Plus de deux ans après la régulation du marché des jeux d’argent, les sites de paris en ligne s’affichent de plus en plus ostensiblement lors des grandes rencontres sportives. Cela vaut tout particulièrement pour le ballon rond, où des acteurs comme Betclic, Unibet et Bwin n’hésitent pas à sponsoriser des clubs de Ligue 1.
En revanche, le rapport de force est inversé dans les milieux sportifs marginaux : qu’il s’agisse d’athlètes individuels ou de fédérations entières, leur volonté de décrocher un contrat avec un bookmaker reste unilatérale.
Sportif de haut niveau cherche sponsor bookmaker
Prenons par exemple Sébastien Hildago, le grand champion de lutte gréco-romaine. La RATP a bien voulu organiser une rencontre avec lui dans le cadre de son opération « Athlètes de haut niveau », et pour cause : vivant du métier d’agent de sécurité au sein du groupe de transports, c’était un ambassadeur tout trouvé.
En revanche, aucun bookmaker ne daigne lui permettre de se consacrer totalement à sa passion. Même un géant comme le PMU, qui couvre pourtant une multitude d’événements sportifs (certains moins excitants que la lutte) ne s’est pas penché sur son cas.
Mais quel bookmaker organisera des enjeux sur ce noble sport uniquement à l’attention de quelques passionnés ? Quand bien même cette organisation parviendrait à être rentable, d’autres sports demeureront bien plus porteurs. Mieux vaut par exemple attirer les dizaines de milliers de fans de rugby avec par exemple la mise en place d'un code promo à utiliser sur betclic, le sponsoring de l’USAP de rugby, et diverses offres spéciales à l'attention des mordus du ballon ovale.
Le sponsoring n’est pas du mécénat
Par nature, le sponsoring est une activité économique, ce qui le distingue du mécénat qui est un don pur et simple. Comme toute action publicitaire, il doit avoir des retombées sur la marque et ultimement un retour sur investissement.
Ajoutons que ce que nous disions dans notre précédent article au sujet du poker est aussi vrai pour les paris sportifs : la régulation du marché en ligne pèse sur eux, notamment dans son versant fiscal.
Dès lors, il semble logique que les bénéfices soient réinvestis dans les sports les plus populaires où l’on brasse beaucoup d’argent. C’est pourtant là prêter le flanc aux critiques des défenseurs des sports marginaux qui ne voient en cela qu’avidité et mépris.