« L’enquête de l’Obs » de ce jour affiche « Un riche patron accuse Hollande : « Les 75 %, c’est du viol ! » et commente : « Les élites fortunées font le siège de l’Elysée pour protester contre le nouvel impôt sur les revenus supérieurs à 1 million d’euros par an »…
Dans ce court extrait, ce qui me choque en premier est l’association des termes « élite » et « fortune ». Il me semble qu’une personne fortunée n’appartient pas nécessairement à l’élite, ou que si elle en fait partie, ce ne peut être du fait de sa richesse en biens matériels. Il se pourrait même que cet excès de fortune jette un doute quant à son honnêteté. Car, comment peut-on décemment détenir tant de biens lorsque la France, pour ne parler que du pays qui prend cette mesure fiscale, compte parmi sa population une partie non négligeable et pourtant négligée qui survit sous le seuil de pauvreté, et que la grande majorité de ceux qui s’échinent au travail ont tout juste de quoi vivre agréablement.
Bien sûr, n’étant pas économiste, je réagis en citoyen de base qui voit de la morale là où d’autres ne parlent que de « lois du marché », et qu’il est facile pour un pas très riche de dénoncer ces 75 % qui ne le concerne évidemment pas. N’empêche que pour moi, cette imposition me semble instiller un peu plus de justice dans le système. Certains grands riches semblent le reconnaître volontiers, et signent par là leur appartenance à l’élite, celle du cœur.
Mais revenons à ce « riche patron » qui accuse Hollande de viol.
Les personnes qui ont été violées ne doivent pas pouvoir supporter cette agression supplémentaire et ressentent sans doute ce personnage fortuné mais grossier comme un véritable violeur.
On est même en droit de penser que c’est sur cette absence de délicatesse, que c’est sur cette muflerie, qu’il a bâti sa si chère fortune.