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Billet de blog 14 novembre 2011

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Les inégalités entre Etats et populations de la planète

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C’est le titre du récent ouvrage du sociologue de l’éducation Gabriel Langouët, dont le sous-titre donne le ton : « Trop, c’est trop ! ».
Ce livre ( paru chez « L’Harmattan » dans la collection « Education comparée » ) tombe à pic au moment même où, pour la première fois, les Français sont venus en nombre ( une quarantaine ) se joindre aux 1300 spécialistes venus de 120 pays à la troisième édition du WISE ( World Innovation Summit for Education ), une sorte de ‘’Davos’’ de l’éducation qui vient de se tenir à Doha, au Quatar.
Il ne faudrait cependant pas s’imaginer que cet ouvrage est la simple profession de foi d’un ‘’indigné’’ ( même s’il l’est effectivement ), car Gabriel Langouët s’est emparé avec beaucoup de rigueur de statistiques plus ou moins éparses concernant 182 pays pour scruter et ordonner les inégalités face à l’espérance de vie ou quant à l’accès aux biens indispensables à la vie ou à la survie ( de la nourriture aux soins médicaux ),et, bien sûr aussi, les inégalités quant à l’accès des jeunes et des adultes à l’éducation. Mieux, il a réussi à les présenter le plus souvent de façon astucieuse, afin de ne pas lasser voire rebuter le lecteur. C’est lisible, et à lire.
Dans une première partie, Gabriel Langouët procède à une mise à l’épreuve serrée, (et finalement à une validation ) de l’Indice de Développement humain qui a été construit selon les orientations théoriques du prix Nobel Amartya Sen ( sur trois composantes : le Produit intérieur brut par habitant, l’espérance de vie et le taux d’accès à l’instruction ), en mesurant les effets séparés puis combinés des trois composantes.
Dans la seconde partie, l’Indice de Développement Humain apparaît comme la variable essentielle pour analyser les effets sur le développement humain des inégalités propres à chaque pays.
La partie centrale de sa conclusion générale vaut d’être citée in extenso : « Les comparaisons effectuée entre des Etats et quels que soient leurs niveaux moyens de richesse ou de pauvreté, ont confirmé, à de très rares exceptions près, le lien étroit et constant entre la redistribution des richesses et le niveau de développement humain. D’une part, à revenus moyens par habitant sensiblement équivalents, les Etats égalitaires produisent des résultats plus élevés que ceux des Etats inégalitaires, et le plus souvent à la fois en termes de vie ou de santé ; et même, notamment s’il s’agit des plus riches, des différences sont observées entre Etats intermédiaires et Etat égalitaires, voire, dans le cas des Etats très riches, ou extrêmement riches, entre Etats assez égalitaires et Etats très égalitaires ( par exemple entre certains Etats du Nord de l’Europe et ceux de l’Ouest ). D’autre part, et complémentairement, dans le cas de revenus moyens par habitant qui diffèrent, un Etat moins riche mais plus égalitaire compense, au moins pour une part ou totalement si l’écart de développement est assez modéré, le déficit qu’il aurait pu enregistrer par rapport à un Etat plus riche mais plus inégalitaire ; et ce fait, très net lorsqu’on oppose un Etat très inégalitaire et un Etat très égalitaire, se maintient même lorsque les différences d’inégalités deviennent plus atténuées, voire très atténuées ».
« C’est pourquoi, au moins à partir d’un certain niveau, les inégalités de redistribution à l’intérieur des Etats sont inacceptables, et totalement injustes » conclut Gabriel Langouët.

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