L'INSEE a publié son chiffre annuel sur la pauvreté. Et alors, ô surprise, ce chiffre était en baisse : le taux de pauvreté est passé, officiellement bien sûr , de 14,3% en 2012 à 14% en 2013. Et cela, alors même que le nombre de chômeurs a cru de +120 000, rien que pour la catégorie A en 2012. Idem pour le nombre de bénéficiaires du RSA : +170 000 allocataires en 2012. Donc, il y avait forcément, inévitablement un bug !A ce stade j'étais perplexe. Aussi je remercie chaleureusement mon amie Paule (Caquineau) de m'avoir fait connaitre un article qui a vendu la mèche. Il est signé de Louis Maurin, spécialiste du sujet, responsable du site inégalités, fr . Et ce n'est pas un gauchiste, croyez-moi : il "expliquait" que les célibataires gagnant 3000 euros par mois, et qui ont donc les moyens de payer leurs impôts, étaient de "super privilégiés"(sic) ! On ne peut donc pas le taxer d'outrance...
C'est très simple : comme nous l'expliquions la semaine dernier, le SALAIRE MEDIAN, 1 772 euros aux dernières nouvelles, est en baisse de 0,3%. Or, le SEUIL DE PAUVRETE ( 1000 euros) est calculé en fonction du salaire médian : 50% du salaire médian ou 60% du salaire médian, selon la méthode retenue. Si le seuil de référence diminue, automatiquement, mécaniquement, l'INSEE engrangera moins de "pauvres", statistiquement parlant. Voila pourquoi le taux de pauvreté est sensé avoir également "reculé", "diminue" de 0,3% : un pur effet d'optique...!
A ce bug, il conviendrait d'ajouter deux choses :
- aussi incroyable que cela puisse être, les SDF ne sont pas comptabilisés dans le nombre de pauvres. Chaque année, l'INSEE construit son chiffre sur la base des déclarations de revenus. Les pauvres hères qui ne sont pas en mesure de produire ce document ne figurent donc pas dans l'enquête de l'INSEE : c'est Denis Clerc, journaliste à "Alternatives Economiques", auteur de "La paupérisation des Francais", 2010, qui explique la manip.
- Autre information à savoir : depuis les années 80, les agents de l'INSEE sont passés sous la tutelle de Bercy : leurs primes, leur plan de carrière dépendent donc du très libéral Ministère des Finances : inutile de préciser que, dans ces conditions, tous les chiffres produits par cet institut, qui servent de base de calcul aux enveloppes sociales de l'année suivante (nombre de contrats aidés, nombre de RSA....), sont volontairement minorés : en effet, un chiffre de la pauvreté calculé chichement permettra ensuite de donner MOINS de contrats aidés, moins de RSA, etc...Il y a des centaines de millions d'euros en jeu...
Avec ce nouveau bobard sur la pauvreté, le mensonge se répand encore. Hollande, je te verrai toujours congédier la réalité, lui faire débarrasser le plancher...JLM disait : "tout le système tient par le parti des média". Moi j'ajouterai : LE SYSTEME TIENT PAR LE MENSONGE PERMANENT : hier, l' annonce de fausses baisses d'impôts ( j'ai eu un super tiers provisionnel à payer !), aujourd'hui, baisse simulée de la pauvreté, demain, annonce d'une soit disant "embellie" sur le front du chômage (publication des chiffres jeudi soir)...
Toute la question est de savoir jusqu'où les gens marchent dans la combine : hier, en écoutant au JT de BFM-TV, le reportage terne sur la supposée diminution de la pauvreté "due" somptueusement, selon le journaleux à la botte du pouvoir, à "l'augmentation du RSA" (sic), et donc à la "générosité" des pouvoirs publics, - reportage aussi crédible que d'entendre BHL nous lire sincèrement un texte de Pierre BOURDIEU-, la réponse est clairement : NON, ON N'Y CROIT PAS...!! Je ne parle pas de moi, qui sais deux/trois trucs sur le sujet. Je me place au niveau de l'auditeur moyen, qui a malheureusement un fils ou une fille au chômage, faute de création d' emplois consécutive à la politique de rigueur en cours depuis 1976. La télé des 10 milliardaires qui la possèdent (Bolloré, Niel, Bergé, Pigasse, Dassault, Lagardère, Prahi, Arnault, Pinaud, Bouygues), s'imagine qu'il suffit de mentir, comme on signe sans fin des chèques en blanc. Mais à un moment, il y a forcement un retour du REEL : factures à payer, impôts, loyer, chauffage, enfant sans emploi à élever, etc... : autant de sauts en piqué dans le vide vous ramenant un peu brutalement sur terre. Et qui viennent rappeler à notre homme, notre femme, peut être un moment séduit par ces balivernes, que "l'avenir radieux", "la vie cool" promise par nos pourris de sous ne vaut pas pour tout le monde...!
Voila pourquoi, au PG, nous devons réclamer pour chacun, soit un travail correctement rémunéré, soit un revenu d'existence décent. Et avec, le retour à un monde sans mensonges, où la Vérité, comme la lumière du jour aura enfin sa chance. Où nous ferons notre la devise de ROUSSEAU : "CONSACRER SA VIE A LA VERITE"( Vitam impedere Viro)...!