C'est souvent exaspérant, parfois insupportable. Nous nous énervons. Vous aussi. Tonymaj, par exemple, est en colère dans ce billet. Il a raison. Mediapart rencontre trop souvent des problèmes techniques. Lenteurs d'accès, engorgements, bugs, pièges divers : notre site fait parfois preuve d'une imagination débridée pour mettre à mal notre patience. Pour dévorer une énergie que nous aimerions utiliser autrement, dans une refonte du Club, par exemple, ou dans le développement de nouveaux outils et fonctionnalités.
Nous vous devons d'abord des excuses, ensuite des explications détaillées. Mediapart n'a pas encore un an. Créé rapidement début 2008 (trop rapidement sans doute), des malfaçons sont vite apparues. Pas anormal, dans ce secteur où les rapidités d'innovations incitent à tenter l'extrême. A sa manière, le 16 mars 2008, jour de son lancement, Mediapart proposait quelques défis : un réseau social, un journal d'information, une plate-forme de blogs et d'éditions participatives (nous en comptons 962 aujourd'hui), des commentaires, des vidéos, des sons, et un système original de mise en scène de nos productions journalistiques.
Pris individuellement, chacun de ces élements ne présentait pas de défi technique particulier. C'est leur combinaison et leur articulation à un backoffice commercial et à une base de données qui a donné une ampleur toute particulière à Mediapart.
Alors que se passe-t-il ? Toutes ces difficultés techniques, depuis qu'elles ont été diagnostiquées, durant l'été 2008, font l'objet d'un vaste chantier. Pas immédiatement visible pour vous, abonnés, comme pour nous, journalistes. Mais tous les moyens demandés ont été mis sur cet objectif, qui est triple: modifier notre base commerciale avec un changement de prestataire (Ogone, après Paybox); nettoyer le site de toutes ses incohérences techniques et passer aux versions supérieures de Drupal; consolider et accélérer l'hébergement du site.
Alors, direz-vous, pourquoi n'y sommes-nous pas encore? Nous faisons le point régulièrement, autour de notre responsable du pôle web, Pascale Lemoigne, avec ceux qui y travaillent, en interne ou comme prestataires, ainsi qu'avec ceux qui nous hébergent. Tous sont compétents, reconnus et respectés. Leurs réponses sont:
1. que le site est complexe dans la diversité et la richesse de ses fonctionnalités ;
2. que dans les délais excessivement rapides que nous nous sommes imposés pour le réaliser, il y a eu des malfaçons techniques qu'il faut commencer par nettoyer minutieusement ;
3. que tant que nous ne serons pas passés aux versions supérieures de Drupal, nous serons encore alourdis, laquelle lourdeur se répercute sur l'hébergement.
Nous souhaiterions tous aller plus vite. Les choses avancent pourtant. Nous avons commencé le mois dernier l'implantation de notre nouveau dispositif commercial (qui s'achèvera durant ce mois de mars). Nous avons basculé vers un Drupal largement débugué et amélioré cette semaine même.
Ce cap technique devrait être passé durant le mois de mars. Il autorisera de meilleures relations commerciales avec chacun de nos abonnés. Il permettra, par la suite, de traduire tous les projets que notre équipe attend avec impatience de voir se concrétiser. Ce sera notre vrai cadeau d'anniversaire.
Mais au-delà des bugs, lenteurs et chausse-trapes, nous pouvons heureusement faire un rapide bilan de notre première année d'existence. Le cœur de Mediapart (ses contenus, son Journal et son Club) s'est imposé, déjà indiscutable même s'il est évidemment améliorable. Quelques chiffres au 23 février:
- 833 blogs avec au moins un billet
- 129 éditions participatives
- 108.125 commentaires postés
- 7.745 billets de blogs
- 2.708 articles d'édition
- 3.249 articles dans le Journal
Ces chiffres disent le premier succès de Mediapart, celui du Club et de ses contributeurs abonnés. Chaque jour, vous pouvez constater la variété des sujets traités, la diversité des écritures et des temporalités, la richesse des échanges. Rappelons que nous sommes le seul site à ne pas avoir changé ses règles de modération ou fermé les possibilités de commentaires lors de la guerre dans la bande Gaza : ce fait, seul, dit l'intérêt et la qualité des échanges ou contributions.
Là est l'essentiel. Un essentiel qui ne peut être menacé par des aléas techniques. Nous y travaillons. Merci de votre confiance.