A genoux, ou le christianisme autoritaire de chaque jour .
Sortons des débats sur l'imposition autoritaire de l'hypertextile aux jeunes filles et aux femmes par l'islam autoritaire ou par le judaisme haredim pour examiner ce que faisait et fait encore le christianisme autoritaire.
- Dictature du quotidien.
On se souviendra probablement de cette dictature du quotidien - que l'on ne nommait pas intégrisme tant elle s'apparentait à la normalité de la pratique religieuse la plus dominante - ou les parents, en lien avec le curé, s'employaient à forcer son enfant ou ses enfants à la vaste "chose religieuse", et ce de façon constante, durable.
Forcer son enfant à prier avant les repas, le forcer encore le soir avant de dormir, le forcer à prier à genoux, lui demander de lire la Bible régulièrement, d' aller se confesser régulièrement ou même occasionnellement pour avoir regardé les filles ou les garçons (sans "faute" particulière), lui intimer d' aller à la messe chaque dimanche, etc... c'est évidemment une très lourde oppression.
- Les effets sont cachés et les mots pour le dire aussi.
C'est une violence morale (et parfois physique) incontestable qui consitue un mode de "pliage" collectif de l'individu, mode qui perdure encore de nos jours, mais plus dans les milieux très conservateurs.
Plus qu'une oppression relationnelle isolée, c'est aussi et surtout la répétition d'une domination historique et systèmatique très ancienne (celle de nombreux chrétiens catholiques de jadis) et vécue dans plusieurs pays ! Il ne faut pas ignorer cet aspect.
- Une emprise aliénante forte.
Ce lourd et répétitif travail de conformation rigide du corps et de l'esprit, il est difficile de s'en libérer. Car ce travail relève de l'emprise totalitaire. Il s'agit de saturer constamment la vie d'un enfant de références religieuses. Cette emprise s'exerce sous contrainte constante.
Ce n'est que jeune adulte voire beaucoup plus tard que l'on tentera de se libérer de ces bigoteries, de ces bondieuseries, de tout ce fatras religieux et de ce que cela représente de pseudo-spiritualité.
- On ne se libère pas seul mais après confrontation à l'autre !
Cette émancipation - lorsqu'elle survient - n'est ni subite ni solitaire. Elle prend du temps, plusieurs mois, plusieurs années même, et elle nécessite des heures et des heures de confrontation, de discussion serrée car on s'accroche à son aliénation. On hésite à faire le grand saut dans la liberté, à vivre debout sans béquille.
Et puis grâce à l'exemple de celles ou ceux qui vivent bien sans béquille on se lance. Il arrivera de tomber, de souffrir, mais sans revenir aux gestes figés et morbides, sans référence aux dogmes obscurantistes.
- Un mouvement plus général de contestation existait.
Il faut noter enfin le contexte et une inscription de cette "confrontation" inter-individuelle dans un mouvement général post 68 de libéralisation des moeurs, de sécularisation des consciences ainsi qu'un mouvement de démocratisation des pays sous dictatures à forte emprise religieuse comme le Portugal (de Salazar), de l' Espagne (de Franco), de la Grèce (des Colonnels). Pour un temps au moins l'emprise de la religion dominante fut borné!
- Vigilance contre les intégrismes !
Vigilance pour que çà dure ! Ici et ailleurs ! Contre elle et contre d'autres ! Notamment contre les intégrismes religieux !
Christian DELARUE