A partir du 3 mai, les députés vont entamer la discussion du projet de réforme constitutionnelle visant à "l'équilibre des finances publiques". Comme le nom l'indique, il ne s'agit pas d'une simple loi mais d'une "réforme" qui devra être approuvée par les assemblées réunies en congrès. Ce n'est donc pas rien et pourtant, partout, c'est un extraordinaire silence médiato-politique qui ne peut s'expliquer que par un très large accord consensuel politique et syndical.
Le but est d'inscrire dans la constitution l'obligation d'équilibrer, c'est à dire de réduire les dépenses publiques ce qui ne peut se faire que par des suppressions de postes, un démantèlement accéléré des services publics, de nouvelles privatisations, la poursuite de la destruction des systèmes de santé, de retraite et de sécurité sociale etc.
Alors que l'on cause et disserte sur la crise et la réduction des inégalités, les millions d'usagers des services publics et plus encore les plus démunis seront les principales victimes du délabrement de nos institutions républicaines.
Mais, il faudra certainement continuer à acheter des drones, des Mirages, des Rafales, des frégates, un nouveau sous-marin nucléaire, produire encore plus de têtes nucléaires, continuer à envoyer des troupes en Asie, en Afrique pour préserver, non les intérêts de la France mais les intérêts particuliers des actionnaires des multinationales.
Et puis, il est à se demander si toute résistance, toute revendication de nature salariale, toute volonté de voir préserver et renforcer les services publics pourraient ne pas être considérées comme anti-constitutionnelle et être susceptibles de poursuites ! Et quel serait le rôle des syndicats dans ce processus ?
Alors, faut-il se taire ?