Quel concert étonnant, après Pascal LAMY qui serait "socialiste", d'autres reprennent la chanson , le SMIC n'est pas bon pour l'emploi, il faut aller vers des petits boulots qui ne seraient pas forcément payés au SMIC.
Bizarre, ces rengaines arrivent juste après le discours de Valls qui exonère de cotisations sociales les salaires au SMIC. Ces exonérations ciblées sur le SMIC en font un salaire à part qui va faire une pression par le bas de tous les salaires.
Monsieur GODET dans le Monde assure qu'un coup de pouce au SMIC de 1% fait perdre 2000 à 2500 emplois. Qu'est-ce qui lui permet d'avancer ce chiffre ? Mystère, il termine par un rappel guerrier "La patrie est en dangeril est urgent de lever tous les tabous qui brident l'emploi" . Lever les tabous ça veut dire s'attaquer sans hésiter aux travailleurs et à ce qui reste de leurs acquis. Le SMIC horaire est ce minimum que tout salarié peut réclamer pour un emploi à temps plein. Tous ces gens, économistes, experts, absolument non concernés par un salaire minimum y vont de leur couplet pour expliquer que le SMIC est un frein à l'emploi parcequ'il serait trop élevé.
Monsieur GODETa une idée géniale mais déjà prise : embaucher des jeunes non qualifiés et les faire démarrer à la moitié du SMIC, on fera remarquer que ce sont les apprentis ! Dès qu'ils ont le CAP ils doivent être rémunérés au salaire conventionnel de leur branche. Et voilà notre glorieux patriote qui va débitant des platitudes : "mieux vaut un travailleur pauvre qui va s'en sortir en développant ces compétences qu'un chômeur pauvre qui va tomber dans la trappe de l'assitance de longue durée".
Les riches peuvent glander, les pauvres pas question ! Monsieur Godet il veut des pauvres qui bossent, mais restent pauvres. Il ne leur laisse pas l'espoir d'être riches. Monsieur GODET peut-il imaginer que le chômeur pauvre est un travailleur qui a perdu son emploi? peut-être par un licenciement économique, ce qui par les temps qui courent est assez fréquent. Monsieur GODET a vu dans sa boule de cristal que le vaillant travailleur pauvre allait s'en sortir, sauf que si ce travailleur tombe sur un employeur qui, pour baisser le coût du travail va le virer, il ira rejoindre le chômeur pauvre dans la trappe infernale! C'est ce que nous disent tous les mois les statistiques du chômage.
Les jeunes, ils y montent dans le manège de l'emploi, intérim et CDD, le problème c'est qu'ils n'arrivent pas en descendre du manège. Les patrons ils savent que le chômage endémique leur permet de choisir les salariés, de choisir le moment de l'embauche et la durée du CDD, ils utilisent au maximum "les opportunités"
Tous ces donneurs de leçon qui recommandent soit le gel du SMIC, soit sa suppression, méprisent les travailleurs au point de laisser l'arbitraire patronal fixer le taux de l'heure de travail.
Pas de Smic, pas de minimum conventionnel, c'est monsieur ou madame la patronne qui décideront 5€ de l'heure, ça ira, pourquoi pas une piécette. Pas de règles, pas de droits, juste un homme ou une femme de peine au service, plus rien à respecter. Nos experts, les Godets les Lamy et les autres qui ne seront jamais au SMIC et au-dessous, ils voudront encore baisser le coût du travail au nom de la meilleure compétitivité.
Le grand bond en arrière, c'est maintenant !
Ceux qui veulent la peau du SMIC sont les ennemis de tous les salariés qu'elle que soit leur place dans la hiérachie des salaires