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Billet de blog 25 novembre 2013

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SOUS L' EMBROUILLE FISCALE L'AUSTERITE A PERPETUITE...!!!

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MEDIAPART : LAURENT MAUDUIT : SOUS L' EMBROUILLE FISCALE L'AUSTERITE A PERPETUITE...!!!
25 novembre 2013 |

Brigitte PASCALL : "Voici un article de Laurent MAUDUIT, expliquant que, sous l'embrouille fiscale de la soit disant "remise à plat" promise par AYRAULT, se cache une austérité perpétuelle qui devrait durer jusqu'en 2017. Exactement ce que nous disons tous les jours sur ce mur, ce qui montre que nos analyses ont pour elles quelques apparences. Son article est aussi intéressant, dans sa présentation de François de VILLEROY DE GALHAU, pressenti pour être le nouveau Directeur du Trésor de Bercy. Cet ancien directeur de cabinet de DSK est décrit par Laurent MAUDUIT de la façon suivante : "il a donc été au cœur de toutes les dérives droitières (1997-2002) auxquelles a poussé à l’époque son mentor (DSK)et qui ont lourdement contribué à l’éviction sans gloire de Lionel Jospin lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2002, derrière Jean-Marie Le Pen" (sic). D'abord Directeur général des impôts, il pantoufle ( et fait fortune) à la BNP, où il devient le poulain de PEBEREAU. Puis il fréquente un cercle marqué à droite "En temps réel", où il rencontre Emmanuel MACRON, ancien associé de ROTHSCHIELD, aujourd'hui Sécrétaire général de l'Elysée... Encore un libéral de choc, ce qui, pour mener une réforme fiscale "juste", est pour le moins de mauvaise augure... !!!"

Extrait du long article de MAUDUIT : Le come-back des deux fantômes de Bercy

Dans le cas de François Villeroy de Galhau, dont la promotion à la direction du Trésor en remplacement du sarkoziste Ramon Fernandez n’est pas encore confirmée (lire Matignon s’attaque à la citadelle de Bercy), on peut faire exactement les mêmes constats. Et même pis encore ! Car l’intéressé est d’abord connu pour avoir été le directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn, du temps où ce dernier fut ministre des finances, de 1997 à 1999. Il a donc été au cœur de toutes les dérives droitières auxquelles a poussé à l’époque son mentor et qui ont lourdement contribué à l’éviction sans gloire de Lionel Jospin lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2002, derrière Jean-Marie Le Pen : les privatisations à marche forcée, y compris pour les entreprises ayant des missions de service public ; la scandaleuse proposition d’abaisser sous les 20 % le taux d’imposition des stock-options, conduisant à ce qu'un grand patron dispose d'un taux d'imposition inférieur à celui de sa secrétaire ; la proposition tout aussi controversée (mais qui ne fut mise en œuvre que sous Laurent Fabius) d’abaisser le taux supérieur de l’impôt sur le revenu au profit des plus hauts revenus.

Très emblématique de certains milieux de la haute fonction publique qui disent avoir le cœur à gauche mais qui sont, en fait, liés par d’innombrables réseaux aux milieux d’affaires et à la très grande bourgeoisie conservatrice, François Villeroy de Galhau, descendant d’une grande famille industrielle – celle du groupe Villeroy et Boch – a d’ailleurs logiquement suivi, après, la pente sur laquelle il se situait : après avoir occupé quelque temps les fonctions de directeur général des impôts, il a sans grande surprise abandonné le service de l’intérêt général et s’est mis au service des patrons de la banque BNP Paribas qui a longtemps constitué le « QG », dans les milieux d’affaires, des réseaux sarkozistes. Président de Cetelem, la filiale de la banque spécialisée dans le crédit à la consommation, puis d’une autre filiale, BNP Paribas Personnal Finance, il a donc, sans trop d’états d’âme, été faire fortune dans le privé et rallié le camp d’en face.

Son éventuelle nomination à la direction du Trésor prendrait donc un fort relief. Un « poulain » du très conservateur banquier Michel Pébéreau reviendrait à Bercy, et l’on voudrait faire passer cela pour une remise en ordre, préparatoire à une réorientation à gauche de la politique économique ? C’est évidemment une plaisanterie grotesque.

En vérité, l’arrivée éventuelle de François Villeroy de Galhau – qui depuis l’alternance a postulé secrètement à presque tous les gros postes qui ont été disponibles, de la Caisse des dépôts jusqu'à la Banque publique d'investissement – ne ferait que renforcer le camp des « technos » qui viennent des milieux d’argent, à la manière d’Emmanuel Macron, l’ancien associé gérant de la banque Rothschild qui est devenu le secrétaire général adjoint de l’Élysée, aux côtés de François Hollande. François Villeroy de Galhau et Emmanuel Macron font d’ailleurs partie des mêmes réseaux : ils se côtoient par exemple au sein de l’association « En temps réel » (ici son site internet), une structure qui s’est constituée au lendemain de l’implosion de la fondation Saint-Simon et qui, sans la moindre autorité ni aura intellectuelles, est ancrée encore beaucoup plus nettement à droite.

Si la promotion de l’ex-banquier François Villeroy de Galhau est confirmée, elle risque donc d’avoir un grand retentissement. Car la promesse du candidat François Hollande de faire la guerre à la finance, déjà gravement ébranlée, tournera à la pantalonnade. Et dans tous les cas de figure, cela viendrait confirmer qu’aucun changement de cap économique ou fiscal n’est véritablement en gestation.

C’est peut-être d’ailleurs cela la clef du mystère. Voulant poursuivre et même accentuer la politique d’austérité, en accord sur ce point avec François Hollande, Jean-Marc Ayrault n’a-t-il pas pensé que cela allait conduire à des tensions encore plus vives au sein du pays, et jusqu’à l’intérieur même du parti socialiste, et qu’il fallait au moins avoir la prudence de lâcher un peu de lest, sur un front annexe, celui de la fiscalité ? En clair, la promesse, pour l’instant assez vague, d’une « remise à plat » de la fiscalité, sans engagement précis sur les contours de la future réforme – verra-t-elle seulement le jour ? – pourrait avoir pour seul objectif de mieux faire passer la pilule d’une politique d’austérité qui va se prolonger beaucoup plus longtemps que prévu.

C’est ce que ne sont pas loin de penser de nombreux parlementaires socialistes, issus de l’aile gauche du parti. La démarche que vient d’entreprendre le député (PS – Français de l’étranger) Pouria Amirshahi est très révélatrice de cette inquiétude. Dans un courrier qu’il vient d’adresser à tous les parlementaires et élus de son parti, il dit sa crainte que sous l’apparente concession fiscale de Jean-Marc Ayrault ne se cache en réalité un fort durcissement de la politique d’austérité. L'élu socialiste s'était déjà courageusement distingué ces dernières semaines en plaidant pour une réorientation politique (lire Hollande doit changer de chemin ou Le sursaut ou la catastrophe

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