Le plan Geithner marque l'apparition de la nouvelle forme de bulle financière, la bulle Privée/Public. Le plan Paulson cherchait à créer une bulle publique, mais il était clair que les fonds publics s'épuiseraient à essayer de regonfler la bulle financière. Pour qu'elle reprenne du volume, il faut en effet redonner force aux mécanismes spéculatifs, fortifier les manipulations de cours en distillant à nouveau les discours utopiques. Il fallait recréer un système, où les spéculateurs soient garantis contre les pertes, cette fois officiellement par les fonds publics, et où ils profitent pleinement des gains du casino financier. Les banquiers qui tractent pour leur bonus à Wall Street ont raison, ils affirment que les autorités américaines ont besoin d'eux et il est vrai que puisque le plan Geithner reprend les recettes antérieures, ils sont parfaitement bien placés au piano des cuisines.
Le plan met donc en oeuvre une nouvelle forme de bulle, la bulle Privée Public. Les fonds publics contribuent en payant le Red Bull pour faire voler la bulle.
Sur le plan de la technique financière il est clair que le plan repose intégralement sur des mécanismes spéculatifs fondés sur la manipulation. L'achat de call options par des investisseurs est à contresens d'un mécanisme d'augmentation de la valorisation des actifs toxiques. Il parait évident qu'une partie du mécanisme repose sur ce que l'on peut qualifier de blanchiment officiel. La pression sur les paradis fiscaux est manifestement destinée à inciter les fonds investis dans ces paradis fiscaux à se rapatrier par le biais d'achat d'actifs toxiques, la commission de ce blanchiment légal permettant d'alimenter le mécanisme spéculatif.
Il faut souligner que le plan Geithner, à l'aube de la réunion du G20, marque une apothéose du néo-libéralisme triomphant , qui devrait dissiper les illusions de ceux qui croient que la crise amène un retour de la régulation. Les investisseurs privés et en particulier les hedge funds étant les sauveteurs du régime financier dans ce plan Geithner, il est clair qu'ils échapperont à toute contrainte et régulation.
Obama est décidémment plus fort que Reagan et Clinton réunis.