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Billet de blog 19 février 2012

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Quand la presse prend la liberté de demander sa « libération »

 Le lien ci-dessous conduit à la vidéo de la soirée organisée par Médiapart (durée 2 h 30) au théâtre de la Colline qui avait pour thème : Comment refonder la liberté de la presse ?   http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/160212/debat-mediapart-refonder-la-liberte-de-la-presse   Les journalistes intervenants posaient des questions aux représentants des candidats à l’élection présidentielle : Etaient présents dans l’ordre des réponses en fin de soirée : Pascale Le Nouannic pour le Front de Gauche ; Patrick Bloche pour le PS ; Pascal Durand pour EELV ; Yann Wehrling pour le Modem.   POURQUOI un texte alors que nous disposons d’une vidéo ? Tout simplement parce que tout le monde n’aura pas la patience de la visionner, alors que TOUS, de quelque bord que nous soyons, sommes concernés. Quand les médias sont libres, chacun peut faire son opinion, construire sa réflexion, faire ses choix en toute connaissance. C’est ça être un citoyen libre, conscient, éclairé.

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Le lien ci-dessous conduit à la vidéo de la soirée organisée par Médiapart (durée 2 h 30) au théâtre de la Colline qui avait pour thème : Comment refonder la liberté de la presse ?

http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/160212/debat-mediapart-refonder-la-liberte-de-la-presse

Les journalistes intervenants posaient des questions aux représentants des candidats à l’élection présidentielle : Etaient présents dans l’ordre des réponses en fin de soirée : Pascale Le Nouannic pour le Front de Gauche ; Patrick Bloche pour le PS ; Pascal Durand pour EELV ; Yann Wehrling pour le Modem.

POURQUOI un texte alors que nous disposons d’une vidéo ? Tout simplement parce que tout le monde n’aura pas la patience de la visionner, alors que TOUS, de quelque bord que nous soyons, sommes concernés. Quand les médias sont libres, chacun peut faire son opinion, construire sa réflexion, faire ses choix en toute connaissance. C’est ça être un citoyen libre, conscient, éclairé.   

« Tout ce qui est d’intérêt public doit être public » a dit et répété Edwy Plenel. C’est une des premières décisions à prendre. Il faut savoir que les délibérations du conseil constitutionnel sont secrètes pendant 25 ans. C’est par le truchement d’un ancien sage du conseil qui l’affirme qu’on sait aujourd’hui que les comptes de campagne de Balladur n’auraient pas dû être validés. Que nous aurions dû revoter parce que ceux de Chirac étaient, eux aussi, non recevables. Il faut donc, comme aux USA et dans maints pays, établir un « Freedom information act » qui permet l’accès aux documents administratifs à tous les citoyens.

C’est la complaisance de certains médias, les promesses et les mensonges réitérés colportés par eux qui ont amené au pouvoir ce triste clown et ses affidés dont l’ombre brune pèse sur le pays. Il ne fera qu’un tour de piste, nous en sommes convaincus mais les dégâts provoqués sont considérables. Et si la Gauche parvient au pouvoir comme nous pouvons l’espérer, que l’ivresse de la victoire ne lui fasse pas perdre de vue qu’une presse libre, libérée des pouvoirs marchand et politique est une des conditions essentielles à l’émancipation des citoyens et ce n’est qu’à cette condition qu’elle pourra espérer rester à la tête du pays plus d’une législature lui permettant ainsi de construire dans la durée.

 « Les deux questions éducation et information sont intimement liées dans l’idéal républicain qui est le nôtre parce que un Peuple libre est d’abord un Peuple éduqué et pour être éduqué et libre il faut qu’il soit informé » J-L M.

Pour répondre à cette évidence, il faut donc que les médias soient libres, les journalistes indépendants et rémunérés convenablement au sein d’une rédaction autonome. L’exigence démocratique est immense depuis que la révolution numérique s’est installée. Les échanges et interpellations en temps réel entre l’auteur et son lecteur sont devenus naturels. Ils enrichissent le débat public et, finalement, c’est la Démocratie qui est gagnante.

Exigences pour une presse libre :

1) Permettre l’accès à tout document public (Evoqué plus haut) 2) Protéger les sources des journalistes 3) Que les médias soient libérés des mains d’industriels qui n’ont rien à voir avec l’information et qui sont en constant conflit d’intérêt. 4) Que l’audiovisuel public soit autonome 5) Que le numérique devienne un droit fondamental car il est au cœur de la cité et permet une réelle liberté de s’informer dans tous les domaines de la vie quotidienne 6) Supprimer la dépendance envers les fonds publics (1 milliard 200 millions d’aides à la presse l’an dernier : l’aide est malsaine, elle freine l’imagination et le dynamisme) 7) Imaginer un statut spécifique pour les sociétés de l’information.

A ces questions, les représentants des candidats ont répondu favorablement avec des nuances selon leur orientation. Tous sont tombés d’accord pour un changement radical en matière de désignation des présidents des chaînes de l’audiovisuel public et pour assurer l’indépendance des rédactions.

Pascale Le Nouannic pour le Front de gauche avance les propositions suivantes : Création d’un « Conseil national des médias » qui remplacera le CSA qui a failli. Il serait composé d’élus des courants politiques proportionnellement au verdict des élections législatives par exemple, puis de journalistes, pas des experts, des journalistes présentés par leurs syndicats et enfin le public, des citoyens dont le mode de représentation n’est pas encore finalisé.

Mais, parce que l’information n’est pas une marchandise, il faut créer les conditions de l’indépendance et du pluralisme des médias. Abrogation des lois « hadopi », garantir à tous la liberté d’accès à internet et son apprentissage comme celui de la lecture de la presse en lien avec l’éducation nationale.

La presse doit être un outil séparé du pouvoir marchand et du pouvoir politique. Il faut donc une refonte du financement direct ou indirecte confiée au « Conseil national des médias » y compris pour la presse associative et créer un organisme de production et de diffusion de cette presse.

J’ai omis délibérément une partie de l’intervention de Edwy Plenel, celle où il montra le livre qu’il avait emmené dans sa besace comme souvent, un livre qu’il présenta. Ce livre, je le possède, L’auteur : Jean Schwoebel. Préface de Paul Ricoeur. Il s’intitule « La presse, le pouvoir et l’argent ». Editions du Seuil. Il a été imprimé au 2e trimestre de 1968 dans une collection dirigée par Jean Lacouture. On peut imaginer plus mauvais parrainage.

Je vais prendre la peine et le temps de taper le texte de la dernière de couverture (sauf un petit paragraphe qui concerne le journal « Le Monde », pour toi, lecteur, mon ami, mon camarade. Lis ce texte et tu comprendras combien était déjà importante, il y a 44 ans, au moment du grand bouleversement de 68, la question de la liberté de la presse et combien est urgente, aujourd’hui, de la garantir.

« Les combats pour la liberté de la presse sont vieux comme le monde - comme la presse, en tout cas. Mais qu’est-ce que la liberté de la presse, sinon la liberté des propriétaires de journaux ? Et qu’est-ce qu’un propriétaire d’un journal, dans bien des cas, sinon le représentant d’un groupe d’affaires dont les intérêts ou les opinions peuvent différer, pour un temps, de ceux du pouvoir, mais dont les conflits avec le gouvernement n’intéressent pas forcement l’intérêt général ou les libertés publiques ?

Au-delà de cette liberté abstraite aux yeux du plus grand nombre, il y a celle, plus concrète qu’exercent ou que devraient exercer les journalistes – de la presse écrite, de la radio, de la télévision. Plus encore que de liberté, c’est de dignité qu’il s’agit alors.

Tel est le sujet du livre de Jean Schwoebel, fondateur de la fédération des Sociétés de rédacteurs qui prétendent assainir la presse et les divers moyens d’information, en assurant à ceux qui la font un droit de regard et de contrôle sur l’entreprise (…)

La dignité de la presse, c’est la dignité du public, des citoyens, la vôtre, qu’elle concerne : si un journaliste n’est pas toujours « l’instituteur des temps modernes » que déclarait être l’un d’eux, votre journal quotidien est votre fenêtre sur le monde. Ce livre s’efforce de montrer comment on peut en rendre la vitre plus claire… »   

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