digitalin

Abonné·e de Mediapart

1 Billets

0 Édition

Billet de blog 21 novembre 2013

digitalin

Abonné·e de Mediapart

Le libre et la neutralité du net

digitalin

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce billet fait suite à l'article http://www.mediapart.fr/journal/international/211113/les-mails-des-eurodeputes-ont-ete-pirates-par-un-hacker


Bon article qui résume bien les enjeux et décrit l'inertie liée au poids des habitudes, pas seulement de nos élus. 

Changer demande un effort et aussi du temps. L'informatique est un outil, un moyen pour la grande majorité d'entre nous. Et le temps consacré à l'apprentissage de l'outil est limité par le temps de cerveau disponible. On va au plus pressé et on fait confiance aux spécialistes. On ne démonte pas le moteur de sa bagnole avant de prendre la route et l'on n'ouvre pas son smartphone afin d'en vérifier le contenu électronique avant de surfer. 

Il s'agit bien d'une volonté au départ et en ce sens, nos élus devraient être à la pointe et montrer l'exemple. Des exemples il y en a. La gendarmerie nationale qui avait débuté un virage vers le libre en 2004 compte passer 37000 postes sur Gnu Linux d'ici 2014. C'est possible donc, et depuis l'affaire Snowden, cela devrait en effet être une priorité pour nos élus. 

Etant passé à Gnu Linux il y a trois ans, pour rien au monde, je ne reviendrai sur des logiciels "privateurs" comme aime à les décrire Richard Stallman, fondateur de la Free Software Fondation. Avec le petit émulateur Wine et un Windows virtualisé, je peux, au besoin et finalement rarement, faire tourner des logiciels privateurs. Depuis peu, j'ai rejoint une communauté française qui propose Proxy et Vpn pour garantir l'anonymat, et je ne suis pas un élu travaillant sur des dossiers sensibles. Je ne souhaite simplement pas nourrir la "bête tentaculaire" et bon courage à elle si tout le monde en fait autant. Si je peux comme particulier le faire et à peu de frais, on est droit de se demander en effet comme le souhaite ce "white hat", si cela ne devrait pas devenir une obligation légale pour nos élus, les engageant sur une chartre des bonnes pratiques en matière d'anonymat et de sécurisation des informations. Et être remonté comme critère de notation des élus sur des sites comme http://www.nosdeputes.fr/ et http://www.votewatch.eu/

Dans un entretien accordé à Bloomberg, Eric Schmidt, président (chairman) de Google, juge que la surveillance et la censure gouvernementales peuvent être éradiquées en moins de dix ans. ll voit dans le chiffrement des données une solution sérieuse. Selon lui, une nouvelle "ère des réseaux" va émerger, qui verra les utilisateurs d'Internet communiquer sur des canaux privés et sécurisés par un chiffrement fort. Lire la suite sur Zdnet.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que nous en sommes encore qu'au début d'internet. Pour ne prendre que deux exemples d'usage qui vont prendre un essor et faire évoluer l'internet tel que nous le connaissons:

  • l'open-data ou l'ouverture des données publiques aux citoyens. Severin Noudet, ancien directeur responsable d'Etalab, créé en 2011 avait déclaré dans une conférence que les dernières études menées par l'Europe sur ce sujet, estimaient entre 100 et 150 milliards d'euros à l'échelon européen la valeur en créations de services à partir de ces données.
  • l'éducation en ligne. Les universités dans le monde mettent en ligne des cursus complets, appelés Mooc (Massive Open Online Courses), en français des cours en ligne ouverts à tous. Si vous avez le temps, regardez cette conférence de Daphne Koller sur le site de Ted, (avec traduction en français) . Elle cite un cursus qui a réuni 100 000 personnes, et qui aurait demandé plus de 250 ans de cours au professeur pour enseigner ce nombre de personnes. Openclassroom (anciennement site du zéro) fournit des formations gratuites en informatique et étoffe son offre. 

Ces nouveaux usages viennent avec des nouvelles stratégies de développement sur le plan financier, un peu comme dans le libre. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter....

 Aujourd'hui, le prix à payer (temps, énergie) pour sortir des logiciels privateurs commence à être rentable si je puis dire car on fait d'une pierre deux coups, voir trois.

 Un, on gagne en autonomie, en compréhension et en maîtrise de l'outil informatique en même temps qu'en sécurisation et anonymat. De toute façon, dans l'esprit DIY (fais le toi-même) et Open Hardware qui règne un peu partout maintenant, vous y viendrez. Alors, autant vous y mettre tout de suite. Outre l'économie financière, non négligeable, on se sent léger alors que tout le monde  sait que dans le logiciel privateur, des copies piratées circulent, y compris dans les entreprises.

 Deux, on fait acte concret de citoyen en rejoignant les communautés nombreuses et généreuses qui défendent les libertés individuelles comme un bien commun. Et si vous participez financièrement à des projets libres, vous savez que votre argent sert la communauté. Il est bien placé. Enfin, toute les communautés du libre savent que la neutralité du net est vitale pour l'expression de ces libertés.

Trois, on prépare l'avenir car l'avenir sera libre ou ne sera pas ;) 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.