Les orthodoxes de l'économie se sont mis au service des 1% des plus riches contre les 99% de ceux qui n'ont que leur travail pour vivre. Alors je suis un hétérodoxe qui porte la liberté, l'égalité et la fraternité au dessus de toute autre valeur.
C'est le triomphe des rentiers et la cupidité des hommes qui portent au pouvoir des prédateurs élus par leurs proies.
Je reproduis ci-après un large extrait de mon livre: "Libérez-vous ! De l'économie contre le travail" (éditions Le Manuscrit-2011). J'ai écrit ce livre pour présenter ce que l'on ne retrouve pas dans les grands médias orthodoxes. En matière d'économie je vous confie une simple lecture qui permet de comprendre simplement ce que d'autres tentent de compliquer. C'est écrit depuis plus d'un an, mais les choses vont-elles réellement changées ? C'est un peu long, mais sans effort vous permettez à d'autres d'être vos portes voies (voix).
Bonne lecture.
LECTURE D'ECONOMIE
J’ai donc lu Stiglitz, Galbraith, Keynes, Allais, Todd, Bliek, Gréau et d’autres pour comprendre cette inconnue ; l’économie ! Le premier constat me saute aux yeux. Des choix économiques dépendent les conditions d’existence de milliards d’individus. C’est un des enjeux essentiels pour servir l’égalité parmi les hommes. Pour Thorstein Veblen, un grand économiste américain, toute la vie économique, comme toute vie naturelle, est affaire de relations entre proies et prédateurs.
S’il est un domaine où la notion de droite et de gauche a du sens, au-delà des hommes et des partis qui s’en réclament, c’est bien celui de l’économie. Je ne parle pas des porte-parole mais de concept.
Celui du libéralisme mondialisé, est tourné vers les solutions individuelles, l’assurance privée plutôt que l’impôt, le marché plutôt que la régulation de l’Etat. Son credo, clairement affiché aux Etats-Unis par les conservateurs, soutenus par le gouvernement français actuel, (en 2011) se résume en trois points : réduire les impôts, arrêter l’inflation et libérer le marché.
Celui du socialisme historique, au contraire, considère l’individu dans un ensemble qui fait société. Le progrès ne peut servir que l’universalité. La gauche considère que l’Etat doit jouer un rôle de régulateur pour assurer l’égalité de traitement entre tous les citoyens. C’est pourquoi il défend l’outil que représente le service public, indépendant des lois du marché et souverain dans ses décisions, par des fonctionnaires sous statut garantissant la neutralité de l’exercice de ses compétences « qui fait qu'en France la corruption y est réduite à l'extrême et que son efficacité est reconnue dans le monde ».[1]
L’explication française sur l'origine historique de ce clivage se trouve dans l’histoire de la Révolution Française. La droite serait apparentée majoritairement à l’aristocratie et au clergé et la gauche au Tiers Etat, c'est-à-dire principalement ceux qui vivent de leur travail.
Le constat que l’on peut dresser des pratiques dans le monde amène à conserver ce clivage dans lequel les aristocrates et le clergé ont été détrônés par les conservateurs, le parti républicain aux Etats Unis ou la « droite Sarkosyste » en France.
Mais il est des femmes et des hommes se réclamant de droite et qui, dans les faits, sont tournés vers le mieux vivre ensemble, vers les réponses collectives, vers les autres. Jean-Luc Gréau, déjà cité, ne peut s’apparenter aux locataires de la forteresse lorsqu’il écrit « l’homme au travail, propriétaire de lui-même, ainsi que Locke[2] l’a proclamé, peut réclamer une double reconnaissance matérielle et morale de sa contribution tout en acceptant de répondre à une demande effective de ses employeurs présents ou futurs. Mais cela implique que les autorités politiques ne se fassent pas les complices d’une mondialisation qui a visé, dès l’origine, à le rabaisser au rôle d’outil de la compétitivité globale des entreprises et des territoires, rôle qui l’empêche de s’exprimer en son nom propre, face aux exigences de ses employeurs.»[3] A quelques virgules près, son propos est tout à fait recevable à gauche.
A contrario, il est des femmes et des hommes de gauche qui pensent que le libre échange économique est inévitable, qu’il est signe de liberté et d’épanouissement. Nous verrons qu’il n’en est rien.
Les promoteurs des choix économiques actuels sont biens les locataires de la forteresse qui tyrannisent les hommes. Ils ne pensent qu’à leurs propres intérêts de classe. Warren Buffet, une des premières fortunes mondiale, est clair : «Tout va très bien pour les riches dans ce pays, nous n'avons jamais été aussi prospères. C'est une guerre de classes, et c'est ma classe qui est en train de gagner ».
Il y a une pensée économique, l’actuelle. Elle n’a pour seul objectif que de servir les intérêts de quelques uns. Il en existe une autre. Elle vise une meilleure répartition des richesses entre les hommes de la planète. Les choix sont fondamentalement politiques, du moins doivent-ils le devenir.
Sans reprendre l’histoire des premiers échanges entre les hommes, il est intéressant d’observer que le XIXe siècle se partage entre périodes de libre-échange et de protectionnisme, même si le protectionnisme est la règle, le libre échange l’exception[]. Les thèmes du libre-échange et du protectionnisme sont issus d'une longue réflexion historique.
Dès la fin de la Révolution, la France se dote d'une monnaie, le « franc germinal »[4] et d'une Banque centrale ; la Banque de France. Cette association permet au Pays de juguler les troubles monétaires, nés de la Révolution.
Le libéralisme à l'origine de la généralisation du marché au XIXe siècle prendra le dessus jusqu’en 1929 date à laquelle la crise économique contraint l’Etat à institutionnaliser le marché.
Une économie sans frontières
Un artiste africain que j’ai rencontré à la sortie d’un concert m’expliquait en mots simples l’économie de marché : « Vous, vous fabriquez une voiture, vous en fixez le prix. Nous, nous avons du café, du coton, des matières premières, vous en fixez aussi le prix. C’est un marché de dupes ! ». Imaginons que le prix du café du coton ou des matières premières soit fixé par le vendeur, fut-il Africain.
Des économistes plus érudits ont des arguments plus scientifiques, plus construits, plus à même d’emporter l’adhésion des masses si leur langage pouvait se mettre à la portée de ceux qui votent. « L’économie politique est un sujet technique et difficile, quoique personne ne veuille le croire. L’économie politique est même en train de devenir une science » écrivait John Maynard Keynes[5]. D’un autre côté, l’économie est présentée volontairement comme une chose compliquée par ceux qui la détiennent parce qu’ils souhaitent conserver le pouvoir de l’argent qui les fait rois. Des économistes atterrés réagissent et le font savoir dans un manifeste que j’ai signé : « Un véritable débat démocratique sur les choix de politique économique doit donc être ouvert en France et en Europe. Le logiciel néolibéral esttoujours le seul reconnu comme légitime, malgré ses échecs patents. Fondé sur l’hypothèse d’efficience des marchés financiers, il prône de réduire les dépenses publiques, de privatiser les services publics, de flexibiliser le marché du travail, de libéraliser le commerce, les services financiers et les marchés de capitaux, d’accroître la concurrence en tous temps et en tous lieux. »[6]
C’est donc un combat démocratique fondamental qui doit s’ouvrir, mais pour cela, pour exercer cette liberté, ce choix, encore faut-il accéder à la connaissance et ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe.
L’Etat ne gère plus sa monnaie
Le tournant s’est opéré dans les années 1970. Cette période fait suite à un bouleversement économique qui est passé inaperçu pour le monsieur tout le monde que je suis. Un article d’Etienne Chouard,[7] publié dans le journal « Le Monde » du 10 décembre 2007 attire ma curiosité. J’interpelle l’auteur sur son blog en ces termes : « J'ai lu votre article qui m’apprend que la création de monnaie était désormais à l'initiative des banques privées. Connaissez-vous la position d'économistes sur ce point, qui valideraient vos positions ? »
Voici ses principaux éléments de réponse :
« Je passe des dizaines d'heures et même des centaines avec des économistes de renom comme Michel Devoluy, Maurice Allais[8] ou d'autres, qui me permettent d'être certain à la fois du mécanisme de création monétaire et de sa nocivité majeure pour les hommes. …/… Autrefois, les Etats partageaient avec les banques privées le droit de création monétaire. L'Etat avait la possibilité d'emprunter auprès de sa banque centrale et de lui rembourser au fur et à mesure de ses recettes. La différence, c'est que l'Etat ne payait pas d'intérêts…/… C'est là qu'il s'est passé quelque chose d'absolument majeur. En1974 a eu lieu la dernière émission de monnaie par la Banque de France et depuis, l'Etat s'est, de fait, interdit de créer de la monnaie. Concrètement, il s'est interdit d'emprunter auprès de la banque centrale. Cela a comme conséquence de payer beaucoup plus cher tout ce dont l'Etat a besoin et qui est financé par le crédit. Cette affaire de création monétaire nous coûte 80 milliards par an d'intérêts pour la France, dont plus de 40 milliards à payer par l'Etat. Je voudrais juste qu'on m'explique où est l'intérêt général dans cette affaire, qu'est-ce qu'on a à gagner à payer 200 ce qu'on pourrait payer 100 si l'on avait gardé la création monétaire. »
Depuis, comme nous le verrons dans les pages qui suivent, la situation s’est dégradée. La dette ne fait qu’exploser et ceux qui la détiennent ne peuvent que s’enrichir. Les Grecs, les Portugais et tous ceux qui suivront ne sont pas sortis d’affaire si l’on ne change pas le système.
Les voyous de la dette
La lecture de données incontestables et de commentaires les plus pertinents indiquent que la nouvelle organisation de l’économie européenne contraint aujourd’hui l’Etat Français à payer annuellement plus de 46,9 milliards d’intérêts d’emprunt[9] ce qui n’était pas le cas avec les règlements d’avant 1974. Si l’on ajoute à ce chiffre, comme nous l’observerons dans le chapitre suivant, les 120 à 170 milliards qui sont passés du travail au capital, on peut comprendre que ce sont plus de 200 milliards de marge annuelle que l’économie française peut gérer différemment. Ça change tout ! Les déficits publics disparaissent. Rappelons que les richesses produites chaque année par la France s’élèvent à plus de 1 800 milliards d’Euros.
Des dizaines de livres d’économistes tirent la sonnette d’alarme, mais rien n’y fait. Chez les gouvernants actuels,(de 2011) le doute n’existe pas, les certitudes triomphent et le peuple souffre dans l’insouciance la plus totale. Certainement parce que « les libéraux autoritaires ne croient pas à la légitimité de l’Etat ; ils ne trouvent légitime que la souveraineté des marchés[10] ».
Pour Emmanuel Todd, « les véritables difficultés sont idéologiques, sociologiques, psychologiques. La principale est l’incapacité structurelle de l’individu européen actuel à penser et à agir collectivement, véritable mal du siècle. La prédominance de la doctrine du libre échange doit en dernière analyse beaucoup plus à la « narcissisation » des comportements qu’à l’influence des économistes.»[11]
Il rejoint en cela la pensée de Raffaele Simone et son Monstre doux, pour qui « une foule innombrable d'hommes semblables, chacun retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée des autres »[12]
Pour Emmanuel Todd, « Si l’Europe n’accepte pas d’envisager une nouvelle politique économique protectionniste, la démocratie n’y survivra pas ».
Le raccourci peut paraître brutal mais, combiné à la lecture du Monstre doux de Raffaele Simone, il est d’une cruelle actualité. Rien ne semble pouvoir enrayer cette doctrine infernale. La crise financière, que la majorité des économistes comparent à celle de 1929, ne fait que conforter les certitudes de ceux qui en profitent et il y en a si l’on regarde les profits du CAC 40. »
La crise n'est plus qu'un mauvais souvenir pour les grands groupes français. Les quarante sociétés, composant l'indice CAC 40, ont globalement augmenté leur bénéfice de 85 % durant le premier semestre 2010 selon les données compilées par le cabinet d'expertise comptable Price Waterhouse Coopers (PWC). Elles dégagent à elles toutes 41,5 milliards d'euros de résultats nets, pour un chiffre d'affaires de 631 milliards d'euros[13] ». Le bilan final pour l’année 2010 expose un record de plus de 80 milliards d’euros de bénéfices.
Alors de quelle crise parlons-nous ? C’est parce qu’il y a cette crise qu’il faut réformer le système de retraite qui ne serait plus financé ?
J’ai lu avec attention « Le manifeste des économistes atterrés » qui tente d’expliquer, en mots parfois simples, les raisons qui doivent forcer les Français, les Européens à un sursaut salutaire qui leur évitera le chaos. Ils ajoutent à leur analyse vingt-deux propositions pour libérer l’économie de l’emprise actuelle des locataires de la forteresse.
Les marchés financiers, expliquent-ils, « ont décidé de spéculer sur les dettes de pays européens. L’Europe est de fait prise dans son propre piège institutionnel : les États doivent emprunter auprès d’institutions financières privées ».
Il faut rappeler que c’est le 3 janvier 1973 que la France adopte la loi Pompidou-Giscard d’Estaing lui interdisant d'emprunter à la Banque de France et l'oblige à le faire auprès des banques privées avec intérêts. C’est le début de l'ère de la dette. Les marchés ont donc la clé du financement des États.
Cette privatisation du crédit est inscrite dans les textes européens à l’article 104 du traité de Maastricht[14] : « Il est interdit à la BCE et aux autres banques centrales des états membres, ci après dénommées « banques centrales nationales » d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des Etats membres ; l’acquisition directe auprès d’eux par la BCE, ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite ».
Les locataires de la forteresse ont planté leurs banderilles ! Le taureau ouvrier vacille !
Les prestations sociales, des Pays-Bas au Portugal en passant par l’Irlande, l’Espagne et la France avec l’actuelle réforme des retraites, sont gravement amputées. Le chômage et la précarité de l’emploi se développent. Les fonctionnaires sont les premiers touchés, y compris en France, où la hausse des cotisations retraites sera une nouvelle baisse déguisée de leur salaire. Le nombre de fonctionnaires diminue dans tous les secteurs, menaçant les services publics. « Ces mesures sont irresponsables d’un point de vue politique et social, et même au strict plan économique. ». Les auteurs du manifeste sont atterrés de voir que ces politiques sont toujours à l’ordre du jour.
D’autres choix sont possibles et souhaitables. Il faut que les politiques publiques se libèrent de l’industrie financière. Ils dénoncent les fausses évidences qui sont portées par ceux qui sont les locataires de la forteresse. Ainsi la place prépondérante occupée par les marchés financiers ne peut mener à une quelconque efficacité. Elle est une source permanente d’instabilité.
Aujourd’hui, ce sont les entreprises qui financent les actionnaires, alors que le marché boursier a été créé pour leur permettre de se financer. Les dirigeants de celles qui sont cotées en Bourse ont désormais pour mission première de satisfaire le désir d’enrichissement des actionnaires et lui seul. Face à cette puissance, le salariat, comme la souveraineté politique, apparaît de par son fractionnement, en état d’infériorité. La division des pouvoirs est une raison essentielle de ces évolutions. La souveraineté politique relève du clanisme et le salariat se fractionne en une multitude de certitudes isolées qui désespèrent la conscience de classe indispensable au changement.
Les exonérations de charge, en remplacement du salaire
Cette situation déséquilibrée motive des exigences de profits déraisonnables, qui brident la croissance économique, provoquent une augmentation continue des inégalités de revenu et inhibent fortement l’investissement. Ces exigences provoquent une constante pression à la baisse sur les salaires et le pouvoir d’achat, comme nous le verrons dans le chapitre suivant. Le ralentissement simultané de l’investissement et de la consommation conduit à une croissance faible et à un chômage endémique. Cette tendance a été contrecarrée dans les pays anglo-saxons par le développement de l’endettement des ménages et par les bulles financières qui créent une richesse fictive[15]. Elle permet une croissance de la consommation sans salaires, mais se termine par des krachs.
Il est tout aussi faux de croire que l’envolée des dettes publiques résulte d’un excès de dépenses. Le déficit public moyen dans la zone euro n’était que de 0,6% du PIB en 2007, mais la crise l’a porté à 7% en 2010. La dette publique est passée dans le même temps de 66% à 84% du PIB. Elle ne provient pas d’une tendance à la hausse des dépenses publiques, mais de l’effritement des recettes publiques. Selon Gilles Carrez, le rapporteur général (UMP) du budget à l’Assemblée nationale, “entre 2000 et 2009, le budget général de l’État aurait perdu entre 101,2 milliards d’euros (5,3 % de PIB) et 119,3 milliards d’euros (6,2 % de PIB) de recettes fiscales”, sans même inclure les exonérations de cotisations sociales (30 milliards) et d’autres « dépenses fiscales ».
La dette publique en Europe au cours des trente dernières années ne résulte donc pas d’une dérive coupable des dépenses publiques.
A long terme, les investissements et dépenses publiques (éducation, santé, recherche, infrastructures, etc.) stimulent la croissance. Une réduction simultanée et massive des dépenses publiques de l’ensemble des pays de l’Union ne peut que provoquer une récession aggravée et donc un nouvel alourdissement de la dette publique. Pour James K. Galbraith, « les réductions des dépenses publiques de l’Etat ne sont ni nécessaires ni suffisantes pour faire progresser la productivité. Ce sont des faits, aujourd’hui bien assimilés par les praticiens de l’action publique »[16]. Manifestement l’Europe ne connaît pas l’action publique.
Frédéric Lordon, économiste français, directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE) souhaite que les choix économiques soient soumis à la délibération politique.[17] Il confirme que selon les traités européens, les déficits publics sont exclusivement financés sur les marchés de capitaux, sous la tutelle des investisseurs internationaux, et pas autrement. On est en droit de se demander si le pouvoir en place ne favorise pas tous les déficits, Etat, sécurité sociale, chômage- pour permettre aux amis banquiers d’en profiter. Entre 2002 et 2010 le déficit de la France est passé de 851 milliards d’euros à 1591 milliards, soit une hausse de 87% ce qui permet aux détenteurs de la dette[18] d’encaisser quelques 50 milliards d’intérêts par an. Avant le bouleversement économique des années 1970, la dette de la France était presque nulle.
Les « économistes atterrés » expliquent qu’il s’agit d’un mécanisme de transfert de richesses des contribuables ordinaires vers les rentiers. Ces politiques fiscales « anti-redistributives » ont donc aggravé à la fois et les inégalités sociales et les déficits publics.
Comme l’ont bien montré Bruno Tinel et Franck Van de Velde, « le conflit générationnel opportunément mis en avant sur le mode bêlant de « la dette que nous allons léguer à nos enfants » a surtout pour fonction de masquer le conflit fondamental entre les moins riches, qui, par leurs impôts, payent le service de la dette, et les plus riches, qui en détiennent les titres. »[19]
Il faut lire l’ouvrage de Holbecq et Deruder « La dette publique, une affaire rentable »[20]. On y apprend « qu’au total entre les années 1980 et la fin de l’année 2006, nous avons payé 1 142 milliards d’euros d’intérêts ». (A la date de rédaction de cet essai, en décembre 2010 il faut y ajouter plus de 200 milliards). Les auteurs expliquent que « si nous n’avions pas emprunté ces sommes sur les marchés monétaires, c'est-à-dire si nous avions pu créernotre monnaie comme avant, […] la dette qui était de 229 milliards d’euros au début 1980 serait inexistante aujourd’hui ».
Pour Frédéric Lordon, c’est « surtout un trou noir de la souveraineté politique, dont le budget de l’Etat est l’expression financière par excellence. » C’est donc bien au pouvoir politique de trancher, et à lui seul, et certainement pas aux investisseurs internationaux.
Pour comprendre ce bouleversement il faut rappeler les accords économiques de Bretton Woods.
Naissance et mort des accords de Bretton-Woods
Pour reconstruire le système financier mondial dévasté, une conférence est organisée entre les grands pays à Bretton Woods, aux Etats-Unis et débouche sur des accords économiques signés le 22 juillet 1944.Ils dessinent les grandes lignes du système financier international. Leur objectif principal est de mettre en place une organisation monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre. Les deux protagonistes principaux de cette conférence ont été John Maynard Keynes, qui dirigeait la délégation britannique, et Harry Dexter White, assistant au secrétaire au Trésor des Etats-Unis. Ils avaient tous deux préparé un plan d'ensemble. Le plan Keynes fut ébauché dès 1941. Il proposait un système monétaire mondial fondé sur une unité de réserve non nationale. Il ne sera pas retenu.
Le dollar sera la référence. Il faut souligner qu’en 1944, année de la signature, l’économie américaine c’est enrichie en vendant des armes aux alliés et en leur prêtant des fonds. En détenant deux tiers des réserves mondiales d’or, c’est la plus puissante du monde.
Le dollar est instauré comme la monnaie de référence, seule convertible en or. Elle sert aux règlements des paiements internationaux. Les accords de Bretton Woods, font des Etats-Unis et du dollar les piliers de la nouvelle organisation monétaire mondiale. Ils entérinent l'hégémonie de l'économie américaine face à des pays européens ruinés par deux guerres successives. Pouvait-il en être autrement ?
Deux institutions internationales ont été créées lors des accords de Bretton Woods : le Fond Monétaire International ou FMI et la Banque mondiale. Le FMI a été initialement créé afin d’assurer la stabilisation des monnaies et de fournir des crédits en cas de crises. La Banque Mondiale avait quant à elle pour objectif de faciliter la reconstruction des économies européennes. Elle a aujourd’hui réorienté sa mission vers l’aide aux pays en voie de développement.
Ce système servira de cadre aux Trente Glorieuses, cette période qui, de 1945 à 1974, verra le décollage économique et l'opulence du monde occidental.
« Les règles de Bretton Woods prévoyaient que, si les Etats Unis avaient un déficit commercial, les autres banques centrales pouvaient exiger son règlement en or, donc, effectuer des retraits sur la fabuleuse réserve d’or accumulée par les Etats-Unis, essentiellement pendant les deux guerres mondiales»[21].
Mais la politique économique des Etats-Unis conjuguée aux dépenses croissantes de la guerre du Vietnam et de la course à l'espace, provoque la montée du déficit commercial américain et la sortie d’or croissante. En 1971, le dollar est dévalué une première fois, en raison de la diminution du stock d'or de la Réserve fédérale américaine. Les Américains imprimaient des dollars sans se soucier de la valeur correspondance en or. Il est dévalué de nouveau en 1973.
Face à une inflation galopante, l’Allemagne demande le remboursement en or des dollars excédentaires. Les Etats-Unis suspendent la convertibilité du dollar en or pour éviter l'évaporation de leurs réserves de métal précieux. Cette décision, prise le 15 août 1971, signe l'arrêt de mort des accords de Bretton Woods. Les changes entre les devises deviennent flottants, c'est-à-dire qu’ils dépendent désormais du pouvoir du marché. Il n’y a plus de règles internationales. L’économie sera financiarisée. La mondialisation est née. « C’est dans ce contexte que l’émission de monnaie, libérée de toute liaison avec un étalon quelconque, a pu s’articuler avec les exigences propres du système financier.»[22]
C’est au cours d’une réunion tenue à Kingston (Jamaïque), les 7 et 8 janvier 1976, qu’un ensemble de dispositions a mit fin au règne (tout relatif d’ailleurs) de l’or.
Depuis, c’est la Loi du marché qui domine le monde de l’économie, de la finance et par voie de conséquence qui s’impose au monde du travail : c’est la forteresse des tyrans.
L’inacceptable diktat !
« Le marché étant incapable de se réguler tout seul, il est nécessaire que l’Etat intervienne dans la vie économique ». Telle est la célèbre thèse de John Maynard Keynes[23]. Maurice Allais, seul prix Nobel d’économie français, alertait l’opinion publique en décembre 2009 : « Si aucune limite n’est posée, ce qui va arriver sera une augmentation de la destruction d’emplois et une croissance dramatique du chômage. Du chômage, résulte les délocalisations, elles-mêmes dues aux grandes différences de salaires. Il est indispensable de rétablir une légitime protection ». [24]
Rien n’y fait. La droite française et le Parlement Européen campent sur leurs certitudes alors même que tous les indicateurs sont au rouge et que la politique économique actuelle mène à l’impasse, voire au chaos. Que se passe t-il aujourd’hui ? Nous constatons l’évolution inquiétante du nombre de chômeurs, du mal-être au travail, le blocage ou la baisse des salaires. L’Etat transfère le service public des citoyens au secteur privé. Les gestionnaires privés du service public facturent le bénéfice des actionnaires aux usagers.
La réduction du nombre d’emplois à l’éducation nationale, la privatisation de la poste, la suppression des tribunaux, la fusion dramatique des Assedic et de l’ANPE en pôle emploi et bien sûr, le malaise de l’hôpital, sont les conséquences directes des choix économiques. Aucune mesure n’est prise pour réformer le financement de la protection sociale collective. La sécurité sociale fait l’objet d’un déficit organisé dans le seul but de persuader les Français du recours incontournable à un système d’assurances privées. Il en sera de même avec l’assurance chômage et avec toutes les solidarités qui seront individualisées. Les cotisations sociales, qui sont aujourd’hui partagées entre les entreprises et les salariés, resteront à la charge des seuls salariés sous la forme d’un contrat d’assurance.
C’est dans ce monde que la production s’organise et que le travailleur se heurte à la réalité du quotidien sans trop comprendre l’origine du mal.
Les marges bénéficiaires qui se transforment en profits se réalisent essentiellement sur la rémunération du travail et sur le statut des travailleurs.
C’est un sentiment d’inégalité morale et politique qui se confirme tel que l’écrivait Jean-Jacques ROUSSEAU[25] en 1755 : « Je conçois dans l’Espèce humaine deux sortes d’inégalité ; l’une que j’appelle naturelle, ou Physique, parce qu’elle est établie par la Nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du Corps, et des qualités de l’Esprit, ou de l’Ame ; l’autre qu’on peut appeler inégalité morale, ou politique, parce qu’elle dépend d’une sorte de convention, et qu’elle est établie ou du moins autorisée par le consentement des Hommes. Celle-ci consiste dans les différents privilèges, dont quelques uns jouissent, au préjudice des autres, comme d’être plus riches, plus honorés, plus Puissants qu’eux, ou mêmes de s’en faire obéir. »
Les fondements de l’inégalité parmi les hommes n’ont pas évolué. C’est à notre époque, celle où le respect de la nature devient un combat quotidien ou affiché comme tel, que l’homme s’en éloigne le plus. La communication contemporaine habille les mots d’artifices qui ne vivent que le temps d’une émotion. Dans l’écologie, comme dans l’économie, l’homme s’abandonne. Le slogan inhibe la nécessaire réflexion.
L’Europe libérale, chaos de la démocratie ?
Les objectifs de l’Europe libérale sont d’adapter les sociétés européennes aux exigences de la mondialisation. Les traités actuels garantissent quatre libertés fondamentales : la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. Mais loin de se limiter au marché intérieur, la liberté de circulation des capitaux a été accordée aux investisseurs du monde entier, soumettant ainsi la production européenne aux contraintes des capitaux internationaux.
L’indépendance de la Banque Centrale Européenne vis-à-vis du politique, disent les auteurs du Manifeste des économistes atterrés, est marquée par la méfiance envers les gouvernements démocratiquement élus. Il s’agit de priver les pays de toute autonomie en matière de politique monétaire comme en matière budgétaire.
Profitant de l'absence d'adversaire, la strate supérieure, le 1% de la population qui détient le pouvoir économique, a aujourd'hui le champ libre pour imposer ses vues, conformes à ses intérêts immédiats mais contraires à l'intérêt général.
Dès avant le vote du 29 mai 2005, au vu du comportement de la classe dirigeante, Anne-Marie Le Pourhiet[26] a pu se demander si nous n'allions pas vers une forme de «post-démocratie». « Ce mépris inouï de la démocratieest d'autant plus provocant que l'on se pique de donner des leçons aux Etats candidats en les soumettant à d'humiliants examens de passage. A quoi sert-il d'élire démocratiquement un parlement national dont la tâche ne se borne plus qu'à transposer les directives élaborées par des instances oligarchiques ? »[27]
A partir de cela, L’Europe sociale reste un vain mot, seule l’Europe de la concurrence et de la finance s’affirme réellement.
La rigidité monétaire et budgétaire, renforcée par l’euro, a permis de transférer tout le poids des ajustements sur le monde du travail. Elle a promu la flexibilité et l’austérité salariale, réduit la part des salaires dans le revenu total, renforcer les inégalités. Les instances européennes continuent de réclamer des politiques salariales restrictives et des remises en cause des systèmes publics de retraite et de santé, au risque évident d’enfoncer le continent dans la dépression et d’accroître les tensions entre les pays. Cette absence de coordination, et plus fondamentalement l’absence d’un vrai budget européen permettant une solidarité effective entre les États membres, incite les opérateurs financiers à se détourner de l’euro et à spéculer ouvertement contre lui.
A partir du deuxième semestre de l’année 2009, les marchés financiers ont commencé à spéculer sur les dettes des pays européens. Alors que les gouvernements des autres pays développés peuvent toujours se financer par leur Banque centrale, les pays de la zone euro dépendent totalement des marchés pour financer leurs déficits. La spéculation a pu se déclencher sur les pays les plus fragiles de la zone : la Grèce, l’Espagne, l’Irlande et d’autres suivront si tout reste en l’état.
Sous la pression du FMI et de la Commission européenne, la Grèce doit privatiser ses services publics et l’Espagne flexibiliser encore davantage son marché du travail. Même la France et l’Allemagne, qui ne sont pas (encore) attaqués par la spéculation, ont annoncé des mesures restrictives. La situation des finances publiques est pourtant meilleure que celle des États-Unis ou de la Grande-Bretagne, laissant des marges de manœuvre budgétaire. La crise va permettre d’imposer de fortes réductions des dépenses sociales. L’objectif, inlassablement recherché par les locataires de la forteresse, au risque de compromettre la cohésion sociale, consiste à réduire la demande effective, à pousser les ménages à épargner pour leur retraite et leur santé auprès des institutions financières, responsables de la crise. C’est pourquoi il faut dégager les États de l’étreinte des marchés financiers. C’est seulement ainsi que le projet de construction européenne pourra espérer retrouver une légitimité populaire et démocratique qui lui fait aujourd’hui défaut. La refondation de l’Union européenne passera par un accord entre quelques pays désireux d’explorer des voies alternatives.
C’est aussi l’avis de Jean-Luc Gréau qui expose la situation de la Suède. « La banque centrale de Stockholm, la plus ancienne au monde, a pu conserver un pouvoir qui sert les intérêts de l’ensemble des agents économiques locaux »[28]. La Suède garde la responsabilité de sa politique monétaire en fonction des paramètres de l’économie suédoise. Il serait temps que l’économie européenne fasse de même.
De la forteresse des tyrans à la République-Entreprise
La vision de ce monde par l’américain John K. Galbraith est intéressante à plus d’un titre. D’abord, parce que c’est un économiste réputé, fils d’un économiste très réputé, ensuite, parce que l’Amérique inspire largement l’Europe. Ce qui se passe chez eux se passera plus tard chez nous.
Il présente l’Etat prédateur, « cette nouvelle classe dotée d’un immense revenu personnel qui veut s’emparer de l’Etat et de sa gestion » qui ne veut pas mettre en œuvre un projet idéologique, mais simplement « organiser de la façon qui leur rapporte le plus d’argent, à eux individuellement et en tant que groupe, qui perturbe le moins leur pouvoir et qui leur offre le plus de chances d’être renfloués au cas où quelque chose tournerait mal. Bref ils ont décidé d’agir en prédateurs. »
Il explique ensuite comment ils organisent le pouvoir pour le transmettre des organisations associatives ou syndicales, qui peuvent poursuivre des objectifs sociaux et techniques, aux individus, qui n’en ont pas. « Les chefs d’entreprises ont vu s’esquisser à la fin des années 1970 et dans les années 1980, une possibilité infiniment plus satisfaisante de leur point de vue : le contrôle de l’appareil d’Etat. Aux Etats-Unis, c’est le Parti Républicain qui est devenu l’instrument de cette forme de mainmise des entreprises, […] cherchant à mettre à genoux le système de réglementation. »
C’est l’Etat prédateur. « Une coalition d’adversaires implacables du cadre réglementé dont dépend l’intérêt public, composée d’entreprises dont les principales activités lucratives concurrencent les grands services publics » […] Ces firmes n’ont elles-mêmes aucun attachement à aucun pays. […] Leur raison d’être est de tirer de l’argent de l’Etat, tant qu’elles le contrôlent. » [29] etc., etc.
C’est ainsi que les caisses d’épargne populaires seront supprimées, que des offensives seront menées contre les Caisses de retraite publique et qu’il y a eu un plan de transfert massif du poids de la fiscalité du capital au travail.
Il explique très simplement que « pour faire avaler la pilule de la privatisation, il est d’abord nécessaire de persuader les populations que le système public existant ne marche pas et ne peut être maintenu. »
Enfin « les forces organisées qui défendaient et faisaient avancer le processus de réglementation ont été gravement, presque mortellement affaiblies. Il s’agissait avant tout des associations civiques et des syndicats ». Ainsi peut naître la République-entreprise ! Les institutions sont privées de fonctionnaires indépendants. « La prédation est l’ennemie de l’entreprise honnête et indépendante et particulièrement de l’entreprise durable, celle qui veut simplement vendre à la population et gagner convenablement sa vie à long terme. »
Mais beaucoup d’autres nous expliqueront que tout ceci est en Amérique !
Des besoins absolus aux besoins relatifs
Selon John Maynard Keynes « il faut distinguer deux catégories des besoins de l’être humain : les besoins qui ont un caractère absolu en ce sens que nous les éprouvons quelle que soit la situation de nos semblables, et ceux qui possèdent un caractère relatif lorsque leur assouvissement nous place au-dessus de nos semblables ou nous donne l’impression de leur être supérieurs. Les besoins de cette seconde catégorie, ceux qui correspondent à un désir de supériorité, sont peut-être tout à fait insatiables. » [30]
Ce grand économiste espérait dans l’évolution de l’homme et de ses besoins. « Quand l’accumulation de la richesse ne sera plus d’une grande importance sociale, de profondes modifications se produiront dans notre système de moralité. Bien entendu, il y aura encore bien des gens dotés « d’intentionnalité » puissante et inassouvie, qui poursuivront aveuglément la richesse, à moins qu’ils ne sachent trouver un substitut acceptable. Mais nous ne serons plus obligés de les applaudir et de les encourager ».
Il se réjouit de voir se réaliser dans un avenir pas si lointain, « le plus grand changement dans les conditions matérielles de la vie des êtres humains qui se fera graduellement, et non pas en un bouleversement soudain. Le cours de l’évolution tiendra simplement en ce que les classes sociales toujours plus larges et des groupes humains toujours plus nombreux seront délivrés pratiquement de la nécessité économique ». Il estime que la vitesse à laquelle nous pourrons atteindre notre destination de félicité économique « dépendra en partie de notre consentement à nous en remettre à la science pour diriger toutes les affaires qui sont proprement du ressort de la science et le taux d’accumulation tel que le fixera la marge entre notre production et notre consommation ». Il pense qu’un siècle sera nécessaire pour nous mener à la lumière du jour. C’était en 1930 ! C’est dans moins de vingt ans !
« Si les économistes pouvaient parvenir à se faire considérer comme des gens humbles et compétents, sur le même pied d’égalité que les dentistes, ce serait merveilleux » écrivait John Maynard Keynes !
Prendre conscience que l’enrichissement des uns se réalise au détriment des autres est un moteur essentiel du changement nécessaire pour que chacun puisse participer aux réponses qui permettent d’assurer les besoins absolus de tous. N’est-ce pas le souci de l’égalité, de la fraternité ? N’est ce pas l’essence même de la République ?
Denis Garnier - Aout 2011
[1] Anicet le Pors, « De la Fonction Publique Française », paru dans « Le Monde » du 26 septembre 2007-voir chapitre sur la précarité du statut de la fonction publique
[2] Note de Jean-Luc Gréau : Voir à ce sujet le chapitre V, « De la propriété des choses », du second Traité du gouvernement civil, Paris, Garnier-Flammarion, 2005
[3] Jean-Luc Gréau « La trahison des économistes » Editions Gallimard 2008- p237
[4] Le franc Germinal ou franc-or est une monnaie très stable et accompagne le développement du pays pendant 125 ans, jusqu'en 1928.
[5] John Maynard Keynes « sur la monnaie et l’économie » Essai publié au lendemain de la crise de 1929 –éditions petite bibliothèque Fayot -1971-p44
[6] Extrait du « manifeste des économistes atterrés » du 1er septembre 2010. Premiers signataires, Philippe Askenazy (CNRS, Ecole d’économie de Paris), Thomas Coutrot. (Conseil scientifique d’Attac), André Orléan (CNRS, EHESS), Henri Sterdyniak (OFCE)… Éditions Les Liens qui libèrent - 2009
[7] Titulaire d'une maîtrise en droit à Nanterre, Étienne Chouard est enseignant en économie-gestion et droit fiscal, []
[8] Seul économiste Français, Prix Nobel d’économie-1988.
[9] Projet de loi de finances 2011. Le poids de la dette devient en 2011 le premier poste de dépenses de l’Etat devant l’enseignement scolaire, 45,6 milliards.
[10] Jean-Gabriel Bliek- Alain Parguez « Le plein emploi ou le Chaos » p 41- éditions Economica 2006. Deux économistes, universitaires spécialistes de Keynes et d’Hayek qui se tournent vers l’élaboration de politiques économiques au regard des dernières évolutions empiriques et théoriques de la science économique.
[11] Emmanuel Todd « Après la démocratie » éditions Gallimard 2008 p253
[12] Raffaele Simone : « Le Monstre Doux » éditions Gallimard 2010- p105
[13] Le monde-1er septembre 2010-« Les profits des groupes du CAC 40 ont bondi de 85% »
[14] Devenu depuis l’article 123 du traité de Lisbonne
[15] En France, ce taux d'endettement est passé de 53% à près de 75% entre 2000 et 2008 (rapport entre les crédits et les revenus bruts disponibles, source INSEE).
[16] James K. Galbraith « L’Etat prédateur » Editions le seuil, septembre 2009- p34
[17]« Le monde Diplomatique » mai 2010
[18] 62 % de la dette de l’Etat est détenue par des non-résidents, c’est à dire des entités financières (Etats, fonds, banques, etc.) ne résidant pas ‘fiscalement’ en France.
[19] Bruno Tinel - Maître de conférences à l’université Paris-I (Panthéon-Sorbonne) Franck Van de Velde - Maître de conférences à l’université de sciences et de technologie Lille-I « Le Monde Diplomatique » – juillet 2008
[20] André-Jacques Holbecq se dit être un « économiste citoyen » et Pierre Derudder était chef d’entreprise et consacre ses recherches pour mettre l’économie et l’argent au service de l’homme. « La dette publique une affaire rentable » - Editions Yves Michel 2008 - préface d’Etienne Chouard
[21] James K. Galbraith « L’Etat prédateur » Editions du Seuil – sept 2009- p 75
[22] Jean-Luc Gréau « La trahison des économistes » Editions Gallimard 2008- p 223
[23] John Meynard Keynes (1883-1946), « Sur la monnaie et l’économie » Editions Payot et Rivages-2009.
[24] « Appel aux Français », dans le journal Marianne n° 659 du 5 décembre 2009 qui n’a été repris par aucun grand média.
[25] J.J. Rousseau : « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » - 1755
[26] Anne-Marie Le Pourhiet-politologue - Professeur de Droit Public à l'université Rennes-I. Le Monde - 12 mars 2005
[27] Le Monde du 11 mars 2005-Qui veut de la post-démocratie ?, par Anne-Marie Le Pourhiet - Professeur de Droit Constitutionnel.
[28] Jean-Luc Gréau « La trahison des économistes » Editions Gallimard 2008- p231
[29] James K. Galbraith, « L’Etat prédateur »- Editions du Seuil, septembre 2009 – chapitre 10- l’essor de l’Etat prédateur- p 185 et suivantes..
[30] Dans The Nation and Athenaeum, 11 octobre 1930