Impressionante Julia Gillard (travailliste ; la femme qui a fait adopter l'an dernier par son parlement une très courageuse taxe carbone), Première Ministre australienne répondant au leader de l'opposition Tony Abbott.
Abbot avait demandé la démission du porte-parole du gouvernement, Peter Slipper, pour propos misogynes (dans une affaire de harcèlement envers l'un de ses employés parlementaires, Slipper employait un langage « coloré » basé sur des descriptions vulgaires des organes féminins. Cela a finalement conduit à la démission de M. Slipper).
Dans sa réponse, Julia Gillard douche Tony Abbot d'une manière qui laisse ce dernier, après d'abord quelques sourires narquois, avec un air quelque peu KO :
Australia's PM Gillard lambasts 'misogynist' opponent - video
Julia Gillard dit d'abord qu'elle ne se laissera pas donner de leçon en matière de sexisme et misogynie par « cet homme » (on remarquera la force du pointage de doigt à cet instant), ni maintenant, ni jamais.
« Le leader de l'opposition dit que les gens qui tiennent des propos sexistes et misogynes ne sont pas qualifiés pour les hautes fonctions. Bien, j'espère que le leader de l’opposition a un papier et qu'il est en train de signer sa démission car s'il veut savoir à quoi ressemble la misogynie dans l'Australie actuelle, il n'a pas besoin de venir à la Chambre des députés, mais il a besoin d'un miroir. »
Elle cite ensuite quelques-unes des sorties de M. Abbott :
« S'il est vrai que les hommes ont plus de possibilités, génétiquement parlant, que les femmes, est-ce un problème ? »
Et commentant une femme qui disait dans une émission télé : « j'aimerais que ma fille ait autant de possibilités que mon fils », Gillard prête cette réponse à Abbot :
« Oui, je suis tout à fait d'accord, mais, et si les hommes étaient physiologiquement ou par tempérament plus à même d’exercer l'autorité et de donner des ordres ? »
Julia Gillard poursuit :
« Et ensuite bien sûr, j'ai été blessée par le sexisme, par la misogynie du leader de l'opposition, me persiflant, depuis l'autre bout de cette table, en me demandant que je me comporte comme une « honnête femme », genre de choses qu'il n'aurait jamais dites à aucun homme assis à ce fauteuil de Premier Ministre »
« J'ai été blessée quand le leader de l'opposition est sorti devant le parlement et s'est tenu à coté d'une affiche où il était écrit 'Ditch the witch' (*) ou quand il m'a traité de 'garce' »
« Assis dans ce fauteuil, avec le leader de l'opposition assis dans son fauteuil, j'ai toujours entendu ce genre de choses de sa part ».
(*) Virez la sorcière