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Billet de blog 12 décembre 2008

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Le syndrome de l’enfant de sans-papiers

On peut, certes, se désoler des échecs dans l’accueil par la société française des enfants des travailleurs arrivés de l’étranger à la génération précédente. Et chercher à corriger aujourd’hui les conséquences des mauvais choix d’hier. Mais aujourd’hui encore, d’autres enfants d’étrangers naissent ici. En attendant que leurs parents parviennent à faire régulariser leur séjour, les petits s’imprègnent d’une atmosphère de peur et de précarité.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On peut, certes, se désoler des échecs dans l’accueil par la société française des enfants des travailleurs arrivés de l’étranger à la génération précédente. Et chercher à corriger aujourd’hui les conséquences des mauvais choix d’hier. Mais aujourd’hui encore, d’autres enfants d’étrangers naissent ici. En attendant que leurs parents parviennent à faire régulariser leur séjour, les petits s’imprègnent d’une atmosphère de peur et de précarité. L’une des obligations les mieux respectées par les familles étrangères, en situation régulière ou pas, c’est l’obligation scolaire. Les parents acceptent des conditions de vie et de travail souvent difficiles pour assurer l’avenir de leurs enfants, et ils savent que cela passe d’abord par l’école. L’école publique est bonne mère, qui les reçoit sans discrimination et leur enseigne la France en même temps qu’à lire, écrire et compter. A découvrir notre société, aussi. A côté de l’école, les professionnels de l’enfance sont là pour aider ceux qui semblent décrocher. Parmi les petits patients qui leur sont adressés par les enseignants de l’école élémentaire, ils savent maintenant reconnaître les symptômes de l’enfant de parents sans papiers. La menace d’expulsion qui plane sur leurs parents ou sur eux-mêmes, le mélange de vie normale à l’école, et cachée le reste du temps, sont une forme de torture mentale permanente. Qui s’ajoute aux difficultés dues au grand écart entre la langue et la culture de leurs parents et celles dans lesquelles ils vivent. Et vivront, Inch Allah ! Plusieurs associations de professionnels de l’enfance, qui observent la montée de ces difficultés, ont décidé d’alerter leurs concitoyens sur cette situation. Ils détaillent leurs préoccupations dans un texte-pétition ‘’Parents sans papiers, enfants en souffrance’’ : http://enfantsdesanspapiers.free.fr/. (Ajout du 13 décembre, suite au commentaire d'un lecteur: "Une des questions à ajouter aux conséquences de leur situation, concerne "les autres enfants de la classe" qui voient un jour disparaître leur petit camarade ou même l'intervention de la police à la sortie des cours ou à la récréation.")

On peut lire à ce sujet "La chasse aux enfants - L'effet miroir de l'expulsion des sans-papiers", de Miguel Benasayag, Angélique del Rey et des militants du RESF, aux Editions La Découverte. C'est une enquête et une réflexion sur le fait qu'au delà du traumatisme à vie des témoins de ces faits, c'est notre société tout entière qui est durablement blessée.

Ces enfants dessinent, comme tous les enfants de leur âge. Nous montrons en fichiers attachés deux exemples qui se passent de commentaire. Martine et Jean-Claude Vernier

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