Il y a quelques mois, je me suis demandé publiquement, ici et ailleurs, ce qu'il fallait faire de Claude Allègre. L'ayant écouté ce mercredi 31 mars sur France Inter face au député Yannick Jadot dont le gros homme (je sais, pas de commentaires sur le physique...) avait oublié le nom en deux minutes, indice soit du profond mépris qu'il voue au reste du monde soit d'un gâtisme prématuré conséquence de sa vie colérique permanente, je suis désormais persuadé qu'il faut le mettre dans un réserve naturelle. Comme dernier représentant d'une espèce en voie de disparition : le scientifique obtus, sur de lui et dominateur. Le scientifique pétri de son savoir qui déjà, au XIX siécle, contestait les premières actions des conservateurs de la nature et les tenants du darwinisme. Allègre n'est pas un scientifique, juste un religieux appelant à la formation d'une nouvelle secte. Il s'agit d'une sous-espèce encore plus rare : le scientifique seul face « au reste du monde », le scientifique qui a toujours raison : non pas au nom de ses recherches mais juste parce qu'il le dit. Nous en avons connu dans tous les régimes totalitaires de ces savants (que l'on pardonne ce gros mot s'agissant d'Allègre et de ses rares semblables) qui prennent leur désirs pour des réalités : il y en avait en Union Soviétique, il y en avait en Allemagne sous le III ème Reich, et il en reste quelques uns en Corée du Nord et en Chine. En France, cette espèce devient rare d'où ma suggestion de le mettre dans une réserve, avec les ours des Pyrénées par exemple, réserve dans laquelle on conduira les enfants ; à la fois pour les former et les amuser puisqu'ils sont un peu lassés des clowns classiques. En fait, le Claudius allegris vulagaris devient un phénomène de foire, comme autrefois la femme à barbe.
Claude Allègre a donc hissé l'éructation mensongère, grossière et insultante à la hauteur d'un art médiatique puisque cet homme n'existe plus que par ses foucades dans la presse, les radios et la télévision. La dernière étant, lui le « scientifique » d'une vieille géologie, d'expliquer que le GIEC, le Groupement international pour l'Etude du Climat, est un organisme « totalitaire » (sic et répété cinq fois) et composé non pas de scientifiques mais de « politiques ». Moyennant quoi il a expliqué que les rapports de 3000 pages de ce GIEC ne sont lus par personne. En ce qui le concerne, aucun doute sur ce point, il ne lit pas les travaux scientifiques. Même pas les siens puisque Le Monde, Libération et d'autres journaux ont montré, preuves et textes à l'appui, que le dernier livre de l'escrologiste Claude Allègre était truffé d'erreurs, d'omissions et de graphiques un peu...redressés. Il a expliqué à France Inter, comme ailleurs auparavant, qu'il s'agissait d'initiatives du dessinateur ou de l'éditeur (au choix). Ce qui permet de poser la question qui tue : comment ce dernier livre a-t-il été composé et écrit ? Ne s'agirait-il pas en fin de compte d'un « coup éditorial » préparé par des nègres (pardon, on dit des collaborateurs) pour le compte de l'éditeur. Des « collaborateurs » qui auraient produit une prose disparate que le grand homme a relu d'un oeil distrait. En fait ce dernier ouvrage n'est pas un livre de Claude Allègre, mais un « produit » Claude Allègre qui contribue à prolonger artificiellement la notoriété du personnage. Il l'a prouvé à France Inter dans son délire, Claude Allègre n'est plus en fait un ancien scientifique plongé dans un coma dépassé que les journalistes éveillent de temps en temps en lui chatouillant les côtes pour amuser le peuple. Ca marche à tous les coups, mais il n'est pas certain que ça amuse encore le peuple....