Après mure réflexion, aujourd’hui en 2015, en pesant les propos actuels, passés de Dieudonné et tout le contexte qui va avec, j’assume mon anti-sionisme et ferai donc fi désormais de l’accusation maléfique d’antisémitisme qui colle aux basques de cette prise de position comme la pire des infamies à ce qu’il apparaît publiquement, et ce bien devant le racisme ou tout autre délit de ce genre.
Sauf que le sionisme n’est pas en soi une philosophie réservée exclusivement aux juifs et basée sur des considérations ethnico-raciales.
C’est un mouvement politico-religieux de façade revendiqué au plus haut degré par des fondamentalistes chrétiens américains (ou états-uniens pour ceux qui tiennent au distinguo), c’est un signe de ralliement à Wall Street, à la City et ailleurs (et même peut être surtout dans les alcôves feutrées « entre soi » des tours de « Babel » des Etats pétroliers de la péninsule arabique) sans lien direct avec la confession ou l’origine ethnico-géographique, mais ayant tout à voir avec une soif universellement partagée du pognon et du pouvoir à tout prix.
Et donc s’il est une supercherie majeure du monde moderne, c’est de définir toute opposition contre ce mouvement tel qu’il se définit lui-même aujourd’hui, contre cette doctrine telle qu’on peut la concevoir en fonction de ses attributs et des rattachements directs ou indirects qui s’y accolent (l’impérialisme moderne, l’atlantisme, le système politico-médiatique de quasiment tout l’occident), de la définir donc comme un délit relevant d’une quelconque haine raciale et non relevant du champ politico-idéologique.
Le problème majeur qui s’élève devant Dieudonné et l’immense majorité de ses alliés ou contempteurs, c’est qu’on disqualifie cette opposition, qu’on lui dénie son caractère politico-idéologique, que l’on séquestre toute pensée en liaison avec ce sujet comme une prise de position intolérable envers les juifs, tous les juifs, à raison de leur seule condition ethnico-confesionnelle.
Cependant qu’on le vieille ou non, de facto les sionistes, le congrès mondial juif, le CRIF, des juifs qui dans certains corps de métiers se cooptent entre eux au détriment d’autres communautés (dès lors même qu’il serait possible d’établir que leur promotion échappe à toute méritocratie: trouvez moi un seul journaliste -juif ou non juif - s'affichant comme anti-sioniste et officiant dans les médias mainstream, je mange mon chapeau), CES juifs négriers dont il parle dans un de ses spectacles... que je sache, CE NE SONT PAS TOUS les juifs.
Et pour ce qui concerne les sionistes donc, le moins que l’on puisse dire c’est que leurs effectifs dépassent et se différencient très clairement des seuls membres de cette éthnie/confession, alors lors même qu’ils se définissent comme tels parmi une frange ultra-majoritaire de nos élites politico-médiatiques sans distinction de race ou de confession.
Or tous ceux-là même qui sont dénoncés, ridiculisés, démasqués par les provocations, les sketchs et/ou les propos polémistes de Dieudonné, leur jeu, c’est bel et bien de prendre en otage toute la communauté juive et au-delà nationale et internationale pour faire taire toute critique à l’encontre de leurs idées, de leurs politiques et de la censure qu’ils pratiquent ouvertement, et ce en faisant délibérément un amalgame qui leur profite à eux, et en aucun cas à toute la communauté juive et par-delà.
In fine, la vraie problématique ici et qui dépasse de très loin la seule personne de Dieudonné car touchant radicalement et sans ménagement toute personne qui se détermine ainsi (anti-sioniste donc ou contre les excès et l'imposture du sionisme moderne si je pouvais le re-baptiser ainsi), c’est que cet anti-sionisme là (qui en passant ne s’oppose pas non plus à la seule politique israélienne actuelle car touchant de près ou de loin toute la géopolitique mondiale), EST un tabou républicain, séquestré et non identifiable comme une idéologie définissable en tant que telle.
Par là même il y a ici incontestablement l’explication majeure de l’acuité et de l’importance du débat qui monte dès que Dieudonné et certaines idées qu’il défend, lui ou d’autres, sont en cause.
C’est le prisme d’une imposture qui aveugle la plupart d’entre nous et pose un hiatus central dans le débat politico-idéologique.
Dissidence il y a dès lors sans aucun doute dans les idées de Dieudonné (en particulier quand on veut lui dénier son statut d'humoriste) et d’autres dont les miennes ici présentes, sauf que c’est d’une criminalité de droit commun (que le sionisme et ses affidés au sein même de la République sont parvenus à circonscrire) dont il faut parvenir à se dépêtrer.
In fine c’est au peuple juif lui-même qui a toujours su générer en son sein des êtres d’exception ayant contribué au bien de tous qu’il reste à confier l’espoir d’une rébellion contre ceux qui parmi eux et/ou avec certain d’entre eux, ont créé ce monstre, et par-delà se compter et/ou inviter tous les « justes » pour éveiller ou réveiller les consciences face à ce qui n’est autre qu’une imposture et une prise/confiscation du pouvoir occulte par la frange la moins vertueuse et bien souvent la plus nantie de nos sociétés.