Une pétition pour que des agrégatifs puissent conserver leur droit à une bourse d'état circule. Ces bourses seraient-elles moins légitimes parce que d'agrégation?
A voir! Le texte de la pétition est donc reproduit ici avec son argumentaire, suite à une demande qui vient de m'être faite par une agrégative ''médapartienne'':"Agrégative en lettres modernes cette année, je me permets de vous contacter pour porter à votre connaissance une mesure profondément injuste et qui s'est décidée dans le plus grand silence: la suppression de la bourse sur critères sociaux pour préparer l'agrégation, bourse supprimée dès la rentrée prochaine et qui met en difficulté des centaines d'étudiants de M2 ou d'agrégatifs. Une pétition a été mise en ligne: http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2014N46358 Je trouve cette mesure profondément injuste à l'égard du principe d'égalité des chances et hypocrite dans un contexte de crise de recrutement des professeurs. Peut-être pourrez-vous donner à cette indignation la publicité et la portée qu'elle mérite''.
Texte de la pétition adressée au CROUS:
"L'austérité a encore frappé à l'aveuglette : du jour au lendemain, sans raison autre qu'une économie de bouts de chandelles, les étudiants qui préparent l'agrégation ne seraient plus éligibles aux bourses d'Etat. En effet, le CROUS a affirmé qu'une commission se tiendrait en septembre afin de décider si, oui ou non, cette bourse serait conservée.
En plus d'être une mesure injustifiée (pourquoi l'agrégation plus qu'une autre formation ?), ce serait une décision injuste qui frapperait les étudiants les plus méritants, pire, elle favoriserait les étudiants sur des bases financières en rendant, de fait, plus difficile l'accès du concours aux étudiants les moins favorisés. En rendant les agrégatifs inéligibles à une bourse, il s'agirait donc à la fois de pénaliser les plus méritants et de favoriser les plus riches. Tout le contraire de la justice.
C'est pourquoi nous demandons à ce que l'éligibilité à la bourse de ceux qui préparent l'agrégation ne soit pas remise en cause, et qu'ils bénéficient, comme tout autre étudiant, de ce droit.
La « Préparation à l’Agrégation » ne ferait plus partie des listes de formation pour l'obtention d'une bourse d'Etat, ce qui paraît pour le moins surprenant . En effet, il s'agit d'une formation comme une autre et non pas d'une
« année sympathique » comme certains d'entre nous ont pu en avoir la notification par le CROUS. Pourquoi cette sanction à l'encontre d'élèves qui veulent travailler afin d'obtenir un concours qui couronnerait cinq années d'approfondissement de leur matière de prédilection en vue de la transmission ultérieure des savoirs acquis ?
L’Etat a fait une campagne de revalorisation de l’Université et veut de bons résultats à l'agrégation mais ôter la bourse à certains étudiants revient à leur refuser la possibilité de s'y inscrire. Souhaite-t-on vraiment instaurer un élitisme financier en réservant l'agrégation uniquement aux personnes qui auraient les moyens de payer cette année ?
En effet, elle exige une mobilisation financière très importante : outre les frais de logement, de nourriture et de transport, il faut ajouter à cela le coût des fournitures d'études (livres, outils etc.) et les frais d'inscription et de sécurité sociale. En outre, cette année de préparation nécessite un travail personnel particulièrement soutenu et si certains étudiants, pour faire face à leurs charges financières, doivent cumuler un travail alimentaire avec ces études, leurs chances d'obtention de ce concours s'en trouvent forcément hypothéquées.
Ne risque-t-on pas, en empêchant des élèves de pouvoir se préparer décemment (ou même de se présenter tout court) au concours de l'agrégation, d'éliminer de bons éléments qui feraient d'excellents professeurs au service des élèves? Au moment où la désaffection des étudiants pour le métier d'enseignant est de plus en plus criante, il nous apparaît que la suppression de la bourse d'Etat ne peut qu'aggraver cette situation et pénaliser la qualité de l'enseignement secondaire français.
Ceci est en contradiction avec la promesse du Président de la République qui a fait de la jeunesse sa priorité".