Belle leçon de démocratie. Le PS nous avait habitué à beaucoup de tractations, entre courants et vassalités, manoeuvres et stratégies. En déclarant publiquement qu'il entend soutenir celui qui se rapprochera le plus de ses positions Montebourg redonne tout son sens à la politique. Il va pousser Hollande et Aubry à s'exprimer sur les thèmes qui lui sont chers et qui ont mobilisés des centaines de milliers de Français, sans tenir compte des sondages et de la pression médiatique en faveur des favoris désignés de l'élection à la primaire citoyenne.
Hollande et Aubry, dos à dos, sont contraints de choisir une politique de gauche ou de perdre. En cela, l'habileté de Montebourg dépasse l'habituelle course aux postes. La prise publique de positions, garantie indiscutable de transparence, est une garde-fou nouveau qui s'oppose à la diplomatie sevrète autrefois en vigueur. Quand on pense aux sombres tractations qui ont conduit Borloo à renoncer à se présenter, la différence éclatante de niveau de démocratie saute aux yeux.
Seul capable de faire pencher la balance, seul capable rassembler durantr la présidentielle les électeurs de la gauche du PS, seul à inspirer encore confiance aux Français les plus en difficultés, seul à défendre des thématiques économiques, sociales et éducatives novatrices, Arnaud Montebourg est devenu, en une primaire, le coeur de la gauche. Contre l'avis de la plupart des analystes politiques et journalistes qui le jaugeaient avec condescendence, il a convaincu de l'intérêt de la primaire, de sa nécessité et a été l'artisan de son succès.
Rénover un parti, changer son orientation politique, imposer ses thèmes de campagnes... il est pour l'instant le véritable gagnant de la primaire. Des choix startégiques aussi démocratiques que celui de son discours et de sa lettre ouverte ne font que le confirmer par la plus habile et la plus saine des gestions de ce succès.
Il a l'intelligence de ne pas donner de consignes aux électeurs mais plutôt aux candidats.
