C’est à peu près le titre retenu par le site «Nous, vous, ils» pour relayer une dépêche AFP sur le discours de François Hollande au Bourget: «Education: Hollande s’engage à diviser par deux l’échec scolaire en 5 ans».
Selon cette dépêche, « François Hollande s’est engagé dimanche à ce que le nombre de jeunes sortant du système éducatif en échec scolaire – 150000 par an , selon lui – soit divisé par deux durant le prochain quinquennat, s’il est élu en mai. ‘’ C’est pour la jeunesse de notre pays que je veux présider la France. Je vais faire de l’éducation une grande cause nationale’’ a déclaré M. Hollande dans les dernières minutes de son discours au Bourget. Evoquant sa volonté de faire de la maternelle et du primaire une ‘’priorité’’, de revoir les rythmes scolaires ( ‘’qui n’ont aucun équivalent en Europe’’), François Hollande a pris cet engagement : ‘’au collège, au lycée , les élèves en difficulté bénéficieront d’un accompagnement personnalisé’’,’’ pour qu’à la fin du quinquennat le nombre de jeunes qui sortent en échec scolaire soit divisé par deux’’. ‘’ C’est terrible de mener une bataille contre l’échec scolaire qui fait chaque année plus de 150000 victimes, 150000 qui sortent sans diplômes, sans qualification , de l’école’’, a-t-il alors relevé ».
Lorsqu’il s’agit de division et de calculs arithmétiques, il est utile de préciser ce dont il s’agit . De ‘’l’échec scolaire’’ on l’a vu ; et, plus précisément, des « 150000 qui sortent sans diplômes, sans qualification, de l’école ». Cet engagement a le mérite de la clarté ( quantifiable ), alors même qu’il s’agit d’un objectif sans doute très difficile à atteindre en une durée de cinq ans.
Il est en tout cas plus ‘’ engageant’’ que celui – manifestement hyperbolique et ‘’intenable’’ - que l’on trouve dans le discours de François Fillon au Sénat du 15 mars 2005 lors de la présentation de sa « loi d’orientation » : « Notre pays ne peut plus accepter de laisser 150000 jeunes sortir du système scolaire sans aucun bagage ! C’est pourquoi 100% des jeunes Français devront avoir un diplôme ou une qualification reconnue ».
On peut aussi - dans le genre - rappeler pour mémoire l’engagement d’un autre candidat à la présidence de la République, à savoir François Bayrou alors qu’il venait juste d’être nommé ministre de l’Education nationale dans le gouvernement Balladur : « Il faut engager une politique ambitieuse pour réduire de moitié en cinq ans le nombre des enfants – 30% actuellement – qui ne savent pas comment lire et comprendre un texte simple », et il faut pour cela surtout « repérer et mettre en valeur les initiatives et les méthodes pédagogiques qui ont fait leur preuve, sur le terrain » ( « Le Monde » du 3 mai 1993 ). Mais trois ans après, à une journaliste du « Monde » qui lui demande le 8 mars 1997 : « Qu’est-il advenu de votre objectif de diminuer de moitié le pourcentage d’élèves qui entrent en sixième sans savoir lire ? », le ministre de l’Education nationale François Bayrou répond : « J’espère que les changements intervenus dans les programmes et dans l’organisation de l’école ont un peu amélioré les choses. Je n’ai pas réussi à faire naître le grand débat qui est le préalable à tout progrès ».
Le candidat aux présidentielles de 2012 persiste et signe, puisque François Bayrou a inscrit dans son premier meeting de campagne à Boulogne ‘’l’illettrisme’’ dans la liste de ce à quoi il convient de ‘’résister’’ : « résister à l’illettrisme ! », en prônant une nouvelle fois comme moyen la diffusion des bonnes méthodes qui ‘’marchent’’. Mais il n’a pas repris l’engagement d’un délai quinquennal…
Billet de blog 23 janvier 2012
Diviser par deux l'échec scolaire?
C’est à peu près le titre retenu par le site «Nous, vous, ils» pour relayer une dépêche AFP sur le discours de François Hollande au Bourget: «Education: Hollande s’engage à diviser par deux l’échec scolaire en 5 ans».
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