Notre site Mediapart a donc décidé de faire le procès de François Mitterrand, si j'en juge par les multiples articles sur ce sujet ces derniers temps et sur les déclarations sans appel d'Edwy Plenel. Il faudrait donc se "débarrasser" du souvenir de François Mitterrand, en oubliant tout ce que ses victoires aux présidentielles de 81 et 88 ont permis comme changements décisifs en matière sociale, dans le domaine des libertés publiques, dans la libération des médias même si depuis, la régression est forte.
Je dis, à vous les procureurs, avez-vous eu vous-mêmes un comportement politique à l'abri de tout reproche, notamment dans votre jeunesse ? Certains ont soutenu Mao dans l'allégresse de Mai 68 : était-ce bien raisonnable ? D'autres ont défendu le régime dictatorial communiste de l'ex-Union Soviétique. Erreurs de jeunesse...Doit-on jusqu'à leur mort et après leur mort le leur reprocher ?
Je ne pensais pas avoir à revenir de cette façon sur François Mitterrand dans l'optique des présidentielles de 2012. Je m'attendais à un dénigrement systématique de son oeuvre de la part de la Droite, et je n'ai pas été déçu de ce côté là. Les attaques contre sa réforme sur la retraite à 60 ans en ont constitué l'exemple parfait. Mais qu'une partie de la Gauche dans laquelle je place Mediapart prête son concours à l'action idéologique de la Droite me laisse perplexe.
Mediapart a apparemment choisi de faire le procès du parcours de François Mitterrand de la naissance à la mort, et même après la mort puisque son seul souvenir aurait encore une influence maléfique sur certains femmes et hommes de gauche...
Quitte à un débat sur ce passé, j'aurais préféré une discussion ouverte sur l'oeuvre du Président Mitterrand au cours de ses deux septennats. En toute sérénité. Et loin des réglements de comptes personnels.