Hier, toute la journée, les médias étaient plein de gens qui disaient vouloir faire grève mais ne pas pouvoir, car ils ne pouvaient se permettre deux jours sans salaire dans un mois.
J'ai été fort étonnée d'entendre ces nombreux salariés témoigner ainsi et me suis demandé à quoi servaient donc les cotisations que versent à leur syndicat les salariés qui se syndiquent.
En Allemagne où je vis depuis longtemps, les syndicats mettent les cotisations des salariés dans une "caisse de guerre" qui leur permet d'indemniser ceux-ci quand ils font grève. Ils touchent trois mois de cotisation par jour de grève.
Lorsque j'ai fait grève, l'une des rares dans le pays en plus de 30 ans d'activité salariale, nous avons fait grève pendant toute une semaine, le syndicat nous a payés cette semaine que l'employeur avait déduite du salaire.
C'est pourquoi les syndicats allemands ont des tactiques de grève bien pensées qui paralysent le pays sans trop leur coûter.
Par exemple, ce qui est appelé "Schwerpunktstreik", qu'on pourrait traduire par "grève sélective" ou "grève ponctuelle".
C'est une grève qui sélectionne des activités d'une branche-clé paralysant toutes les autres et par là-même tout le pays.
Ou à l'intérieur d'une entreprise, un service qui paralyse toute l'entreprise. Comme par exemple l'atelier peinture dans la fabrication automobile. Plus rien ne fonctionne. L'entreprise est paralysée
Avec cette stratégie, les syndicats arrivent à paralyser des branches entières ou même tout le pays en ne faisant faire grève que dans certains secteurs-clés.
Ceci demande une excellente stratégie et une entente syndicale sur un objectif. On obtient ainsi la plus grande efficacité en dépensant le moins d'argent possible, car tous les grévistes sont indemnisés.
Je ne comprends pas du tout la stratégie des syndicats français, divisés, et qui font faire grève à des gens qui perdent des revenus les jours de grève, sans que les syndicats pour lesquels ils paient des cotisations, ne les indemnisent. Tout est désorganisé, chaque centrale syndicale pense avoir LA vérité.
Que font les syndicats de tout l'argent récolté mois après mois auprès des salariés ? A quoi sert-il ?
Comme je le mentionnais dans cet article de blog
Le dialogue social... à la française. Unique en Europe...
on vit encore comme au XVIIIème siècle dans les relations sociales en France... selon un rituel immuable qui ne fait plus du tout "peur" à ceux qui détiennent le pouvoir.
Ne faudrait-il pas modifier la façon de penser et la stratégie ?