Ils sauvent les meubles dit la presse... on dirait plutôt leurs places, qui semblait être une de leurs préoccupations le 22 mars (2015). Et le Président du Conseil Général, Christian Favier, PCF, se met à rêver «Le résultat sera serré et se jouera à un ou deux sièges mais nous sommes en position plutôt favorable pour garder le département à gauche».
En effet, la gauche "officielle" semble mieux résister que prévu, mais comme disait un vieux militant, lui qui se connaît en foot, ex-PCF, à Villejuif «c'est comme un match, si le résultat n'est pas défavorable à la fin du premier temps, il y a quand même l'autre mi-temps et souvent il y a des surprises». Ce ne serait pas toute à fait une si les communistes étaient battus, tellement le doute est présent et certains services du département ne semblent pas se faire beaucoup d'illusions.
On entend aussi, certains "quadras" de la fonction publique départementale, moins politisés que leurs aînés, qui estiment que ce département devait faire une cure de rajeunissement, car certaines habitudes sont enkystées et, vue la méthode et les habitudes des «camarades», cela ne serait pas plus mal!
Reste que ce sont les candidats d'une droite musclée qui attendent l'issue. La droite a emporté deux cantons dès le premier tour et est en tête dans onze autres sur vingt-cinq. La gauche parvient à se placer en tête dans douze cantons, dont huit pour le seul Front de Gauche.
Le Front National est toujours présent sur cinq cantons où il aura comme adversaire le Front de Gauche (deux, notamment à Choisy le Roi) et trois duels face à l'UMP. On peut dire aussi que dans cinq cantons le FN, dans le dernier bastion de la banlieue rouge, a réussi à éliminer deux fois la droite et trois fois la gauche. Même s'il n'a pas progressé, il s'est stabilisé. Autrement dit il s'est ancré pour les échéances futures. Une consolation, si on peut le dire ainsi, cette fois-ci le Val de Marne aura voté plus qu'en 2011 (49,91% contre 36,29%).
A Champigny1 Christian Favier (Front de Gauche) est en ballottage favorable et avec des chances de l’emporter. En revanche, dans l'autre secteur de Champigny2, toujours Front de Gauche, les résultats sont moins prometteurs pour le binôme candidat dont Marie Kennedy, chargée de la petite enfance et de la protection maternelle et infantile (une des politiques sociales phares du Val de Marne depuis longtemps; il faut noter que dans son canton il y a eu 60% d'abstention).
A Cachan, l'Union de la Gauche est assurée de l'emporter. Le Front de Gauche avait «réussi» à présenter deux listes (?), comptant sur l'effet Grèce. Mais il semblerait que Alexis Tsipras ne soit pas encore très populaire dans le canton... (quoique le Front de Gauche a fait 13,34 % et le Parti de Gauche 6,1 %).
Dans l'intervalle entre les deux tours, l'inquiétude pour la gauche et l'espoir pour la droite se situe à Fresnes, L’Haÿ-les-Roses et Villejuif. Rappelons que lors des municipales, l’UMP a conquis 26 des 47 villes du département, dont l’ancien bastion communiste, Villejuif!
Un « ravalement » nécessaire ?
A Alfortville c'est le ticket de l'Union de la Gauche, Mohamed Chikouche et Isabelle Santiago, 43,84 %, qui est en mesure de l'emporter. La droite UMP - FN, même avec l'apport d'indépendants de droite (3,6%) ne parait pas pouvoir s'imposer.
En revanche, les mauvaises langues, «cassent du sucre sur le dos» de Mme Santiago (PS), concernant ses interventions au Conseil Général où elle est chargée de la prévention et de la protection de l'enfance et de l'adolescence. Ses directives semblent toujours très définitives, avec peu de souplesse voir peu d'élaboration dans un secteur où la réflexion est essentielle pour la construction d'une politique tournée vers la jeunesse. Ce qui faisait dire à un professionnel de l'enfance, «c'est sûr qu'elle sera élue mais il faudra bien faire un peu de ménage dans cette direction du Pôle Enfance-Famille. Des cadres intermédiaires ont été rajoutés entre les Inspecteurs de l'Enfance et la Direction tandis qu'à la base de nombreux postes (éducateurs et assistants sociaux) ne sont pas pourvus».
Il semblerait que les Inspecteurs de l'Enfance, dont le rôle est essentiel dans l'exercice de la politique de l'enfance et des jeunes en difficulté ou maltraités, sont pressurisés par une hiérarchie hautaine, sans qu'on sache s'il s'agit de directives politiques ou d'un exercice du pouvoir nouveau management...
Vraisemblablement la question est un peu plus complexe que les lubies de Mme la Conseillère Générale Déléguée, pourraient le laisser entendre; à plusieurs reprises les Syndicats ont alerté sur les postes vacants mais aussi sur le besoin de reconnaissance du travail des professionnels, confrontés à des populations en situation grave de précarités multiples.
Il est certain que si le département change de majorité, une régression des moyens et des objectifs sera opérée. Il ne reste pas moins que dans le cas du maintien de la majorité actuelle, les orientations et surtout les méthodes et les pratiques dans cette direction (et probablement dans d'autres) auront besoin d'être questionnées.
Le même ex-militant de Villejuif cité plus haut, avec une grande expérience de son ex-famille politique dans sa commune, professionnel du bâtiment, nous disait non sans humour «Maintenant la loi impose un ravalement tous les dix ans. En politique c'est la même chose. Tous les dix ans un bon coup de balai... mais pas seulement sur les façades...» Pour l'heure, ce sont les mêmes ressorts politiques qui dirigent le département depuis trente-huit ans!