Le paysage mediatique français perd un site d'information original, qui, en bien des domaines négligés par la grande presse, est loin d'avoir démérité.
Sur l'affaire Boulin , Bakchich s'est initialement manifesté en 2007, en rendant un hommage mérité au travail du journaliste de France-Inter Benoit Collombat, auteur du livre Un Homme à abattre, contre-enquête sur la mort de Robert Boulin.
Jusqu'à l'été 2010, sa rédaction a consciencieusement rendu compte des multiples obstacles que le parquet général ainsi que la garde des sceaux Alliot-Marie (cf http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/casanier/050111/affaire-boulin-des-bouches-souvrent ) n'ont cessé de dresser sur le chemin de la vérité.
C'est aussi Bakchich qui fut le premier, et jusqu'à présent le seul, à évoquer la position de témoin privilégié de Claude Guéant, conseiller technique au cabinet du ministre de l'intérieur Christian Bonnet au moment de l'assassinat de Robert Boulin, dans la nuit du 29 au 30 octobre 1979.
Pour ceux qui n'ont pas eu accés au site bakchich.info, en voici quelques articles et des liens éclairants .
Le nez dans le Boulin
Note de lecture / jeudi 31 mai 2007
Ce livre est un exploit. Sa publication un miracle. Sa lecture, une révélation : bienvenue dans les pages d’un Un Homme à abattre, contre-enquête sur la mort de Robert Boulin de Benoït Collombat.
Dans un vieux pays démocratique, berceau des droits de l’homme, qui inventa le concept de séparation des pouvoirs, et pratique l’alternance politique, un ministre en exercice fut tué dans de mystérieuses circonstances. Depuis 28 ans, la Justice et la police française, soutenues par certains medias, s’acharnent, en niant les évidences, à maquiller grossièrement l’assassinat de Robert Boulin en suicide. Au cours de sa minutieuse enquête, Collombat met au jour une énormité : le cadavre de Robert Boulin a été découvert deux fois.
À l’époque Raymond Barre, Premier ministre, Christian Bonnet, ministre de l’Intérieur, Yann Gaillard , directeur de cabinet de Boulin, lui ont confié avoir été informés de la découverte du corps entre 1 et 2 h du matin dans la nuit du 29 au 30 octobre 1979. Quant au procureur général de Versailles, notoirement lié au SAC [1], il s’est, à la même heure, rendu sur les lieux de la « découverte ». Or, c’est officiellement à 8 h 40 le 30 octobre que le corps du ministre a été trouvé par une patrouille de gendarmes motocyclistes baignant dans les 50 cm d’eau d’une mare de la forêt de Rambouillet.
Ces 7 heures de décalage étaient indispensables à la mise au point des manipulations nécessaires au maquillage de l’assassinat en suicide.
Le livre de Collombat est une saga française, des heures sombres de l’occupation à nos jours, centrée sur un homme intègre, résistant de la première heure, ministre du général de Gaulle, de Pompidou, puis de Giscard. À son décès, Robert Boulin avait battu le record de longévité ministérielle, détenu auparavant par… Colbert.
C’est aussi la chronique de l’impuissance acceptée de 4 juges d’instruction face à l’obstruction systématique et aux sabotages délibérés de leurs investigations par la hiérarchie policière. Quant aux medias ( [2], ils ont fait preuve, jusqu’à la parution de ce livre, d’une constante et troublante unanimité assortie d’une extrême complaisance pour défendre et illustrer la seule –et invraisemblable- version officielle du suicide.
L’engrenage fatal se met en mouvement à la suite de l’annonce, au printemps 1979, par le président Giscard d’Estaing, de son intention de remplacer à l’automne son Premier ministre Raymond Barre, en chute constante dans les sondages, par Robert Boulin. L’arrivée de ce gaulliste historique à Matignon aurait eu mécaniquement pour effet de briser la carrière de Jacques Chirac.
Le RPR et son chef s’étaient lancés depuis 1976 dans une guérilla incessante contre Giscard. Boulin à Matignon, héritier beaucoup plus légitime que Chirac du gaullisme, aurait fait exploser le RPR, dont nombre de députés auraient rallié le nouveau Premier ministre, à la popularité intacte, favorisant ainsi la réélection de Giscard en 1981. A la fin de l’été 1979, des proches de Chirac abreuvent la presse de rumeurs calomnieuses et de pseudo-révélations sur un achat de terrain à Ramatuelle. Face à cette campagne, Boulin, qui se sait inattaquable, ne se contente pas de se défendre, il annonce publiquement son intention de contre-attaquer. En s’apprêtant à dévoiler les véritables turpitudes de ses détracteurs, que ses multiples fonctions ministérielles avaient portées à sa connaissance.
Le 29 octobre, Boulin sort du coffre de son bureau ministériel une pile de dossiers, les dépose à son domicile et de là repart sans escorte à un mystérieux rendez-vous dont il ne sort pas vivant. Jamais la justice ne trouvera –ni ne cherchera – ces dossiers.
Le remarquable travail de Collombat constitue un élément clé de la demande de réouverture de l’instruction sur la mort de Boulin, déposée par sa fille Fabienne et son avocat William Bourdon le 26 avril dernier. Pour rendre sa décision, le procureur général de Paris doit se prononcer sur l’existence de faits nouveaux…
[1] Service d’Action Civique, milice du parti gaulliste, chargée de basses besognes et des coups tordus, dissoute en 1982 après la tuerie d’Auriol. Jacques Foccart et Charles Pasqua en ont été de hauts responsables
[2] Pendant les 28 ans écoulés depuis la mort de Robert Boulin, l’omerta mediatique n’a été contredite que par un article de James Sarrazin dans l’Express en 1987, un éditorial de Philippe Alexandre sur RTL et dans le Parisien en 1988, un dossier dans le magazine confidentiel Golias en 1999 et un reportage du 90 minutes de canal + en 2002.
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FILOUTERIES / Confidentiels
Claude Guéant témoin dans l’affaire Boulin ?
jeudi 25 mars 2010
Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, est il un témoin capital dans l’affaire Boulin ?
Au cours de la conférence de presse tenue jeudi 25 mars par Me Olivier Morice, l’avocat de Fabienne Boulin-Burgeat, l’examen des cahiers de permanence et autres registres de présence aux ministères de la Justice, de la Défense et de l’Intérieur pendant la nuit du 29 au 30 octobre 1979 est présentée comme utile à l’élucidation du décalage entre la première découverte du cadavre de Robert Boulin, vers 1 h, et sa découverte officielle à 8 h 40.
Claude Guéant était à l’époque conseiller technique au cabinet du ministre de l’Intérieur Christian Bonnet.
Me Morice, répondant à une question, a fait état d’informations selon lesquelles "Claude Guéant était de permanence la nuit du 29 au 30 octobre 1979" Place Beauvau.
De son côté, Christian Bonnet avait précisé qu’il avait été réveillé cette nuit-là entre 1 et 2 h du matin par le conseiller technique de permanence à son ministère, qui lui avait annoncé "la découverte du cadavre de Robert Boulin, suicidé".
L’ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel, participant à la conférence de presse, a détaillé les circonstances dans lesquelles Alexandre Sanguinetti, leader historique du mouvement gaulliste, lui avait confié les noms des deux principaux responsables de l’assassinat de Robert Boulin.
Jean Charbonnel entend donner ces noms à un magistrat instructeur.
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http://www.bakchich.info/spip.php?page=dabu&id_article=9023&octocache=compute&debut_forums=5
http://www.bakchich.info/Affaire-Boulin-c-est-mal-Barre,01560.html
http://www.bakchich.info/Robert-Boulin-reprend-un-coup-de,01807.html
http://www.bakchich.info/Laurence-Vichnievsky-la-fossoyeuse,09367.html
http://www.pearltrees.com/#/N-u=1_47092&N-p=3316624&N-fa=564301&N-f=1_564310&N-s=1_564310