Le mercredi est devenu jour de congé à la place du jeudi dans le primaire en conséquence ( différée ) de la suppression des classes du samedi après-midi décidée en 1969. La suppression des classes du samedi matin à partir de la rentrée 2008 va-t-elle également avoir un effet différé quelques années plus tard ?
Il y a tout juste 40 ans, l’arrêté du 12 mai 1972 a stipulé que le mercredi devenait jour de congé à la place du jeudi ( avec mise en application à la rentrée scolaire 1972 ).
Quatre-vingt-dix ans auparavant, l’article 2 de la loi du 28 mars 1882 sur la laïcité de l’Ecole publique avait indiqué que « les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s’ils le désirent, à leurs enfants, l’instruction religieuse en dehors des édifices scolaires ». On pouvait hésiter, pour ‘’partager’’ la semaine, entre le jeudi et le mercredi puisque le samedi était alors un jour entier d’école. On choisit finalement le jeudi, qui était traditionnellement le jour de congé impulsé par les Frères des Ecoles chrétiennes ( la congrégation d’enseignants du primaire de loin la plus puissante ).
La suppression des classes du samedi après-midi décidée en 1969 renouvelle de facto la question du ‘’partage’’ de la semaine, ce qui entraîne finalement le choix du mercredi au lieu du jeudi trois ans plus tard.
Mais la libération entière du samedi est de nature à reposer la question. Si, comme il est prévu dans le programme de François Hollande, on allège l’horaire des classes de chaque jour et que l’on revient à quatre jours et demi d’enseignement dans l’enseignement primaire, va-t-on revenir au samedi matin travaillé ( ce qui semble assez difficile, sauf situations ou choix particuliers ) ou bien choisir l’option ( au moins dominante ) qu’il y ait ‘’classe’’ le mercredi matin ?
Le problème a déjà été posé il y a une vingtaine d’années, en relation notoire – alors - avec la question du catéchisme.
L’arrêté du ministre de l’Education nationale Lionel Jospin du 6 janvier 1990 laisse une large part de liberté locale dans l’organisation de la semaine : il est en particulier possible de l’organiser en dix demi-journées, ce qui peut permettre de ramener la journée de classe à cinq heures dans l’enseignement primaire ( une question essentielle dans la problématique des ‘’rythmes scolaires’’ pour les spécialistes de la chronobiologie ).
Des consultations ont lieu localement. Les familles ont tendance à demander en priorité la libération du samedi matin. Le mercredi, qui s’est substitué au jeudi depuis 1972 comme jour réservé pour le catéchisme, est assez souvent sollicité pour être l’objet de transferts des heures du travail du samedi.
Réunis les 11 et 12 juin 1990 en assemblé plénière extraordinaire, les évêques de France affirment leur volonté de voir la réforme des rythmes scolaires « réserver pour le catéchisme l’équivalent d’une demi-journée comprise dans le temps scolaire ».
Le décret du 22 avril 1991 et la circulaire du 24 avril définissent les nouvelles règles qui encadrent les aménagements qui peuvent être apportés au temps scolaire. Elles précisent, entre autres, qu’ils ne peuvent porter atteinte à l’exercice de la liberté religieuse. Il est vrai que, dans « Le Monde » du 22 octobre 1988, Lionel Jospin avait déjà indiqué quelle était sa position de principe : « Je ne suis pas chargé de développer le catéchisme en France ; mais je ne dois pas non plus adopter une attitude qui le rendrait plus difficile ».
Finalement, en octobre 1991, l’épiscopat se prononce très clairement pour la semaine de quatre jours ( la solution la plus mauvaise pour les chronobiologistes ) qui satisfait les partisans du week-end libre et dégage entièrement le mercredi pour le catéchisme. Il redoute en effet qu’une généralisation du congé du samedi accompagnée d’un glissement vers le mercredi matin complique sérieusement l’organisation de la catéchèse, et entraîne un déclin inéluctable de l’enseignement religieux.
Vingt ans après, on est à nouveau au pied du mur s’il s’agit bien de mettre en œuvre le programme annoncé par François Hollande en matière de ‘’rythmes scolaires’’. En sachant néanmoins qu’actuellement le rythme des réunions pour le catéchisme est très variable d’un diocèse à un autre, et même d’une paroisse à une autre. Ce peut être une heure par semaine le samedi matin, une demi-journée tous les quinze jours ou par mois. En particulier, afin de permettre aux enfants d’allier le catéchisme à d’autres activités culturelles ou sportives, les paroisses se sont assez souvent adaptées en proposant des réunions en soirée, le mercredi, le samedi voire le dimanche.
Billet de blog 11 mai 2012
Du jeudi au mercredi. Et après?
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