Christian Estrosi va-t-il être obligé de démissionner ? C’est la question que l’on peut se poser en relisant sa propre charte éthique qu’il avait présentée, le 20 décembre 2013…
En effet, lui et ses colistiers avaient alors solennellement pris dix engagements, dont les suivants :
« 2e engagement : être présents aux réunions publiques des instances municipales ou métropolitaines ainsi que dans les commissions, les conseils de quartiers et dans tout organisme où je représente la ville. Je proposerai que le règlement intérieur des Conseils municipaux et métropolitains prévoie la réduction des indemnités des élus s’ils devaient manquer à cet engagement sans justification. »
Or, lors du conseil municipal du jour, Christian Estrosi a fait adopter le règlement intérieur du conseil municipal (délibération n° 1.1) en se gardant bien de mettre en place une telle disposition !
« 5e engagement : ne jamais occuper sa fonction à des fins personnelles pour moi ou un membre de ma famille. »
Or, lors du conseil municipal du jour, Christian Estrosi a fait acheter, aux frais des contribuables niçois, une sculpture vendue par l’une de ses colistières (non élue), Sabine Géraudie, pour la modique somme de 30 460 € TTC (délibération n° 35.1) !
« 6e engagement : c’est peut être le plus important : je souhaite créer un comité d’éthique indépendant. Il sera composé à parité de personnalités indépendantes (professionnels du droit…) et d'élus issus des rangs de la majorité et de l'opposition. Toute situation potentielle de conflit d'intérêt lui sera exposée et chaque élu devra se soumettre aux décisions de ce comité d'éthique indépendant. »
Or, lors du conseil municipal du jour, Christian Estrosi a mis en place ce comité d’éthique (délibération n° 0.1) mais sans autoriser la présence des élus de l’opposition, ni même permettre à ces derniers d’influer sur la composition de cette instance dite « indépendante » !
« 9e engagement : à respecter le rôle de l'opposition qui pourra être représentée dans toutes les commissions. »
Or, lors du conseil municipal du jour, Christian Estrosi n’a pas vraiment fait preuve d’un grand respect envers l’opposition. Il a ainsi maintenu sur la scandaleuse délibération n° 12.1, votée le 15 novembre 2013, l’autorisant à poursuivre tous ceux qui se permettraient de critiquer la situation financière de la ville. Aujourd'hui, il va même encore plus loin en entreprenant une véritable chasse aux sorcières. Il a, en effet, fait voter la résiliation prématurée de la convention d’occupation du domaine publique qui liait la ville et l’association « Groupement des CEDAC » afin de reprendre en régie directe les activités de cette dernière (délibération n° 8.1). Le conseil municipal avait pourtant décidé, le 23 décembre 2013, de renouveler la convention avec le Groupement des CEDAC au motif que les « activités proposées par cette association […] complètent efficacement la politique de la ville de Nice en matière d’animation des quartiers ». Subitement, le conseil municipal estime qu’une gestion en régie directe permettrait « d’offrir aux Niçoises et aux Niçois des activités de meilleure qualité à un coût maîtrisé et de garantir un meilleur accès de tous aux loisirs ». Comme par hasard, la présidente de l’association évincée n'est autre que l’épouse d’Olivier Bettati, la tête de la liste « Mon parti, c’est Nice » !
Au final, il est incontestable que Christian Estrosi a violé au moins quatre de ses engagements…
Par conséquent, la sanction prévue dans la charte éthique de la majorité municipale s’impose au fautif : « Chaque candidat devra respecter scrupuleusement ces engagements et démissionnera des mandats qui sont exercés grâce à l’appartenance de la liste Nice ensemble s’il contrevient à ces engagements ».
Lire aussi :
- « Quand Christian Estrosi s'essaye à l'éthique » (21/12/13)