Le Parisien Libéré nous annonce "la CGT ringardisée et distancée par la CFDT" .
Après une semaine "d'usagers pris en otages", c'est bien porté d'hurler avec les loups et de clouer au pilori les organisations syndicales qui ont appelé à la grève les cheminots.
Manuel Valls n'a pas compris le sens de la grève, c'est dommage pour lui ! Les travailleurs du Rail se sont mis en grève contre la réforme proposée : 3 sociétés différentes pour aller vers une privatisation déjà en partie passée dans les faits. IDTGV est un société privée qui fait circuler des wagons sur les rails de l'entreprise publique.
Et ce Monsieur Valls a trouvé que la CGT ne s'inclinait pas assez vite devant ses volontés.
La CGT ringardisée et distancée par la CFDT c'est ce qu'affirme avec aplomb le Parisien. Une évaluation beucoup plus précise que les sondages du Parisien existe, ce sont les élections professionnelles. Dans la catégorie ouvriers- employés, la CGT reste en tête que ça plaise ou pas aux sondeurs. Les sondages sur des questions vaseuses ne sauraient remplacer le verdict les élections.
La CFDT a signé des accords désavoués par les intermittents, elle n'a pas participé à la grève des cheminots, comment défend t'elle les salariés ?. dans le dialogue social tant vanté, hélas il semble que les grands absents de ces échanges feutrés, soient les premiers concernés, les salariés de ces professions.
La gauche gouvernementale a besoin d'un partenaire social qui signe pour lui donner un vernis vaguement social, elle a besoin d'un syndicat imperméable à la pression des salariés.
Cette descente en flêche du Parisien contre la CGT et son secrétaire respire un antisyndicalisme primaire qui n'osait plus s'exprimer aussi franchement!
Un syndicat doit être raisonnablement réformiste, doit être capable d'arrêter une grève quand le pouvoir lui demande, doit faire bon marché des intérêts des salariés qui perdent leur journée de salaire pour refuser la précarité et défendre la sécurité, la leur et celle des usagers.
Mais peut-être que ces mouvements commencent à exprimer non seulement le mécontentement populaire, plus et mieux, ils expriment l'aspiration à construire une politique culturelle ouverte à tous, à vouloir des systèmes de transports modernes, écologistes, au service des populations citadines et rurales. D'autres fronts de ce style pourraient s'ouvrir et on en finirait enfin avec le sentiment que rien n'est possible et qu'on va dans le mur.
Les cheminots n'ont pas voulu aller dans le mur sans rien dire, les intermittents ne renoncent pas et Valls est si contrarié qu'il prévoit la mort de la gauche. Sa gauche à lui va peut-être mourir mais une autre est entrain de naître qui n'est pas à ses ordres, qui sait ce qu'elle veut , qui fait des propositions, qui agit tous les jours, c'est elle qui cahin- caha tient ce pays debout envers et contre tout.
Pour retrouver la frite, il faut écouter les vidéos sur Médiapart de Mathieu BELLAHSEN sur la santé mentale et de Patrick BOUCHAIN sur le logement social . Les entendre, outre que c'est un vrai plaisir, donne envie de croire que c'est possible de sortir du marasme politique du néo libéralisme de ce gouvernement, qu'il se dessine une vision sociale globale..
Ce ne sont pas des gens qui causent, ce sont des gens qui font et qui donnent envie de faire, ils sont les meilleurs antidotes au vote mortifère.