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Billet de blog 17 février 2011

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Ollier : entre Tunisie et Hauts-de-Seine

Un personnage public traverse sans trop d'éclaboussures l'orage médiatique qui s'abat sur sa compagne, qu'on ne désigne plus que par ses initiales, MAM. Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, a pourtant, lui aussi, beaucoup d'attaches en Tunisie.

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Un personnage public traverse sans trop d'éclaboussures l'orage médiatique qui s'abat sur sa compagne, qu'on ne désigne plus que par ses initiales, MAM. Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, a pourtant, lui aussi, beaucoup d'attaches en Tunisie.

Président à l'assemblée du groupe d'amitié France-Lybie, il a également fait de nombreux voyages officiels chez le voisin tunisien. Ben-Ali, Khadafi, de quoi faire du lobbying pour la démocratie dans les dictatures arabes, ou l'inverse.

D'ailleurs, comme on peut le lire ce matin (18/02/2011) sur Mediapart : "Hier, l'opposition a boycotté une audition de Michèle Alliot-Marie devant la commission des affaires étrangères du Sénat, réclamant à nouveau sa démission et celle de son compagnon, Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement. (AFP )". Il est donc clairement associé par les députés de gauche aux intérêts et aux intrigues de MAM en Tunisie.

On s'étonne donc du silence qui entoure ce personnage, présent lors du séjour de sa brillante diplomate de conjointe. C'est peut-être un manque de repères, les journalistes découvrant le premeir couple ministériel de l'Histoire. En tous les cas, comme la démission de MAM semble de plus en plus inévitable, sa position à lui va être assez particulière dans ce gouvernement. Le renvoi de toute la famille à l'occasion d'un remaniement de circonstance serait également difficile à gérer, à expliquer. Dans le gouvernement du conflit d'intérêt, on atteint des paroxysmes avec cette histoire finaciaro-diplomatico-familiale. Une saga, comme celle des Kennedy, la classe en moins.

Il faut également considérer, dans ses rapports avec l'épicentre sarkozien du pouvoir, la position locale de Patrick Ollier. Maire de Rueil-Malmaison et député des Hauts-de-Seine, il est aussi un personnage central dans la gueguerre intestine qui agite en ce moment le microcosme du 92 (lien vers l'artcile de Marine Turchi). Il n'est pas le seul, puisque cinq ministres sont des neuillyéens, mais il pourrait influer, en cas de disgrâce de MAM pour appuyer Devedjian contre le clan Balkany-Sarkofils. La candidature de Denis Gabriel, lieutenant de Ollier et soutenu par l'UMP, vise à éjecter un conseiller général favorable à Devedjian (Jean-claude Caron, vice-président du département en charge des finances). Cette situation locale peut contribuer, aussi, à éclairer le maintien de Patrick Ollier ainsi que celui de MAM, alors que leur situation, médiatiquement est insoutenable, politiquement injustifiable et diplomatiquement préjudiciable.

Le mélange des genres et la culture du conflit d'intérêt en viennent à un point tel que la politique étrangère de la France, la diplomatie, est mise en péril par des arragements électoraux dans les Hauts-de-Seine. Un coup d'Etat dans le 92 peut-il faire perdre les pédales au gouvernement sur les coups d'Etat du monde arabe? C'est une question qu'on est en droit de se poser en constatant l'incohérence de la diplomatie française, qui a même entrainé dans sa débâcle le ridicule et éphémère ministre des affaires étrangères tunisien (rappel). Cela fait beaucoup de choses à interpréter, mais il faut que les questions soient posées publiquement :

- Quels sont les liens précis de Patrick Ollier avec le clan Ben-Ali?

- Que ferait-il en cas de renvoi de Michèle Alliot-Marie? Resterait-il, lui, au gouvernement?

- Pourquoi présente-t-il son adjoint à Rueil-Malmaison contre le conseiller général sortant dans son canton?

- Dans la lutte entre les Balkany-Sarkofils contre Devedjian, son parti-pris est-il définitif en faveur des premiers?

- Compte-t-il remédier à la situation qu'il vit en proposant la fin du cumul des mandats, puisque sa situation offre un terrible exemple des suspicions que cette pratique peut faire naître, et dont il est la première victime?

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