Une population oubliée estimée à 585000 individus en France. Comment donner la parole à ces personnes dans l'incapacité de s'exprimer suite des alcoolisations dans le ventre de leurs mamans?
Les Troubles causés par l'alcoolisation foetale (TCAF) représentent la première cause de déficience mentale non génétique et surtout d'inadaptation sociale. Chaque année, ce sont 8500 bébés qui naissent avec un cerveau abimé à vie par l'alcool durant la grossesse. L'alcool est un toxique tératogène très puissant (qui peut provoquer des malformations de tous les organes mais surtout du cerveau) .Il est plus dangereux pour le foetus que le tabac, le cannabis, la cocaïne et l'héroïne. Et pourtant peu de professionnels connaissent les réelles conséquences de ce fléau. Du fait des spécificités génétiques individuelles, il est potentiellement dangereux pour des consommations modérées.http://leplus.nouvelobs.com/contribution/846741-alcoolisation-f-tale-l-alcool-pendant-la-grossesse-plus-dangereux-que-l-heroine.html
La plupart des individus touchés ne sont pas diagnostiqués, car parler alcool pour une femme est tabou, car demander à une femme si elle consomme de l'alcool gène le corps médical et pourtant nombreuses d'entre elles auraient bien voulu que ce sujet soit abordé. Peu de médecins pensent à cette cause devant un retard de croissance, un petit cerveau, des malformations inexpliquées (coeur, os, rein, yeux, bec de lièvre...), un retard scolaire, des troubles du comportement et de l'attention...).
Ces enfants ne bénéficient donc pas d'accompagnement précoce spécifique qui auraient pu leur éviter des tas de tracas.
C'est très souvent à l'âge scolaire par des troubles des apprentissages que les lésions cérébrales s'expriment. Ces enfants ont des troubles de l'attention, de la mémoire, du calcul, de la lecture, une hyperactivité, une impulsivité, des difficultés de s'organiser, à planifier, à comprendre les conséquences de leurs actes. Quand ils grandissent ils présentent des difficultés de jugement, deviennent manipulables et plus facilement toxicomanes. Incapables de comprendre les règles de notre société, ils versent dans la délinquance (15% des adolescents en prison au canada sont porteurs des TCAF et commencent à bénéficier d'un traitement particuliers). N'ayant pas conscience des conséquences de leurs actes, la prison ne leur sert à rien et ils récidivent très souvent dès lors sortie.
Le coût (santé, social, pédagogique et justice) des déficiences secondaires est estimé la vie durant à 1,3 millions d’euros par individu atteint et à 9 milliards d’euros chaque année pour la france.
Nous pouvons ensemble éviter ce fléau.
Pour cela :
- Un message clair et le seul valable pour ne prendre aucun risque pour le bébé : "si vous êtes enceintes ou si vous souhaitez l’être, ne prenez pas d’alcool durant la grossesse et l’allaitement".
- Ce message doit être véhiculé par tous et avec encore plus de détermination par les professionnels de santé.
- Pour la femme en difficulté avec l’alcool, notre société doit arrêter de la stigmatiser, de la culpabiliser ce qui l’oblige à se cacher d’une « maladie honteuse ». Nous devons, comme pour toute maladie, être solidaire et sans jugement l’aider à aller vers des soins pour elle et son enfant.
- Reconnaître très vite les enfants à risque pour leur proposer un accompagnement précoce qui évitera très souvent une marginalisation sociale.
- Faciliter, avec la confiance acquise, les liens entre le social, la santé, l'éducation nationale et la justice.Car il n'est pas rare de trouver dans une même fratrie: un bébé porteur de malformations, un cadet en difficulté scolaire et un ainé au prise avec la justice.Pour ces familles il est nécessaire d'apporter une réponse globale cohérente et sur le long terme pour éviter de ne croire qu'à la fatalité pour expliquer cette transmission trangénérationnelle.
Ce que peu de personnes osent dire sur les réelles conséquences des consommations d’alcool durant la grossesse, vous le saurez de la bouche des meilleurs spécialistes mondiaux et des familles touchées qui ont le courage de venir témoigner à Paris les 30 et 31 mai 2013. Par solidarité pour les milliers de personnes touchées et pour que ce fléau évitable s'arrête, vous êtes toutes et tous cordialement invités à venir les écouter à la Cité internationale universitaire de Paris
Pour vous inscrire:http://www.saffrance.com/2013/01/3ecolloque/
Collectivement votre
Dr Denis Lamblin
Pédiatre
President de SAFFrance