François Hollande le 31 mars 2014 a enterré le socialisme et avec lui l’enthousiasme populaire pour la gauche. Les principes d’une société socialiste et ses valeurs humanistes sont rangés dans les musées, les bibliothèques et au Panthéon…
Le président nous dit avoir entendu les « souffrances de beaucoup d’entre vous » expression anonyme, on ne parle pas de peuple, de travailleurs, ni même d’hommes, de femmes et d’enfants. Des souffrances qu’il connait si peu : « à finir les fins de mois », c’est ignorer tous ceux qui peinent dès les débuts de mois, « assurer l’éducation des enfants » pour qu’ils soient polis, obéissants ou qu’ils aient un avenir ? « à trouver un logement » surtout, à payer des loyers exorbitants.
Que nous propose-t-il ? Davantage de socialisme ?
Non, des pactes : celui de responsabilité déjà connu et son nouveau petit frère celui de solidarité.
Toujours plus de libéralisme économique : croissance, compétitivité, baisse des charges sociales...
« Pour y parvenir, le gouvernement aura à mettre en œuvre le programme d’économies budgétaires que j’ai annoncé. Il ne s’agit pas de faire des économies pour faire des économies. Il ne peut être question de fragiliser la croissance qui repart. Il s’agit de transformer notre État. Il s’agit de réformer l’organisation de nos territoires. Il s’agit de préserver notre modèle social. Bref, d’être plus juste et plus efficace.Le gouvernement aura aussi à convaincre l’Europe que cette contribution de la France à la compétitivité et à la croissance doit être prise en compte dans le respect de ses engagements. Car renforcer l’économie française, c’est la meilleure façon de réorienter l’Europe. »
Une carotte avec la baisse des impôts et des cotisations et son côté obscur avec moins de service public et plus d’individualisme.
Une petite flatterie aux écologistes : « C’est l’exigence de la transition énergétique pour préparer la France de demain, à être moins dépendante du pétrole comme du tout nucléaire. À prendre de l’avance sur les industries vertes. »
Et pour diriger le tout, un premier ministre de droite pour flatter les replis sur soi, répondre aux craintes sécuritaires et au désir de propreté qu’elle soit par terre ou dans les têtes !
On est loin du projet du parti socialiste du début du 20e siècle, défendu par Jean Jaurès :
« Nous n’acceptons pas qu’on oppose l’action d’aujourd’hui à l’action d’après-demain, nous n’acceptons pas qu’on oppose l’esprit révolutionnaire et l’action réformatrice du Parti. Nous disons que dans un Parti vraiment et profondément socialiste, l’esprit révolutionnaire réel est en proportion de l’action réformatrice efficace et que l’action réformatrice efficace est en proportion de la vigueur même de la pensée et de l’esprit révolutionnaires. Nous vous disons, précisément parce que le Parti socialiste est un parti de révolution, précisément parce qu’il ne se borne pas à réformer et à pallier les pires abus du régime actuel, mais veut réformer en son principe et en son fond ce régime même, précisément parce qu’il veut abolir le salariat, résorber et supprimer tout le capitalisme, précisément parce qu’il est un parti essentiellement révolutionnaire, il est le parti le plus activement et le plus réellement réformateur. Précisément parce qu’il n’est pas arrêté, dans sa revendication incessante, par le droit, périmé à ses yeux, de la propriété bourgeoise et capitaliste, il est le seul parti qui puisse pousser toutes les réformes jusqu’à la réforme totale et il est le seul parti qui puisse donner à chaque réforme, à chaque tentative partielle d’affranchissement et d’amélioration, la plénitude d’une force que rien n’arrête et que rien n’effraie. » (Extrait du discours de Toulouse en 1908)
Et François Hollande rendra hommage à Jean Jaurès en juillet 2014, centenaire de son assassinat !
Quelle honte !