La douceur

Les violences guerrières monopolisent l'actualité. Il nous faut aujourd'hui damer le pion à violence,  nous concentrer sur la paix, mettre toutes nos forces de convictions,  nos pouvoirs inconscients au service de la non violence. Vaste programme me direz vous,  utopie constructive ou délire d'idéaliste ? Je me souviens avoir lu un reportage sur un moine tibétain qui se concentrait des journées entières sur sa respiration, il s'efforçait sans cesse d'inspirer toutes les misères du monde et d'expirer toute la paix qu'il lui était possible de prodiguer. Il y en a donc qui essaye.
André Comte-Sponville dans son "Petit traité des grandes vertus"  traite de la douceur en ces termes: C'est un courage sans violence, une force sans dureté, un amour sans colère…la douceur est d'abord une paix, réelle ou souhaitée: C'est le contraire de la guerre, de la cruauté, de la brutalité, de l'agressivité de la violence…Paix intérieure.
Plus loin il cite un extrait du journal de Pavese qui en dit long sur le pouvoir de la douceur si elle pouvait être brandit face aux guerriers sans scrupules: Tu seras aimé le jour ou tu pourras montrer ta faiblesse, sans que l'autre s'en serve pour affirmer sa force.
Et puis bien sûr Compte-Sponville assène cette vérité que la douceur est une force et à ce titre une vertu, mais pas n'importe laquelle, la douceur est une vertu féminine: La femme, disait Rilke, est plus près de l'humain que l'homme…
Dans ce monde où la guerre est essentiellement décidée, pilotée et faite par les hommes on peut espérer qu'un jour verra sa fin car: l'homme n'est sauvé du pire, presque toujours, que par la part de féminité qu'il porte en lui.