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Billet de blog 14 février 2012

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Une mobilité professionnelle facilitée?

C’est ce qu’a prétendu la directrice des ressources humaines nommée en octobre 2009 au ministère de l’Education nationale. Mais, là comme le plus souvent, l’effet d’annonce l’a emporté de loin sur les réalités effectives.

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C’est ce qu’a prétendu la directrice des ressources humaines nommée en octobre 2009 au ministère de l’Education nationale. Mais, là comme le plus souvent, l’effet d’annonce l’a emporté de loin sur les réalités effectives.
Et pourtant quelqu’un d’aussi averti et impliqué que Rémi Boyer ( à la tête d’une association « Aide aux profs » et d’un site – http://www.aideauxprofs.org – consacrés à faciliter la mobilité professionnelle des professeurs ) avait dûment salué en son temps la circulaire ministérielle parue le 22 mars 2011 à l’initiative de la DRH Josette Théophile : « L’ensemble de la circulaire est essentiel et présage d’une véritable révolution, attendue depuis longtemps. ‘’Aide aux profs’’ tient à saluer l’action de Josette Théophile qui a véritablement relancé le processus de seconde carrière pour les enseignants ».
Mais, moins d’une année après, c’est déjà le désenchantement qui prévaut : « Depuis la rentrée 2011, nombreux sont les enseignants nous contactant  pour démissionner parce que leur poste sera supprimé à la rentrée 2012, ou parce que le système de mutation se grippe faute de postes, ou parce que les temps partiels ou les mi temps sont accordés au compte-gouttes par les inspections académiques ou les rectorats, ou parce que les disponibilités sont de moins en moins attribuées, ou parce que les recteurs refusent le départ en détachement en cours d’année des personnels qui avaient  pourtant réussi à être recrutés dans une structure. Et ‘’Aide aux profs’’ a été contacté ces 5 derniers mois par trois fois plus d’enseignants qu’à la même période de 2010-2011 ».
En définitive, la conclusion qui s’impose est que le ‘’front pionnier’’ des secondes carrières des enseignants ( le dispositif actuel mis en place par Luc Chatel ) n’est pour l’essentiel qu’un artifice. Les  nombreux contacts qu’a pu avoir Rémi Boyer dans le cadre de son association permettent d’entrevoir que les conseillers ‘’mobilité’’ sont trop peu nombreux et submergés de demandes ( avec peu de moyens pour y répondre ) et que la communication sur l’existence du DIF ( Droit individuel à la formation ) est en général très mal faite car beaucoup d’administratifs en ignorent encore l’existence et que son attribution s’effectue     au compte  gouttes ( le volume de congés de formation professionnelle se réduisant par ailleurs comme peau de chagrin ).
La DRH Josette Théophile a livré le bilan 2011 du ‘’DIF’’ : «  500 » agents publics en ont bénéficié ( un chiffre ‘’tout rond’’, dont on ne sait trop s’il faut admirer la précision ou le caractère ‘’approximatif’’ dans le suivi…). Soit - en pourcentage - 0,038% des quelques 1300000 membres du personnel.
Il faut savoir que, dans le passé, 6% des enseignants ont finalement occupé un emploi différent de celui pour lequel ils avaient été formés. Une ‘’mesure’’ effective de la ‘’mobilité’’ professionnelle des enseignants.
Par ailleurs, dans une étude du SGEN-CFDT ( un syndicat enseignant ) publiée en août 2010, il apparaissait que la moitié des professeurs de collège déclaraient envisager une reconversion.
Enfin , selon une autre enquête effectuée du 14 avril au 20 septembre 2011 par le SE-UNSA ( un autre syndicat d’enseignants ) qui avait reçu 4900 réponses ( dont 80% d’enseignants de moins de 35 ans ), 45% songeaient à une seconde carrière.

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