Informée du fait que chaque matin, à partir de 5 h, la ville de Strasbourg, capitale européenne, siège de la Cour européenne des droits de l’homme, fait chasser près d’une vingtaine de Roms qui dorment, faute de mieux, rue des Remparts, aux abords de l’Espace 16, le camp de stockage de Roms, la Feuille de chou s’est rendue, tôt le matin, alors que le jour n’était pas encore levé dans ce secteur pour observer le traitement quotidien subi par ces familles qui ne trouvent plus à s’abriter sur le campement Petite Forêt fermé et clôturé.
Certaines familles dorment sous des tentes, d’autres sont à la pas si “belle étoile“, un peu plus loin, avec des matelas de mousse, des couverture. On a même vu une simple bâche servir d’abri très précaire. Encore heureux qu’il fasse beau et sec!
Ce matin là, nous avons observé le déroulement des opérations. Une voiture de police arrive dont descendent deux hommes et une femme. Ils n’ont plus grand-chose à dire tellement les Roms sont habitués à leur descente nocturne, avant même “l’heure du laitier“. Au point que déjà, ils avaient commencé à plier leur tente avant l’arrivée des pandores municipaux.
D’autres, plus loin, couchés à même l’herbe sur des lits de fortune, se reposent encore. Puis, leur heure est venue de plier. Comme ils nous l’ont dit, ils prennent soin de ramasser les déchets, puis vont planquer leurs matelas et couvertures. Il faut savoir que certains jours, une benne passe et leur maigre baluchon est, selon leurs dires, tout simplement broyé.
On a ici un bon exemple de coopération de plusieurs services municipaux, dirigés par les élus, le sénateur-maire Roland Ries, l’adjointe aux “solidarités Mme Dreyssé, “…les fonctionnaires de la Mission Roms, de police, de l’hygiène. Qui a dit que le service public n’était pas efficace? Et Hermann et Fontanel ne rêvent que de le privatiser! En tout cas preuve est faite que beaucoup de gens sont au courant, depuis le maire jusqu’au petit fonctionnaire tout en bas de l’échelle.
Laisser un enfant de neuf ans dans ces conditions, ne relève-t-il pas du “crime de bureau“? Et ne venez pas proposer qu’il soit séparé de ses parents!
On sait, hélas, jusqu’où, ces premiers faits, invisibles pour les citoyens, ont conduit jadis. Cela va-t-il recommencer, après les Roms, les SDF, les pauvres, etc?
De trop?
Pour résoudre ce qu’ILS appellent la crise, qui affame nos ami-e-s grecs-ques, certains disent qu’il faut éliminer 10 % de la population. Cela peut se faire par la guerre, en Europe ou ailleurs, ou bien, en attendant, ou en même temps, par des conditions de vie tellement dures que les plus faibles vont mourir “de mort naturelle”…Lisez, relisez Michel Foucault et Giorgio Agamben!
Le maire de Strasbourg a récemment exalté les valeurs humanistes de Strasbourg, l’Eurométropole, et de l’Alsace en son fossé rhénan, à l’occasion d’une cérémonie pour inaugurer la rue Peter Schwarber , qui avait voulu, en 1349, sauver les Juifs du massacre. Ces valeurs si belles sont-elles aussi à l’honneur dans la politique envers les Roms? Ou bien, ne sont-ils déjà plus membres de notre espèce humaine et condamnés à cohabiter avec les rats? Il y a un poste à prendre de Peter Schwarber des Roms…un futur Juste.
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