A la surprise générale, François Fillon garderait son poste de sous-chef du gouvernement.

D'une source proche de Notre Président, il serait maintenu à son poste. Au moins, cela nous a évité Borloo, l'actuel patron de l'ONF (Office National des Forêts) . Nous regrettons par contre le fait que des hommes et femmes brillants (l'indépendant Brice Hortefeux, la sémillante Marine Le Pen) se voient privés du poste où ils pourraient, avec zèle, appliquer les idées humanistes et bienveillantes de Notre Président.
Le Fillonisme, idéologie dominante?
Le Fillonisme (ne pas prononcer fionisme), s'impose à nous. Après le Giscardisme, c'est le second grand courant de pensée de notre époque. Qu'on ne s'y trompe pas, le mot d'idéologie est bien celui qui convient à un système global, élaboré et doctrinaire. L'application politique du Fillonisme a été possible à deux reprises dans l'Histoire : lorsqu'il était ministre sous Chirac en 2003 et cette année même en 2010. Les modalités de mise en place en sont assez simples : lorsque personne ne s'y attend, que le gouvernement commence à s'assoupir dans la lente consommation de ses privilèges (Christian Blanc, Alain Joyandet), brutalement, on fait une réforme des retraites. C'est simple, efficace, ça remet le peuple à sa place.
La présence de François Fillon aux côtés de Notre Président, toute protocolaire, aux cérémonies du quarantième anniversaire de la mort de Notre Général, ne doit en effet pas masquer le différence fondamentale de ligne politique entre les deux hommes. Le Fillonisme, comme expliqué plus haut est très prévisible. La reconduction du premier ministre actuel permet donc de connaître la politique de fin de quinquennat : comme l'équilibre du régime de retraites n'est pas assuré par les réformes précédentes, il va falloir en faire une nouvelle. L'indispensable réforme des retraites de 2011 se profile déjà....inutile de remiser les banderoles et les mégaphones, ils vont servir bientôt.
Le Sarkozysme, lui, voit plus loin que cette agitation de surface. Ce n'est pas une idéologie, mais bien une philosophie métaphysique. La lecture des commentateurs politiques des discours de Sarkozy sur la tombe de De Gaulle est bien naïve. Il est étonnant que nul n'en perçoive l'ironie mordante : quand Notre Président rappelle l'indépendance du politique devant la finance (citant "la corbeille de la bourse" du général), il n'y a qu'à penser au Fouquet's ou au yacht de Bolloré, pour se convaincre de la blague. L'humour de Notre Président, décidément, dépasse nos journalistes. Le gouvernement, en France, est aussi indépendant que la justice ou la presse des pouvoirs de l'argent. L'affaire Bettencourt n'est qu'un écran de fumée médiapartique.
Non donc, Nicolas Sarkozy ne réclame pas l'héritage gaulliste, tout juste bon à animer Dupondt-Et-Gnan, il se réfère à une autorité morale bien plus incontestable. Celle, radieuse, de Notre Maréchal, Philippe Pétain. La politique de reconduite des Roms à la frontière, le débat sur l'identité nationale, voilà des éléments de politique qui marquent l'ancrage de Notre Président dans la tradition de tolérance et d'amitié entre les peuples inaugurée par l'Etat français de Vichy.
Pour conclure, le Fillonisme est un mal nécessaire. Le second mandat de Notre Président permettra sans doute à la politique française d'atteindre enfin des sommets, à notre pays de retrouver le lustre qu'il a perdu depuis l'invasion américano-soviétique de 1944.
Il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas, l'avenir en fait partie.