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Billet de blog 1 mai 2010

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Dette : la réponse est elle vraiment le sabordage des systèmes de protection sociale ?

 Il semble que pour rassurer les marchés sur la solvabilité de la Grèce, il faille impérativement réduire les dépenses sociales, comme si elles n’avaient qu’un impact négatif sur l’économie. Ceci reste une idée purement libérale et ce type d’approche n’a jamais permis au FMI d’obtenir des résultats économiques satisfaisants.par le passé. En particulier on peut douter que d’envoyer 50% des fonctionnaires au chômage, ou baisser drastiquement le niveau des retraites puisse avoir un effet positif sur la consommation et donc sur la reprise.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il semble que pour rassurer les marchés sur la solvabilité de la Grèce, il faille impérativement réduire les dépenses sociales, comme si elles n’avaient qu’un impact négatif sur l’économie. Ceci reste une idée purement libérale et ce type d’approche n’a jamais permis au FMI d’obtenir des résultats économiques satisfaisants.par le passé. En particulier on peut douter que d’envoyer 50% des fonctionnaires au chômage, ou baisser drastiquement le niveau des retraites puisse avoir un effet positif sur la consommation et donc sur la reprise.

Rétablir l’équilibre des comptes publics veut dire équilibrer les dépenses et les recettes. Les libéraux considèrent que toute hausse des prélèvements fiscaux ralentit l’économie et en font donc un tabou. Ce raisonnement n’est valable que si la hausse de la fiscalité nuit à la compétitivité et au coût du travail. A choisir parmi des mesures impopulaires, une taxe sur la consommation me semble préférable à la déstruction du système de protection sociale. Cependant, si on ne veut pas pénaliser la consommation qui reste un facteur important de la croissance économique dans notre société, il faut utiliser cette taxe pour responsabiliser les consommateurs. Cette taxe pourrait concerner les produits ne respectant pas les standards sociaux et environnementaux Grecs : ceci reviendrait à taxer le dumping social ou environnemental et permettrait de freiner les délocalisations et de relancer l’industrie tout en responsabilisant les pays exportateurs. Pour ceux qui n’en sont pas convaincus, je recommande la lecture « d’un autre monde est possible » de J. Stiglitz. Il explique pourquoi les plans de sauvetages précédents du FMI ont aggravé la situation des pays en faillite . Et montre que le développement économique des pays asiatiques est passé par la protection préalable de leur économie et de leur système de protection sociale. Si on veut faire sortir un pays de la faillite il faut protéger son économie et son système de protection sociale. En cas d’insécurité sociale, on ne consomme pas. Evidement une telle mesure pour être acceptée par les moins riches doit s’accompagner d’une augmentation de la progressivité de l’impôt sur le revenu (c’est sur les foyers riches que l’augmentation de la fiscalité à le moins d’impact sur la consommation).

Les Grecs préfèreraient probablement cette solution, tout comme les populations des pays européens qui sont menacés par leur dette. On peut se poser la question de savoir si en France, on ne préfèrerait pas ça plutôt que de diviser par deux le nombre d’enseignants, d’infirmières ou de policiers et de diminuer le niveau des retraites (ce qui sera le cas si on allonge l’âge de départ à la retraite sans résoudre au préalable le problème du chômage des séniors)…

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