Pour que puisse perdurer intacte, pendant des siècles, une idéologie ou une croyance, faudrait-il la permanence d’oppression, de peur et de contrainte ?
Enlevez ces garde-fous désespérants, vous n’obtiendrez que des illusions sur lesquelles d’autres idéologies et d’autres croyances viendront naitre : le cycle de la nature sociétale !
La permanence a son importance car le moindre écart, comme le pacte germano-soviétique ou l’accord secret PCF-Occupant, anéantit d’un coup tout espoir, tout avenir.
Comme je le disais dans mon billet «Jeter le bébé avec l’eau de Berlin. », les victoires sont souvent des victoires à la Pyrrhus : le vainqueur se faisant contaminer par les pires défauts de ses propres ennemis, perdant d’un coup sa spécificité et sa crédibilité.
(…Faut-il toujours avoir un opposant, un ennemi pour préserver ce que nous avons de plus cher ? Victorieuse sur le nazisme, l’Amérique se fit contaminer par les pires ignominies nazies (essais génétiques, clonage, jeunisme et éternité de la race des vainqueurs).
De la même manière la chute du mur dont on veut faire, à tort, le point de départ de l’après communisme - lequel est réduit à un régime totalitaire - nous a précipité vers un pouvoir absolu : celui d’une dictature financière mondialisée. On perçoit concrètement aujourd’hui les effets néfastes d’une prise de pouvoir sur l’humain en tant qu’individu isolé et non plus membre d’une collectivité, au mépris de l’idée généreuse de l’épanouissement de l’être.
La liberté : oui, mais avec la solidarité comme corollaire ! ...)
Les premiers chrétiens gardèrent leur force et leur message admirable jusqu’au jour où ils devinrent la référence ; religion officielle en 313 par l’Edit de Milan. Après, malgré toutes les croisades de diversions, des Borgia jusqu’au jeune hitlérien Ratzinger (Benoit XVI), tout alla de mal en pis. Qu’ont-ils à sauver aujourd’hui ? Leurs illusions et leur aveuglement !
Ont-ils encore réellement la foi ?
Victorieuse sur la monarchie en 1789, tuant le roi pour se rassurer, la République se fit contaminer par les ors, la courtisanerie, la gabegie et l'extravagance de la royauté.
Aucune différence entre le voyage de louis XVI en Normandie (21-29 juin 1786) et les sorties actuelles de notre monarque ou de sa cour, les figurants sont identiques ; les militants UMP avec tracts ou photo à la main, sélectionnés pour leur physique et leur psychique, les gueux et les enfants clamant "Vive le roi" et chantant des chansons apprises quelques jours avant. Ces déplacements mobilisaient autant de préparateurs et autant de protecteurs (tireurs d'élite, hélicoptères et avions en moins). Malgré les chansons lénifiantes et les mots doux de nos dirigeants - pour les doux rêveurs -, où sont aujourd'hui nos valeurs républicaines ? Le peuple étant souverain, où est son véritable pouvoir ? Hier l'Eglise et la monarchie dominaient le tiers-état, aujourd’hui ce fameux peuple souverain est manipulé par des forces qui ont fait vœux perpétuels dans la Politique, les Médias et l'Economie.
Pour être dominateur, ne croyant faire qu’une bouchée de l’UDF, en anéantissant ses leaders, le RPR engendra malgré tout le sarkozisme, déviance ultralibérale cachée au cœur du parti de centre-droit. Ne gardant que l'apparence, l'illusion, le gaullisme et les valeurs du CNR ont été piétinés.
Le PS, insolent, balaya allègrement les préceptes de la Gauche qui l’avait propulsé au pouvoir. Croyant pouvoir dompter bien naïvement les marchés financiers et satelliser ses partenaires, ceci engendra lentement mais sûrement sa décadence, son coma et sa mort prochaine.
« L’idéologie sous contraintes obligatoires » n’admet pas de seconde chance. Là, est le grand défaut des néo-cons européens et anglo-saxons et des conservateurs de tous poils, les mollahs d’Iran compris.
Bien qu’ayant perdu la main ils veulent, pour régénérer leur idéologie, recréer artificiellement des conflits et des peurs afin de retrouver leurs hégémonies – croisades, guerres d’Irak et d'Afghanistan, xénophobie, racisme, attentats, désinformations -, sachant pertinemment, sans se l’avouer, que la bataille est définitivement perdue pour eux.
Les nouveaux fanatiques de la pire espèce, se proclamant vierges de toute corruption, attendent comme des vautours cet effondrement inéluctable.
De la même façon que les Vietminhs qui avaient la rage à force d’endoctrinement et d’entrainement, vainquirent des armées suréquipées. On peut supposer la future victoire des talibans.
Comme les valeurs de l’occident ont failli, nous ne pouvons exporter ou propager des illusions.
A bien des égards, nous ressemblons aux plébéiens romains dans la misère extrême qui voyaient arriver les richesses de pays exploités. Pour les maintenir, ils furent gavés de pubs, de jeux, de sports, de foot, de sexe, de culture de la beauté, de téléréalité, etc… Que dire des femmes romaines et contemporaines ? "Diorus J'Adore", "Puisque je le vaux bien", femmes fatales, femmes vénales, femmes ‘parité’, quelle est la place de la femme dans la société d’aujourd’hui ? Dans de nombreux pays aujourd’hui, les esclaves, les « Conchita » de service, les enfants esclaves sans droits ont-ils vraiment disparus ?
Devant ce spectacle ahurissant, puisqu’il s’agit de notre survie, il y a trois manières de réagir :
- Cautionnement du darwinisme social – pas de quartiers ! Les pauvres doivent crever sans faire d’enfants, on sauve sa peau en se donnant bonne conscience avec des pièces jaunes.
[ Petite variante pour ceux qui font l'autruche regardant passer leur destin avec une bonne dose de bondieuserie, l'animal de compagnie des mafiatocrates comme la vache regardant passer le train ].
- dans une cacophonie ambiante, désastreuse et une guerre souterraine de leadership suicidaire, on essaye d’agir, de participer, de crier pour que la société prennent conscience des enjeux.
- on disjoncte en rejetant cette société indigne et pourrie qui finira par mourir. On ne veut plus faire partie de celle-ci : « Election piège à cons ». On s’exclut bien naïvement dans l’extrémisme de tous bords, dans le nihilisme, dans le fanatisme, dans les sectes ou sous une burqua, accessoire de la domination masculine du rouleur de caisse, du gros bras intégriste qui fait miroiter à sa dulcinée une victoire prochaine de sa secte et de son Allah qui n'a rien à voir avec l'Islam tolérant.
Remarquez que l'on peut passer dans sa vie, alternativement - dans l'ordre que l'on veut -, par les trois stades !
Qui n'a jamais été, un jour, rebelle ? Il est curieux d’entendre parler de la bonne "Identité Nationale" – ceux qui portent la casquette à l’endroit et qui parlent correctement français – par ceux, rebelles aux années "Pompidou", qui avaient des cheveux longs ou mi-longs comme notre omniprésident, des « pattes d’éléphant » comme moi et des chemises à fleurs.
En vous souhaitant une bonne année 2010 : odyssée de l’espace sidérant, il ne reste plus qu’à faire un vœu : espérer que la deuxième manière d’agir prenne de l’importance et de la cohésion pour faire masse avant que la première et la troisième nous précipitent dans l’espace.
Ce n’est pas gagné.