Emmanuel Esliard (avatar)

Emmanuel Esliard

Merdre alors !

Abonné·e de Mediapart

59 Billets

0 Édition

Billet de blog 23 mars 2010

Emmanuel Esliard (avatar)

Emmanuel Esliard

Merdre alors !

Abonné·e de Mediapart

21 mars 2010 : rêve ou cauchemar ? Une réponse éclairée !

Emmanuel Esliard (avatar)

Emmanuel Esliard

Merdre alors !

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dimanche soir, ou était-ce lundi matin ? J'ai fait un rêve peu commun. Comme souvent la nuit, quand l'obscure clarté hésite entre l'aube et le crépuscule, je me baladai tranquillement dans les rues de Londres, du côté de Soho. Soudain, au détour d'un coin sombre, je tombe sur Boy George (enfin, façon de parler, heureusement pour moi), je le salue poliment et poursuit mon chemin, mais il s'accroche à mes basques. Je me retourne, pour lui faire part de mon irritation, là en pleine lumière je vois une vieille pomme fripée plus maquillée qu'une voiture volée, je pousse un cri et m'enfuis en courant. Vingt-cinq ans plus tard, çà fait drôle !

Vint une rue plus large et bien éclairée, mais quasi déserte. J'appréhendai au loin une vieille dame échevelée qui effectuait de grands gestes en criant : "Argentina, Argentina", puis s'efforça de chanter un air qui me titillait affreusement l'oreille : "Don't cry for me Argentina !". C'était insupportable, je m'arrêtai, ce qui eu pour effet d'attirer l'attention de la mégère qui se précipita vers moi en titubant. Je la distinguai mieux, une choucroute sur la tête, un visage hideux, ravagé par les ans, la maladie et peut-être le remords, mais, mais, on dirait Maggie ! Demi-tour, au pas de course, puis à la vitesse d'un "Exocet", elle criait: "Don't forget me !", "Don't forget me !", qui bientôt se transformèrent en : "Où est Sarkozy ?", "Où est Sarkozy ?", puis s'éteignirent lentement à la vitesse de ma course finissante.

Reprenant difficilement haleine, je croise Jimmy Sommerville, quelques mots sympas, on discute amicalement. Il me demande où en est "La Commune" ? Je lui réponds que justement, sa principale qualité c'est de ne pas l'être (je ne perds jamais le sens commun) ! Puis du tac au tac (justement non !) je lui réplique : "les Communards, qu'en as-tu fait, où les as-tu mis ?"

Je les ai expédiés en Nouvelle Ecosse, me dit-il ! Puis me prenant par le bras gauche : "mais viens, je vais t'expliquer tout cela en détails, en explorant les parties communes". Je hurle, bondis de mon lit en sueur ! Ouf, ce n'était qu'un cauchemar !

Je réfléchis et de fil en aiguille, de chas en couture, me reviens en mémoire l'émoi et la satisfaction d'une amie très chère d'être assise en classe à côté du plus joli garçon. Mais moi aussi, au lycée, il m'est arrivé d'être assis près d'un beau garçon ! Pourtant, je ne me souviens pas de la moindre émotion, l'indifférence plutôt ! J'en conclus doctement que face à une situation identique, les filles et les garçons ne réagissent pas de la même façon, ils sont donc différents ! La nuit du 21 au 22 mars 2010, grâce à votre aimable serviteur, la science a fait un grand bond en avant !

C'est comme ce dimanche, les votants et les abstentionnistes, sont-ils différents ? La question me pénétra tout à fait, Jimmy avait sans doute la réponse, pourquoi ai-je fuis aussi sottement ? Les abstentionnistes chantent-ils un avenir radieux, ou un rêve sans lendemain ?

Ne me retenant plus, il m'est soudain agréable de me remémorer tous les efforts que je prodiguai alors dans mon bahut pour raconter des histoires drôles. Pas celles que certains colportaient à tort et à travers, après les avoir entendues au mariage de la grande soeur, ou à la communion de la petite (pas à l'église quand même). Non, les miennes étaient originales, tirées de mon cerveau fécond et pas du médiocre "Cent Blagues" à 1 Franc, que d'autres se passaient en gloussant peu discrètement, en salle d'études le soir. N'importe comment, je ne les retenais jamais, tellement elles étaient nulles, et toc !

Je me souviens de celle où prenant un air déprimé (rôle de composition), j'abordai fermement un de mes potes, en lui tenant ce langage : " j'en ai marre, çà ne peut plus durer, si çà continue, je vais de ce pas me jeter dans la Garonne !"

Surpris et inquiet, l'ami répondait : "reprends toi John (c'était mon surnom) !" , puis réaliste: "mais pourquoi la Garonne ?"

Changeant de ton, soudain rigolard, je lui lançais : "hé patate ! C'est tellement loin qu'avant d'y arriver, j'ai mille fois le temps de changer d'avis !"

Mes meilleurs potes riaient franchement : "ah ce John, toujours le même, s'il n'existait pas il faudrait l'inventer !"

D'autres tournaient bêtement les talons en haussant les épaules.

Certains (très rares il est vrai) posaient la main sur l'épaule, puis me regardaient droit dans les yeux : "tu as un problème, toi !"

Gêné : "ben non !". Et le traître s'éclipsait en s'esclaffant, pour aller en raconter une bien bonne à ses copains.

Je me rends compte que la vie a rarement été tendre avec moi. Surtout, le jour où j'entendis à la radio une de mes précieuses histoires faite main avec amour, racontée par un inconnu !

Voleur, mécréant, iconoclaste, m'écriai-je ! Mais le mal était fait ! Elle est où la Garonne ?

J'aurai mieux fait de m'abstenir, mais l'abstinence n'est elle pas prêchée par de facheux américains culs-bénits rétrogrades ? Rêve ou cauchemar ? J'aperçois tout à coup le petit nabot à talonnettes, pas le moindre doute, lui, j'en suis sûr, est un cauchemar !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.