Tout le microcosme parisien était au courant, mais la loi du silence a prévalu. Contrairement aux tabloïds anglo-saxons, la presse française n'a pas cru bon de divilguer l'information. Pourtant, dans les dîners en ville, le bruit était devenu si répandu que c'en était banal que de l'évoquer sous cape. Le plus haut sommet de l'Etat a pourtant été longtemps concerné, et l'on se demande même si des pressions n'ont pas été exercées pour éviter les déclarations fracassantes et les photos-choc.
Pourtant, aucun chapitre dans Sexus Politicus. Luc Ferry a choisi de ne pas l'évoquer non plus sur Canal +. Même les défenseurs des animaux, SPA et Brigitte Bardot, n'en ont rien dit. Les menaces de plaintes en diffamation, à peine voilées par les ténors du barreau, si l'on peut dire, continuent de limiter toute évocation nominative dans la presse, mais c'est le prochain scandale à venir.
Au jour d'aujourd'hui, nos pensées vont d'abord à la victime : un bichon maltais capricieux de six ans. son comportement violent, qui a nécessité un suivi psychologique ne doit cependant pas discréditer son précieux témoignage. Les experts pourront certifier que cela vient certainement des agressions répétées et traumatisantes dont il a été l'innocente victime. Les premières photos commencent à être diffusées :

Toutefois, même si cette histoire reste la pierre angulaire de l'accusation, ce ne semble être que le début d'un scandale bien plus étendu. Un véritable réseau de détournement de différents animaux de la ferme, en particulier de jeunes veaux, serait sur le point d'être mis au jour. Tout en respectant totalement la présomption d'innocence, il n'est plus possible de totalement occulter cette affaire dont les journaux étrangers font déjà leurs choux gras.
Des fonctionnaires des RG et de la DST de l'époque, sous couvert de l'anonymat, avouent avoir été en possession d'informations concordantes permettant de retracer le parcours des bêtes entre Rungis et Paris. Certains convoyeurs et restaurateurs, utilisés pour faire disparaître les corps mutilés, en particulier les veaux souvent décapités, auraient même été dédommagés pour leur discrétion grâce à l'attribution de marchés publics, voir de récompenses officielles de la République, comme la légion d'honneur. Là aussi, les images sont insoutennables.

La rumeur n'est peut-être pas fondée, et il ne nous appartient pas de la répandre. D'ailleurs Patrice de Maistre, qui a également la légion d'honneur, n'a absolument rien à voir dans cette affaire. Les syndicats de journalistes, par la voix d'un représentant qui tient à garder l'anonymat, tiennent à préciser que ces rumeurs n'ont jamais pu être prouvées et qu'ils ne pouvaient donc pas en faire étalage sur la place publique.
Je n'en dirais pas plus, personnellement, par peur d'être à mon tour inquiété par la justice. Seulement peut-être, que, dans la grande lessive actuelle des moeurs du personnel politique français, même s'il est bon que des pratiques issues d'un autre âge cessent et soient dénoncées, il ne faut pas non plus laisser planer une doute généralisé sur tous et les calomnies se répandre sans que la justice ne puisse faire son travail.