En cette rentrée, on peut s'en faire quelque idée par delà nos expériences personnelles à partir de deux sondages récents : l'un sur les jeunes enseignants, l'autre sur les professeurs du secondaire.
Le premier a été commandité par la MAIF et effectué en juillet dernier par l'institut OpinionWay auprès d'un échantillon représentatif de 500 enseignants du public de moins de 35 ans. La moitié de ces enseignants disent éprouver de la frustration, surtout ceux qui enseignent en primaire (pour qui le taux monte à 55%), et/ou en zone rurale (58%), et pour les plus de 30 ans (58%). La principale source d'insatisfaction mentionnée est le « manque de reconnaissance » (58%) suivi du « niveau de rémunération » (51%), les conditions de travail apparaissant également comme un sujet de préoccupation majeure (65% des ''sondés'' citant des éléments propres à leur mission).
On notera par ailleurs que l' « enthousiasme pour le métier » est plus fréquent chez les moins de 30 ans (48%) que chez les plus de 30 ans (35%), et parmi les femmes (46%) que parmi les hommes( 21%).
Le sondage commandité par le SNES (et réalisé sur un échantillon représentatif de 500 enseignants du second degré en mai dernier par le CSA) montre que les professeurs du secondaire invités à indiquer « quel est parmi les domaines suivants celui qui doit aujourd'hui être traité en priorité ?», sont 54% à mettre en premier « les conditions de travail (relations avec les élèves, effectifs par classe, exercice sur différents établissements) », 21% « le contenu des programmes et la nature des prescriptions sur les pratiques d'enseignement », 10% « les conditions de rémunération », 7% « la charge et le temps de travail », 5% « les relations avec les parents », 3% « les liens avec la hiérarchie, en particulier le chef d'établissement ».
On notera avec curiosité ( et quelque perplexité) qu'en ce qui concerne le sentiment de dégradation des conditions de travail ces toutes dernières années, la différence la plus significative est liée au niveau d'enseignement: 80% des enseignants de lycée trouvent que leurs conditions de travail se sont dégradées, soit 13 points de plus que les enseignants de collège (67%). Le niveau d'insatisfaction augmente aussi avec le diplôme (le climat scolaire s'est dégradé pour 83% des agrégés, contre 72% des titulaires du CAPES) et avec... l'ancienneté.