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Billet de blog 17 novembre 2015

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Capitale et autres poèmes - THOMAS FERRAND

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Capitale

Malgré l’ombre qui pèse, toujours rester debout

Dignes et responsables devant l’atrocité

Nous gagnerons la guerre. Nous irons jusqu’au bout

Ramenant pour Demain ce vent de Liberté.

Paris est un pari et sera Capitale

Du Monde des Humains aux lueurs bienveillantes

Malgré l’ombre qui pèse et les marques des balles

Toujours rester debout, pour un Monde qui chante.

14 novembre 2015, Les Gobelins,

Un matin d’après claque.

Soleil d’Automne

Un matin sans sommeil. Contempler l’Aube, encore.

Mon âme ensorcelée d’une étrange colère

Essaie de se reprendre et d’aller jouer dehors

Et profiter du temps, si beau, comme avant-hier.

S’échappant sans violence du café qui arrive

La vapeur traversée par le Soleil d’Automne

Ravit pour un instant mon regard en dérive

Recherchant les lueurs que Demain nous fredonne.

Nos peines, nos détresses s’expriment sans entrave

Aucune appréhension dans ces regards qui bravent,

Pluvieux et éperdus, l’atrocité du Temps.

Nos dieux et nos déesses sont autant que nous sommes

Ce Lieu est la Promesse de l’Avenir des Hommes

Tu sais, l’Hiver arrive. Et Demain le Printemps.

15/11/2015 – Le Bourget, Châtelet, Café République, avant la foule.

Même pas peur

La Place est occupée, toujours

Par la Mère de tous ces corps

Perdus, et jusqu’au point du jour

N’ayons pas peur de vivre encore.

Dans ce vacarme qui commence

Les yeux, par milliers se ressemblent

Déjà les clivants font outrance

N’ayons plus peur de vivre ensemble.

A leurs lâchetés qui explosent

Beaucoup trop d’entre nous exposent

Mille et une façons de fuir.

Affrontons-les ! Vivants ! Debout !

Allons enfants. Réveillons-nous.

N’ayons pas peur de réfléchir.

14/11/2015 – RER B, passant non loin du Stade de France.

15/11/2015 – Place de La République.

L'aube après la nuit

Les ombres et les cris des périodes obscures

Chefs-d’œuvre d'épouvante émanant des ténèbres

Forment des silhouettes, d’infâmes sinécures

Le faux par ses sanglots sait se faire célèbre

Au tout début de l'aube, l'heure où la nuit s'incline

Nous verrons ses agents ignorant la lumière

Nous scandant le scandale, escalade assassine

Car, oui, par leurs slogans, beaucoup sont morts hier

Blâmons ces idéaux, réprouvons ces apôtres

À chacun de leurs coups, nous mourons tous un peu.

S'enfuir et espérer encore et jusqu'à l'aube.

Revenir malgré soi jusqu'à ce quelqu'un d'autre

Criant, s'égosillant encore et jusqu'à l'aube.

À chaque être qui tombe, nous mourons tous un peu.

27 janvier 2012

 Damas

Dans ce désert vivant aux légendes fécondes

Sur ce plateau chargé à la double prière

Raconte-moi l'histoire et l'avenir du monde

Toi qui demeureras riche de cet Hier

En bas de la colline s'effile une rivière

Du nom de Barada et dont la rive droite

Porte encore l'Antique à la triste bannière

Ton visage a pris cher et ton cavalier boite

Dissonance des chants et des incantations

Les murs et les murmures et les palpitations

Ne sont plus si tranquilles, ont perdu leurs tissus,

Leur or, depuis que tu ne te ressembles plus

Le jasmin et la rose, la quiétude et le verre

Ont déserté ces souks qui confondent les sens

Depuis que la folie ne connaît plus d'hiver

Dans cette poudrière balafrée d'espérances

La fraîcheur des sanctuaires de la Route des Rois

Carrefours éternels où l'on s'émerveilla

Citée dans tant de livres, n'est plus de premier choix

Si l'encens s'évapore, un jour il reviendra

Cité incrustée d'or, coriace conquise

Aux tisserands de soie et leurs regards pareils

À l'aurore assassine et dont on sait l'emprise

La chaleur, le mirage, écrasent le soleil

Comme si l'horizon voulait le retenir

Par peur d'un lendemain que l'on sait déjà pire.

Juin 2012, St Aubin Routot, Haute-Normandie

Haine

Tous ces gens qui sont morts et tous ceux qui mourront

Battus, déchiquetés, de te dédier leur gloire

Le feu beaucoup trop fort de la vénération

Décidée de là-haut, source du faux espoir

Tous ces gens qui ont tort et tous ceux qui tueront

Perdus, éparpillés, toujours en barricades

Tu sais, la course à l'or, c'est sans génération

Quels que soient sa couleur, son rythme et leur parade

Tous ces gens qui commandent et qui commanderont

Fichus, écarquillés, le nez dans la bassine

Torture étourdissante au massacre sans nom

Au départ du grand jeu, les folies clandestines ?

Je veux rêver plus fort et à d'autres veillées

Quand les faiseurs de vent s'agitent à crever

Chronique attendrissante à l'art contre–nature

Plus qu'un refrain crispant, une plaie qui suppure

Je veux rêver plus fort et à la vie qui erre

Au hasard des nuées, parfois au fond du seau

Des idées de ceux-là, qui pensent de travers

J'irai mourir de toi, le nez dans le ruisseau.

Avril 2012

ENSG, Vandœuvre-lès-Nancy

Contre le Front National

Entaille profonde

Alors que la nouvelle surgit avec vigueur

Savoir rester debout face à l’inattendu

Qui déforme la face et déchire le cœur.

L’impossible d’hier ne sera jamais plus.

Tu sais, cette nuit-là, j’ai entendu ton cri

L’assemblée tout entière a saisi ta douleur

Car de ta réaction nul n’a été surpris.

L’assemblée toute entière a compris ta douleur.

Savoir rester debout quand tout s’est effondré

Faire appel à l’essence ineffable de l’être

Seule une âme meurtrie ainsi peut le connaître.

Savoir rester debout quand tout s’est effondré

Pour protéger ceux dont le corps ne sait plus trop

Comment on fuit la peine, effroyable cachot.

05/03/2014

Les Gobelins

Devoir de Mémoire

Peut-on vraiment se souvenir

Des horreurs qu’ils avaient pu voir

Eux, vivant dans nos souvenirs ?

C’est là le Devoir de Mémoire.

Dans les yeux des gens, dans la rue,

Puis chez mes amis, mes parents,

Ce soupçon sera revenu.

Ce parfum des erreurs d’avant.

Tous les cent ans, c’est décidé,

Pour quelques dizaines d’années

Nous vivons sur des souvenirs

Toujours ils viennent à s’user

La haine finit par gagner

Et la guerre par revenir.

26/04/2015 – North Halsted Street, Chicago.

Éducation

Immense mosaïque de talents et de tares

Rendant la société aux multiples visages

Plus belle et plus capable que les capitulards

Rendons à notre France ses bien jolis présages

Des voyous de la rue aux infâmes vampires

Tous les déchets sont nés d'institutions malades

Dans nos grandes écoles, on apprend à mentir

Tant notre France change au son des jérémiades

Allons limer les dents des gros de la finance

Reprenons le contrôle des travaux chapardés

Ses vastes dérapages ont tué notre silence

Innovons, rendons drôle la fuite des rentiers

Immense mosaïque de talents et de tares

Qui en chaque personne mérite l'excellence

Reforgeons la stature avant qu'il soit trop tard

Ou demain le malade mourra de l'ordonnance.

16 septembre 2012

Nancy

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