Petit silence..., Paco en profite pour débarquer le gigot sur la table, les verres restent vides.
Et « l’aussel » (oiseau en occitan) enchaîne à son tour : « bon... on va pas se laisser couper l’appétit, le gigot c’est quand même meilleurs quand c’est chaud. Té Paco fait passer le couteau, je découpe. »
Chacun se cale en silence devant son assiette, et Tonton repart, « attendez les gars... c’est toi Toufik qui a dit « pas pour l’instant » tout à l’heure ?... quand on vous à demandé si vous deviez pas rentrer chez vous, tu as bien dit « pas pour l’instant »... qu’est-ce que ça veut dire ? »
Et tout en jouant du couteau « l’aussel » rajoute « Bon de toute façon il faut arrêter de déconner maintenant... vous n’êtes pas là par hasard et vous êtes venus ensemble. La question est de savoir pourquoi et ce que vous voulez ? »
Le gigot était parfait, les aulx confits et fondants à point, les patates légèrement croustillantes, on a poussé tout ça avec un Pic St-Loup honnête puis un bon Faugères. Comme d’habitude le Roquefort de Dudule était costaud.
...
A trois plombes, Tonton et moi nous sommes enfin décidés à rejoindre nos piaules. C’est aussi une tradition. Nous sommes tous les deux adeptes de la palabre, fort souvent jusqu’à la déraison et presque toujours sous de faux prétextes... histoire de cultiver nos prétentions intellectuelles.
Mais cette nuit il faut bien dire qu’il y avait de bonnes raisons.
Pourtant le sujet avait été plié assez rapidement, chacun savait ce qu’il avait à faire et la journée du lendemain était claire.
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