Milo Moiré est une jeune artiste suisse allemande d’origine slovaque. Elle est connue depuis quelques années pour utiliser la nudité, et plus précisément la sienne, pour donner un large écho à sa propre expression artistique. Lors du salon international annuel des arts qui s’est tenu à Cologne, du 10 au 13 avril, elle s’est installée, nue sur une sorte de petit échafaudage de peintre (en bâtiment…), à partir duquel elle a expulsé des œufs remplis d’encre ou de peinture qu’elle avait préalablement placés dans son vagin. Les œufs venant s’écraser sur une toile participaient donc à la création d’un tableau. L’art en tant que performance théâtrale est un exercice hautement controversé et il est peu probable que Milo Moiré échappe aux critiques, bien qu’elle ait judicieusement choisi la quinzaine avant Pâques pour cette ponte d’un genre particulier. L’artiste a expliqué au Guardian que ce geste symbolisait une déclaration féministe puissante sur les femmes, la fertilité et la créativité. Néanmoins l’initiative n’a pas emballé le journaliste du Guardian, Jonathan Jones, qui a considéré le performance act en question absurd, gratuitous, trite and desperate, lisez, absurde, gratuit, galvaudé et désespéré.
Il est certain que c’est surtout son corps, indéniablement magnifique, qu’elle met en scène et il est certain également que le but évident de Milo Moiré est de faire en sorte de créer une vitrine publicitaire pour le reste de sa création artistique, ce qui est réussi, mais la question légitime que l’on peut se poser est de savoir, sans jeu de mots de mauvais goût, s’il y a quelque chose derrière. Ce qui pour l’instant semble hypothétique puisque Milo Moiré a déjà utilisé la même méthode dans les transports en commun qu’elle a utilisés nue déjà, mais en mettant un peu d’humour dans sa création, puisqu’elle avait écrit sur les différentes parties de son corps le nom des habits correspondant. Reste à savoir si une suite sera donnée en automne et surtout en hiver…