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Billet de blog 23 octobre 2012

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23/52 - Alors… on quitte MEDIAPART ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Cette semaine, l’idée d’écrire un billet sur la « fragilité » de MEDIAPART me trottait dans la tête. Fragilité matérielle s’entend par rapport aux sites numériques des journaux papiers qui livrent gratuitement la quasi-totalité de leur contenu. De titre en titre, une information répétitive, souvent le copié/collé des agences de presse. Un commentaire sibyllin, un éditorial bâclé, le tour est joué et roule les rotatives ! Inutile de dire que cela n’a rien à voir avec ce que nous livre chaque jour notre site préféré…

Une petite parenthèse pour la presse de province qui tire son épingle du jeu avec les informations locales. A l’échelon national : Libé, le Monde, le Figaro et les hebdos sortent du lot, traitant forcément la même information avec toutefois une analyse et un développement selon leur sensibilité politique. Et de se tirer entre eux la bourre selon leur date de parution et les aléas de la distribution par Presstalis, entreprise moribonde. Donc, pour compenser en temps réel les medias numériques, la radio et la TV, le seul moyen consiste à publier leurs papiers sur le Net.

Du coup, MEDIAPART, site payant et sans publicité, subit une concurrence qui s’accroit de jour en jour. D’où mon interrogation quant à sa fragilité et à sa survie. Certes, grâce à ses enquêtes, à ses dossiers, savamment orchestrés par une trentaine de journalistes, sa rédaction relève le défit quotidien. Mais les affaires genre « Bettencourt, Karachi, Takiedine » ne se renouvellent pas comme les saisons ! Il faut donc aller quérir sans cesse du grain à moudre.

L’existence du Club et sa conception interactive sont des éléments importants de son succès. Les abonnés ne sont plus des lecteurs passifs puisqu’ils ont la possibilité unique de participer au rédactionnel du site, tant par leurs commentaires que par leurs billets.  

Et voilà qu’au moment où je concoctais ces lignes, je découvre qu’une petite dizaine d’abonnés de la première heure quittent « le navire » pour divers motifs dont, pour faire simple, l’absence d’interactivité avec la rédaction. Ces gens-là sont des blogueurs qui ont émis des centaines de billets très pertinents et de haut niveau pour la plupart. Mais où parfois le bas blesse, c’est la multitude de commentaires, - 11000 pour l’une des démissionnaires – une sorte de jeu de ping-pong entre une cohorte qui, sous le couvert de l’anonymat, se livrent à des querelles stériles. Le sujet principal est vite oublié et l’on assiste à une dérive, à une orgie de commentaires égocentriques, de faire valoir et de trolls insipides.

Ces gens-là oublient que MEDIAPART est avant tout un organe de presse dont le style, l’esprit et la ligne rédactionnelle sont fidèles à ses idéaux d’il y a cinq ans, avec le libre choix offert à ses lecteurs de critiquer et de commenter en temps réel ses articles. N’est-ce pas ça l’interactivité ? Non, il en faut plus…et de geindre que la rédaction ne commente pas leurs propos.

Oublient-ils que le site met à disposition du Club en lecture gratuite plus d’un quart de sa pagination selon l’intérêt et la valeur des billets. La grande question des détracteurs est de savoir sur quels critères ils sont choisis, sous-entendant qu’il y a des « préférés », voire du copinage. Faut-il créer un comité populaire de sélection, de salut publique ? Cette contribution libre, bénévole et non censurée, voulue dès le départ par les créateurs de MEDIAPART, est une tribune à nulle autre pareille dans l’histoire de la presse, en l’occurrence numérique.

Ceux qui s’en vont expriment longuement leurs doléances de manière confuse, d’ailleurs essentiellement à propos des blogs et des commentaires. Je dénote dans leur testament démissionnaire, une sorte de chantage, une plaidoirie : changez et on revient ! En supprimant tout de go leurs articles, ils méprisent les lecteurs qui les ont suivis depuis des années. Un autodafé* rendu possible par le numérique. Ce qui ne les empêche pas de bloquer les commentaires sur leur dernier billet et de s’étendre en long et en large sur les blogs des fidèles qui commentent leur départ.

Je ne pleure pas ces gens-là, je les plains, qu’ils s’en aillent pour de bon, ces récidivistes !

* Google est passé par là, impossible de couper la tête à cette illustration parue dans le billet d’un bloggeur qui se reconnaîtra !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.