLAMENT LEURS DROITS
A ETRE REGULARISES, A AVOIR UN LOGEMENT DECENT
Conference de presse
le 3 décembre, 14h00 au 76
En présence de
Tiken Jah Fakoly et Layone (artistes), Patrick Braouezec (député),
Me Philippe Missamou (avocat des familles),
Les habitants du 76 et leurs nombreux soutiens
Nous sommes une quarantaine de familles, environ 150 personnes. Depuis 2000, nous habitons à Saint-Denis dans un immeuble très vétuste et sans eau. Le propriétaire n’a jamais fait aucun travaux ni entretien. À cause de l’insalubrité de l’immeuble, une trentaine de nos enfants sont aujourd’hui sévèrement atteints de saturnisme.
Afin de pouvoir soigner nos enfants et les éloigner des dangers, nous nous mobilisons pour obtenir des logements décents et, pour certains, une régularisation des titres de séjours. Nous avons le soutien de nombreuses associations et des citoyens de Saint-Denis : plus de 3500 personnes ont déjà signé notre pétition. Le 21 novembre, près de 300 personnes ont accompagné la délégation des habitants et de leurs soutiens pour une rencontre avec le sous-préfet, les services concernés (DDASS, DDE, etc.), la mairie et Plaine-Commune.
Lors de cette réunion, il nous a été promis des travaux d’urgence, dits « palliatifs », dans l’immeuble. C’est un début : l’Etat commence à reconnaître (implicitement) sa responsabilité, alors que les premiers enfants atteints du saturnisme ont été dépistés en 2004, et que les dépistages effectués actuellement donnent des résultats dramatiques.
Mais les réponses – techniques – ne sont pas à la hauteur des enjeux. Pour nous, le problème reste entier.
Le saturnisme est une maladie grave et irréversible qui touche TOUS nos enfants depuis des années ; l’immeuble est un danger pour TOUS ses habitants, adultes et enfants : allergies, maladies de peau, risques d’incendie.
Les services publics nous demandent de rester dans l’immeuble, sans envisager une solution globale de sortie pour tous. Nous ne voulons pas « tenir les murs » de cet habitat insalubre et dangereux, nous avons peur pour nos enfants – ceux d’aujourd’hui et ceux à venir. Nous aspirons à vivre, comme tout le monde, dans des logements décents.
Pour traiter durablement les enfants contre une intoxication et une imprégnation parfois irréversible, il faut régulariser les parents qui sont sans titre de séjour. La préfecture a les moyens de cela. Nous demandons son engagement.
Pour protéger les enfants, il faut des logements décents pour tous. De courts hébergements à l’hôtel ne peuvent pas être la solution.
Nous exigeons donc toujours une solution globale, négociée avec les pouvoirs publics, et actée dans un protocole d’accord signé par toutes les parties concernées.
Nous avons par ailleurs décidé de nous constituer partie civile et d’entamer un procès pénal pour les préjudices qu’ont subis nos enfants.
Les habitants du 76
Né Orphelin
Malgré leurs lois, leur système,
j'voudrais m'intégrer
J'ai rien à perdre, par contre j'ai tout à prouver
Le bonheur on est plusieurs à ne pas l'avoir trouver
Pour réussir faut bosser dur
L'amitié, la famille pour moi c'est sacré
Layone
Ouvrez les frontières
Ouvrez les frontières
laissez entrer la paix
Derrière les différences
et les guerres d'influence
en noir, en jaune, en blanc
y'a toujours un visage d'enfant
un regard qui interroge
laissez entrer la paix
ouvrez, ouvrez la lumière
voyez on se connaît
on vit des journées entières
sur la même planète
on est là pour vivre ensemble
Tiken Jah Fakoly